Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Commémoration du 4 AoÜt 1983 : « Après le départ de Blaise Compaoré, nous allons célébrer le 4 août dans toute sa plénitude », Alexandre Sankara
Publié le mardi 4 aout 2015  |  Le Quotidien
L`ex-président
© aOuaga.com par DR
L`ex-président burkinabé Blaise Compaoré




Dans la nuit du 04 août 1983, un groupe d’officiers en complicité avec une frange de la population s’emparait du pouvoir d’Etat jusque là aux mains du commandant Jean Baptiste Ouédraogo. C’est l’avènement du Conseil national de la Révolution qui porta au pouvoir le capitaine Thomas Isidore Sankara. Mais après le coup d’Etat du 15 octobre 1987 et la prise du pouvoir par Blaise Compaoré, la commémoration de l’avènement de la Révolution démocratique et populaire était presque abandonnée, rangée dans l’abime des oubliettes par le fait du dessein du président déchu. Après 27 ans, sans commémoration fervente et après la déchéance de Blaise Compaoré, les sankaristes reviennent à la charge avec une commémoration en pompe de cette date historique. Et le lieu n’est pas fortuit, Pô : là où la marche triomphale s’est déclenchée. 27 ans après, quel regard des sankaristes sur la commémoration du 04 août ? Nous avons promené notre micro dans la sphère sankariste le 3 août 2015.
Sous l’empire du président déchu Blaise Compaoré, dur était de commémorer l’avènement du Conseil national de la révolution. Dans la limite du tolérable, certains se contentaient de simples déclarations. Il y avait toute une armada d’entraves érigées pour empêcher l’expression de la conscience révolutionnaire. Entre deux bouffées d’airs, Alexandre Sankara de l’UNIR/PS a présente en mémoire les écueils qui leur ont toujours empêché de commémorer comme ils le veulent, l’avènement de la révolution du 04 août 1983. « Les difficultés sous l’ère Compaoré étaient de tous les ordres. Il y a d’abord même le fait qu’ils ont tout fait pour enlever le 4 août des jours fériés. Tout cela c’était pour contribuer à la démobilisation. Il y avait aussi les entraves de toutes sortes. Lorsqu’on demandait des salles, il était difficile de les obtenir. Certaines autorisations étaient difficiles à obtenir. Pour certaines activités qu’on voulait organiser dans certaines villes, les maires ou les Haut commissaires rechignaient et trouvaient en tout cas des prétextes pour que l’activité n’ait pas lieu même si officiellement il n’y a pas de nom. Il y avait toutes ses difficultés que nous rencontrions. Parfois, face à ces situations, nous nous limitions à des déclarations pour marquer l’évènement », a témoigné le député Alexandre Sankara. Pour Simplice Sandwidi, écrivain et secrétaire général de la Génération Thomas Sankara, pour peu que sa plume magnifiait la révolution d’août 1983, il était en proie à des menaces sur sa personne et ses proches. « Au départ, nous avions reçu des appels anonymes nous menaçant et menaçant nos entourages. Mais nous ne sous sommes pas désarmés parce que ce qui brulait en nous dépassait ce que les gens pensaient. La conception philosophique, politique, de l’humanité et du développement était tellement forte que nous ne pouvions nous empêcher de mettre ses pensées dans les ouvrages », a-t-il déclaré. Selon Yamba Malick Sawadogo, ancien militant sankariste desormais au MPP, la commémoration du 4 août 2015 revêt le secau de la justice pour la vraie révolution, pour le peuple et pour Thomas Sankara. «Une justice rendue à Thomas Sankara, une justice rendue à la vraie révolution. Avant le 30 octobre passé, Blaise Compaoré faisait croire aux Burkinabè que le coup d’Etat du 15 octobre 1987 était là pour approfondir la révolution du 04 août 1983. On s’est rendu compte plus tard que c’était du bluff , qu’il avait volé la révolution de ce 4 aout, la révolution de ce peuple burkinabè. Les 30 et 31 octobre 2014 tout comme le 4 août 1983, le peuple a pris sa destinée en main pour rétablir les choses. Le 4 août 2015, c’est vraiment une justice rendue au peuple burkinabè, une justice rendue à la révolution burkinabè et une justice rendue au président Thomas Sankara », a-t-il martelé. Du côté du parti socialiste, PDS/Metba, Philippe Ouédraogo estime que la particularité de la commémoration de l’événement de cette année repose sur la nouvelle donne politique. « Cela s’explique par le contexte politique nouveau », a-t-il laissé entendre. Mais en réalité, pour le professeur Philippe Ouédraogo, la révolution d’août 1983 n’a pas eu que des décisions consensuelles. Lui et ses camarades se seraient opposés à certaines décisions sans pouvoir en empêcher l’application du fait de leur minorité. Le divorce a finalement été consommé en 1984.

