Des organisations syndicales de la sous-région ouest-africaine se sont retrouvées à Cotonou dans la capitale béninoise les 24 et 25 juillet 2015 pour une rencontre. Celle-ci a été sanctionnée par la Déclaration de Cotonou dont la teneur suit.
Réunies à Cotonou les 24 et 25 Juillet 2015, et ce conformément à la Déclaration de Ouagadougou, sous le thème « Unité de luttes et solidarité comme une des réponses aux agressions du système capitaliste contre les travailleurs », les Confédérations et Unions syndicales de la sous-région Ouest-Africaine dont les noms figurent en en-tête rendent publique la Déclaration suivante :
Les Confédérations et Unions syndicales ont présenté la situation socio-économique dans leurs pays respectifs liée à « la mondialisation » et la vision néolibérale pour les travailleurs et les peuples. Il ressort de cette analyse les éléments suivants :
1. La situation dans l’espace UEMOA
Les Confédérations et les Unions syndicales soulignent la situation particulière des pays de l’UEMOA liés encore par les rapports de soumission avec l’ancienne puissance coloniale, la France, rapports qui limitent le plein développement des forces productives. C’est pourquoi elles appellent l’ensemble des travailleurs de l’espace UEMOA à œuvrer pour l’éradication de ces rapports.
2. Le bradage, la privatisation et la remise aux groupes capitalistes étrangers des entreprises de secteur stratégique
Sur ce premier point, les Confédérations et Unions syndicales ont clairement mis en évidence, une fois de plus :
- Le pillage de nos ressources naturelles au détriment des populations de nos pays ;
- Les licenciements massifs des travailleurs tant du secteur public que privé ;
- Le chômage généralisé de la jeunesse et le développement des métiers précaires du genre « vacations», « contractualisation» dans la fonction publique;
- La déréglementation de la législation du travail ;
- La baisse généralisée des salaires en rapport avec l’augmentation hors proportion des prix des produits de grande consommation, rendant encore plus pénibles les conditions de vie des travailleurs, etc.
En clair, les programmes d’ajustement structurel pompeusement rebaptisés « Stratégie de Lutte contre la Pauvreté » du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale, conduits dans nos pays par nos dirigeants, ont détruit le secteur public de la santé et de l’éducation, etc. ; entraînant une précarisation et une paupérisation accrues des travailleurs et des peuples.
3. Les guerres civiles réactionnaires et l’insécurité
Nos pays sont victimes de guerres civiles réactionnaires fomentées et entretenues par les puissances impérialistes. Cette situation d’insécurité engendre des conséquences insupportables et intolérables au niveau des travailleurs et des peuples. En effet, nos pays connaissent des instabilités de toutes sortes qui plombent le développement économique et social.
4. Les puissants mouvements revendicatifs des travailleurs
Les Confédérations et Unions syndicales apprécient et saluent les puissants mouvements revendicatifs qui ont cours dans nos différents pays contre ces mesures et pour la défense des libertés syndicales, notamment le droit de grève. Elles appellent à une coordination de ces luttes au niveau sous-régional et développer la solidarité internationale pour l’atteinte des objectifs de bien-être des travailleurs et des peuples.
Fait à Cotonou, le 25 juillet 2015
Ont signé :
Pour le BURKINA FASO
Le vice-président du mois
SG / CGT-B
BassolmaBAZIE
Pour le BENIN
S.G./ CSTB
Paul Essè IKO
S.G./UNSTB
Emmanuel ZOUNON
Pour le NIGER
SO/ CDTN
Ada ASSOUMANE S. Halbi
SG / CGSL/Niger
Soumaïla BAGNA
SG de l’USPT
Chaïbou TANKARI
Pour la COTE D’IVOIRE
SG /CGT-CI
Kouadio SIBAHI
SG/UNATR-CI
Yves KODIBO
SG/FESACI
Col. Mamadou Dohia TRAORE
Pour le SENEGAL
FGTS
Limamoulaye SECK
Pour le TOGO
UNSIT
Mowolo LANDOUKPO
N.B : la titraille est du site