La Banque mondiale et le Burkina Faso préparent l’implémentation d’un outil en ligne qui va faciliter le contrôle citoyen de la dépense publique : le Boost. Société civile et journalistes, formés à cet instrument du 6 au 7 août 2015 à Bobo-Dioulasso, se posent à l’avant-garde de sa vulgarisation.
Alors que le Burkina Faso perd un quart de son produit intérieur brut, soit 750 milliards de FCFA par an dans les surfacturations, les détournements ou encore les vols, d’après l’organisation de lutte anti corruption REN-LAC. De fait, de nombreuses dépenses publiques liquidées sur papier pour la construction d’écoles, de routes, de dispensaires ou l’achat de moyens roulants, s’avèrent fictives sur le terrain. Désormais, la Banque mondiale propose un outil virtuel permettant d’avoir une lecture simple et complète du budget de l’Etat aux citoyens, à la société civile ou aux médias. Le Boost offre un accès régulier à l’information sur les choix budgétaires, les allocations par secteurs ou ministères. Ce qui, selon ses concepteurs, permet de vérifier la conformité des dotations budgétaires avec la bonne realisation physique des promesses faites par les gouvernants.
Données détaillées
Le Boost qui est une série de données détaillées sur les dépenses publiques répond ainsi aux besoins de compréhension et d’accès à l’information budgétaire. Avec l’aide du ministère de l’Economie et des finances, l’institution de Breton Woods expérimente cet outil, déjà opérationnel au Mali, au Togo et Sénégal. "Sans l’information-budget, vous ne pouvez pas jouer votre rôle de sentinelle. Le Boost entend rendre effective la redevabilité des gouvernants et améliorer la compréhension des politiques et des choix macroéconomiques", a expliqué Samba Ba, économiste principal de la Banque mondiale. En effet, Boost vise a améliorer la transparence dans l’exécution de la dépense publique.
Ancrage du Boost
Animé par un pool d’experts de la Banque mondiale et du ministère de l’Economie, l’atelier a posé les jalons de l’ancrage du Boost au Burkina. Il s’agit de finaliser le manuel d’utilisation du Boost. Pour ce faire, le ministère de l’Economie doit apurer ses données et procéder à la publication en ligne de celles sur le Boost. Quant aux médias, la société civile et le gouvernement, l’on envisage qu’un réseau de membres pourrait organiser une revue des dépenses publiques.
Saturnin N. COULIBALY