4 août 2015, tout un symbole pour les sankaristes

C’est dans le vent vivifiant de la liberté retrouvée après le départ du président Blaise Compaoré que les Sankaristes retrouve la fierté de commémorer avec la manière, l’avènement de la Révolution démocratique et populaire d’août 1984. Pour marquer le retour à la commémoration de l’événement dans toute sa solennité, les sankaristes se sont donnés rendez-vous dans la ville énigmatique de Pô, au Pied du Pic du Nahouri, foyer incandescent de la révolution d’août 1984. C’est à partir de cette ville que les officiers ont lancé l’assaut qui a abouti à la capitulation du président Jean Baptiste Ouédraogo. Pour Alexandre Sankara, c’est dans cette ville historique que l’événement sera commémoré dans toute sa plénitude. « Demain (ndlr : aujourd’hui), nous allons effectivement célébrer le 4 août 2015. Nous avons choisis de le célébrer à Pô qui est comme vous le savez le foyer incandescent de la révolution. C’est de Pô que tout est parti un certain 4 août 1983, journée désormais historique. Nous le célébrons aussi cette année dans un contexte particulier, c’est après le départ de Blaise Compaoré. Celui-là qui a mis fin au rêve de tout un pays, de tout un peuple, voir de tout un continent un 15 octobre 1987. Donc, c’est véritablement une célébration nouvelle parce que vous savez, depuis 1987, nous avons toujours célébré les 4 août, mais dans un contexte marqué par beaucoup de difficultés. Mais, je pense que cette année nous allons célébrer ce 4 août dans toute sa plénitude. C’est pour cela que pour marquer ce particularisme, nous avons choisis de le célébrer à Pô, ville symbole de la révolution », a expliqué Alexandre Sankara qui a aussi précisé que les activités au menu sont entre autres, un cross populaire et une course cycliste féminine sur la place Neimaro de Pô. Il est aussi prévu un meeting à Tiébélé et à Pô ainsi qu’une projection cinématographique visant à faire revivre le contemporain révolutionnaire. A la question de savoir à quel niveau de developpement le Burkina serait aujourd’hui si le régime du CNR avait survécu au coup d’Etat d’octobre 1987, Alexandre Sankara est fort convaincu que la vision du président Sankara du développement consignée dans le Discours d’orientation politique (DOP) serait réalisée. De ce que la rectification de Blaise Compaoré a apporté en 27 ans de pouvoir, Alexandre Sankara sans employer le vocable ‘’rien’’ rappelle que le Burkina a toujours dégringolé au dernier rang de l’indice du développement du PNUD. Et à en croire, Philippe Ouédraogo, sa formation politique s’est toujours opposée à la rectification. « Nous avons fait une déclaration dans laquelle, nous dénoncions la façon dont la rectification est intervenue et nous avons dénoncée la gestion exclusivement militaire du pouvoir qui ne pouvait pas aboutir », a-t-il précisé1

Par Saphnapanéa Roger Pauldroit et Nouroudine Lenoble Lougué (Stagiaire)
Commentaires