Le Syndicat national des agents des finances n’est pas content des premières autorités du ministère de l’Economie et des Finances. Pour le faire savoir, il ont organisé un sit-in de 48h dans l’enceinte du ministère pour exiger l’application du protocole d’accord signé, le 22 juin 2011, avec le gouvernement. Hier, 6 août 2015, 1er jour du débrayage, les militants ont répondu présents à l’appel de Mohamed Savadogo, secrétaire général du SYNAFI.
A 8h précises, les militants du Syndicat national des agents des finances étaient présents sur le perron du ministère de l’Economie et des Finances. Une grande banderole aux slogans du syndicat était attachée sur les deux colonnes de la porte d’entrée principale du ministère. Munis de sifflets et de drapeaux rouges, les syndiqués ont fui les bureaux pour le débrayage de 48h décrété plus tôt lors de l’assemblée générale du SYNAFI. Les administrés qui se sont pointés au lendemain de la proclamation de la république de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, se sont vite ravisés de repartir car même le service minimum n’a été assuré, à en croire les organisateurs. Comme sur un terrain de football, sous l’œil vigilant d’un cargo de la Compagnie de sécurité républicaine, les agents du ministère ont fait des échauffements avant le début du match. Sous le drapeau national, de véritables pamphlets ont été clamés à l’endroit des autorités du ministère sous les applaudissements des militants : « Il y aura une insurrection au ministère de l’Economie et des Finances », « Les autorités actuelles sont en train de dupliquer les mêmes erreurs que celles de Lucien Marie Noël Bembamba », « Nous ne voulons pas des responsables qui viennent à 4h du matin au service ». Le clou du débrayage a été le discours du secrétaire général du SYNAFI, Mohamed Savadogo qui a laissé entendre que la lutte engagée n’est pas prête pour finir tant que le ministre et le ministre délégué ne se pencheront pas sur leurs cas. Après le sit-in de 48h, il est prévu un autre de 72h avant les grèves dont le nombre peut être porté à 2 ou 3 selon le SG. C’est une lutte sans merci pour l’amélioration des conditions de travail des agents des finances qui ont soutenu que contrairement à une opinion bien répandue, ils ne sont pas les mieux lotis dans l’administration publique. « Les motivations financières au Burkina sont plus de 40. Nous savons ce que les gens gagnent. Par le fait du secret professionnel, nous nous gardons de dévoiler certaines choses. Si les gens nous poussent à bout, ils vont nous rencontrer sur leur chemin », a laissé entendre le secrétaire général du SYNAFI. Ce qui intrigue les syndiqués, c’est qu’ils avaient reçu des assurances que le protocole d’accord sera appliqué. Depuis 6 mois, rien. Ce qui a fait dire à un militant du SYNAFI que « les 3 mois qui restent seront les plus cauchemardesques pour les ministres ».
Jusqu’à la fin du sit-in à 11h, aucune autorité du ministère ne s’est présentée pour s’entretenir avec les manifestants qui promettent de sortir aujourd’hui à la première heure pour continuer la lutte1