Pour marquer d’une pierre blanche la commémoration du 04 Août 1983, avènement de la Révolution populaire et démocratique, les militants et sympathisants de l’Union pour la renaissance, Parti Sankariste (UNIR/PS) se sont retrouvés à la place Neimaro de Pô, le 4 août dernier. A cette première tribune des rouges d’après le règne du Président Compaoré, les sankaristes ont appelé à une véritable rupture avec l’ordre ancien dans tous les domaines de la société.
Après 27 ans de galvaudage et de mis au rebut du patrimoine historique de la Révolution d’Août 1984 conduite par le président Thomas Sankara, les Sankaristes ont pu célébrer librement le mémorial de l’avènement du CNR, une nuit du 4 Août. Pour allumer le premier flambeau post pouvoir Blaise Compaoré, c’est sur la ville de Pô, bastion de la Révolution, que l’UNIR/PS a jeté son dévolu. Dans cette ville où tout semble être un symbole pour les sankaristes, c’est sur la place Neimaro où Thomas Sankara, alors à la tête du Centre national d’entrainement commando (CNEC), a célébré l’unité entre l’armée et la population civile, que les sankaristes ont vécu quelques heures dans la ferveur révolutionnaire. « Nous sommes venus nous ressourcer », a laissé entendre Me Bénéwendé Sankara. A l’arrivée de Me Bénéwendé Sankara sur la place Neimaro, c’est avec des poings levés en signe de victoire que la population mobilisée a accueilli le leader du parti de l’œuf. Pour l’occasion, un habitant s’est paré de sa tenue de CDR (NDLR : Comité de défense de la révolution). Avant que le représentant des jeunes, des vieux et des femmes ne se succèdent au pupitre, les vannes des slogans révolutionnaires se sont ouvertes avec grande nostalgie pour ceux qui ont vécu le moment. Ainsi ont été écroué à bas, la bourgeoisie compradore, l’impérialisme, le néocolonialisme, les valets locaux, les pintades orgueilleuses, les démagogues, les crocodiles à double carapaces, les caméléons entre autres. A l’image des pionniers qui étaient postés au devant des rendez-vous de Thomas Sankara, ils étaient là, ceux du tendre berceau, le poing levé et scandant l’ancienne devise du Burkina, devise changée sous le régime Blaise Comaporé, ‘’la patrie ou la mort nous vaincrons ‘’.
Une commémoration en rangs dispersés
Le leader du parti de l’œuf est nanti de diatribes quand il s’agit d’établir un bilan sommaire des 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré. A l’en croire, le régime Compaoré n’a pas pu accomplir, en 27 ans, les œuvres que Thomas Sankara a réalisées en 4 ans. Avec la nouvelle Révolution des 30 et 31 octobre, Bénéwendé Sankara a appelé la population à s’investir résolument dans la marche triomphale enclenchée depuis Août 1983 et freinée par la Rectification de Blaise Compaoré. Toutefois, la grande messe rêvée, qui devrait réunir tous les Sankaristes d’obédiences diverses, n’aura pas eu lieu. Mais pour Bénéwendé Sankara, depuis le 21 juin dernier, l’UNIR/PS a arrêté de chercher les épouses sankaristes avec lesquelles, elle pourrait convoler en noces heureuses. Pour les explications, Bénéwendé Sankara table sur la résolution de l’UNIR/PS de ne plus compter que sur ses propres forces. « Depuis la convention historique des sankaristes du 21 juin, l’UNIR/PS a pris ses responsabilités d’évoluer sous sa propre bannière. C’est la seule et unique façon pour l’UNIR/PS d’assumer ses convictions sankaristes. Nous avons pendant 15 ans cherché l’unité des sankaristes qui partait comme une ligne d’horizon dès lors que certains ne se retrouvaient pas dans la même ligne politique ou ne se trouvent pas en train de défendre les mêmes idées et les mêmes valeurs que nous, parce qu’ayant d’autres intérêts », a déclaré Bénéwendé Sankara. Et une commémoration réunissant sur un même espace toute la famille sankariste ne sera pas pour demain selon l’UNIR/PS. « Désormais, il en sera ainsi », a martelé le président du parti de l’œuf1
Par Saphnapanéa
Roger PAULDROIT