Ouagadougou - La « diplomatie d’influence » utilisée par le président burkinabè Blaise Compaoré dans la résolution des conflits au niveau de la sous-région a fait du Burkina Faso « une puissance » sous-régionale », a affirmé lundi à Ouagadougou l’ambassadeur sénégalais Mamadou Makhtar Gueye rappelé dans son pays après seulement treize mois d’exercice.
La « diplomatie d’influence (du président Blaise Compaoré) fait du Burkina Faso malgré sa taille modeste, une puissance sous-régionale voire africaine », a déclaré M. Gueye venu faire ses adieux au président Compaoré.
Le président Blaise Compaoré fait montre d’une « diplomatie d’influence fondée sur l’écoute, la persuasion et la vigilance » par opposition à une « diplomatie de puissance basée sur la force parfois militaire ou économique », a poursuivi M. Gueye.
Cette politique a fait qu’aujourd’hui, le Burkina Faso, est au « cœur du dispositif de règlement de conflits dans la sous-région voire en Afrique », a-t-il ajouté.
A 63 ans, M. Gueye, un inspecteur principal des douanes sénégalaises avait pris fonction le 22 mars 2012 comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès du Burkina Faso.
Il avait été nommé à ce poste par le président Abdoulaye Wade. Il est rappelé par le régime du président Macky Sall pour d’autres fonctions.
M. Gueye a par ailleurs rapporté que le président Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne a réitéré « sa foi au dialogue politique » dans la résolution de cette crise « une fois que les armes se seraient tues ».
« Les armes vont devoir se taire (…). Les hommes sauront s’asseoir autour de la table pour pouvoir vivre demain en harmonie », a ajouté M. Gueye.
Analysant l’origine des conflits dans la sous-région ouest africaine, M. Gueye a dit que ceux qui touchent actuellement la bande sahélo-saharienne « nous viennent de très loin à la faveur ou à la défaveur de changements géopolitiques ou bien en faveur de la mondialisation ».
Quant aux relations bilatérales entre le Sénégal et le Burkina Faso, le diplomate en fin de mandat a dit que ses compatriotes sont bien intégrés au Burkina Faso depuis la période « d’avant-indépendance ».
« La libre circulation des personnes, la faculté de s’établir, le droit de résider et d’exercer un travail n’ont pas connu (au Burkina) des entraves à l’égard des populations sénégalaises », s’est réjouit le diplomate sénégalais.
Au moins huit burkinabè ont trouvé la mort début mars dans des affrontements d’origine inconnue impliquant orpailleurs maliens, burkinabè et sénégalais dans la mine d’or de Diyabougou, un village de la région de Kédougou au Sud-Est du Sénégal.