« Ma présence à la présidence gêne certaines personnes », Abdourahmane Sana
Le nouveau bureau de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a rencontré les hommes de médias, le mercredi 5 août 2015, au siège de la CMBF, à Ouagadougou. Cette rencontre est due à la crise qui secoue la CMBF depuis un certain temps. Cette rencontre, selon le nouveau président de la CMBF, est de répondre aux dissidents et de donner aux journalistes de plus amples informations sur le fond réel de la crise.
Le 2 août dernier, un groupe de contestataires au nouveau bureau de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) élu en juin 2015 à Fada, a tenu une conférence de presse. Lors de cette rencontre, ce groupe a dénoncé, selon lui, l’irrégularité de la tenue du Congrès de Fada, mais aussi a lancé un appel d’urgence de rétablir l’ordre statutaire au sein de la CMBF. Pour ce groupe, tous les signes d’une crise étaient perceptibles au sein de la CMBF et cette crise est tellement grave que l’on pourrait craindre des affrontements si rien n’est fait pour y pallier. Pour répondre à cela, le nouveau bureau de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a rencontré les hommes de médias, le mercredi 5 août 2015, au siège de la CMBF, à Ouagadougou. Cette rencontre organisée, selon le nouveau bureau de la CMBF, est de répondre aux dissidents et de donner aux hommes de médias de plus amples informations sur le fond réel de la crise. Pour Moussa Semdé, 3e vice-pésident de la CMBF, ils ont appris cette information comme tout le monde à travers la presse, remettant en cause la légalité et la légitimité du 12e Congrès de Fada. « Au niveau du bureau exécutif permanent, nous n’avons pas voulu répondre à ces allégations mensongères de ces individus dont certains ont été exclus, voire chassés du bureau pendant la présidence de notre cher regretté El Hadj Oumarou Kanazoé. Et cela pour des malversations et vols avérés…Mais un adage de chez nous, nous enseigne que lorsque des propos mensongers ne sont pas contredits ou rejetés publiquement, on finit par y croire qu’ils sont justes ou véridiques pour certaines personnes. Et cela peut semer le doute dans les cœurs des musulmans sincères. C’est ce qui a valu la tenue de cette rencontre », a-t-il fait remarquer. Au nombre de ces dissidents figurent El Hadj Boukari Ouédraogo, El Hadj Amado Bougoupiga et El Hadj Ousséni Tapsoba. Il a tenu à préciser que concernant la convocation du Congrès, le seul bureau exécutif est habilité à le faire, à choisir la date et le lieu.
« La Communauté musulmane ne saurait se résumer à des membres d’une famille »
Dans le cadre de la recherche de structure solide et d’une entente au sein de la Communauté, le 3e vice-président a martelé que la CMBF n’est pas la propriété des membres d’une même famille .A ce titre, la CMBF fonctionne normalement dans les règles de l’art et la passation de charges entre les deux présidentsa été faite dans les normes de l’art. Concernant les dissidents, il a indiqué que la CMBF est ouverte à tout dialogue et à tous les musulmans de bonne foi qui ne veulent pas faire de cette Communauté musulmane leur gagne-pain. « Ils ne nous ont jamais dit les vrais fondements de leur position. A cet effet, je pense qu’à cause de trois personnes, il va falloir écorner l’image de la religion musulmane, nous disons non. Mais invitons les uns et les autres à venir nous convaincre et nous saurons à quoi s’en tenir », a-t-il martelé.
Les 12 millions de F CFA de Sana
Lors de la rencontre du 2 août 2015, les contestataires avaient laissé entendre qu’ils ont demandé le report de l’assemblée générale pour la recherche de consensus et la réconciliation, mais que le camp d’en face a refusé pour la seule raison que l’actuel président, Abdourahmane Sana, a investi 12 millions dans l’organisation dudit congrès. S’agissant de ces 12 millions de F CFA évoqués par les dissidents, Abdourahmane Sana, a déclaré ne jamais débourser quoi que ce soit. « Ce dont ils font cas, constitue le budget du 12e Congrès de la CMBF, que l’ex-président par intérim El Hadj Adama Sakandé a débloqué pour la tenue du congrès ordinaire. Cela peut se vérifier », a-t-il indiqué1
Par Ibrahima ZALLE