Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Inondations a Bissighin / Ouaga : 423 sinistrés, d’énormes dégâts matériels, le gouvernement aux côtés des sinistrés
Publié le mardi 4 aout 2015  |  Le Quotidien
La
© Autre presse par Belko Diallo
La pluie tombée dans la nuit du 1er au 2 août 2015 a provoqué des inondations dans les quartiers Bissighin et Rimkièta de Ouagadougou




Suite à la pluie diluvienne survenue dans la nuit, du samedi au dimanche 2 août dernier, le quartier Bissighin a été le théâtre d’une inondation. Beaucoup de concessions ont été détruites par les eaux. Les sinistrés ont été logés sur deux sites : l’école Bissighin et l’école Kilwin C. Quel est l’état des dégâts et comment les sinistrés vivent-ils leur nouvelle situation ? Pour le savoir, notre équipe a fait un tour dans les zones inondées. C’était le lundi 3 août 2015.
Bissighin, quartier situé sur la route de Ouahigouya, à la sortie nord de Ouagadougou, a été le théatre d’inondation, suite à la pluie diluvienne survenue, dans la nuit du samedi au dimanche 2 août 2015. Un jour après l’inondation, le constat est désolant. Les maisons, construites dans un bas-fond, et en banco pour la plupart, n’ont pu résister à la furie des eaux. Si certaines concessions ont été détruites de moitié, d’autres par contre ont été entièrement emportées par les eaux. Dans la matinée du lundi 3 août, la plupart des familles avaient rejoint leurs concessions malgré le triste visage que celles-ci présentaient. Elles y sont retournées dans le souci d’être prises en compte par les agents recenseurs du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. La famille Sawadogo, à l’image des autres familles, a regagné sa cour dans le souci d’être recensée. Au milieu des affaires éparpillées sur le sol, des ustensiles de cuisine posés ça et là et des vêtements posés pèle mèle, le chef de famille, Mamouda Sawadogo, par ailleurs président de Solidarité sans frontière, fait revivre le film des événements. Il dit avoir alerté les voisins vers 5 h du matin afin qu’ils sortent de leurs maisons. A ce moment où l’eau envahissait les concessions, a-t-il reconnu, « la vie était plus importante que le matériel ». C’est pourquoi, nombre d’habitants n’ont pas pu sauver leurs affaires à cause de la violence du courant d’eau. Mamouda Sawadogo a fait savoir que sa maison n’a pas connu des dégâts. Mais, il dit avoir perdu beaucoup d’affaires qui ont été emportées par les eaux. La zone n’est pourtant pas à sa première inondation. Et pour éviter que de telles situations ne surviennent encore, le président de Solidarité sans frontière a appelé les autorités à prendre le problème à bras le corps. Il souhaite quitter le quartier après ce sinistre. « On souhaite que les autorités nous aident à trouver des terrains lotis, peu importe la distance », a-t-il souhaité. Chez la famille Derra, c’était la désolation totale. La vieille Mamounata Derra, encore sous le choc, avait du mal à trouver ses mots pour expliquer le drame. « Ma maison est tombée et je ne savais comment faire. Il pleuvait vraiment fort et j’étais dans ma maison », a-t-elle laissé entendre, avec la voix tremblante. « A un moment donné, j’ai entendu un bruit. C’était la moitié de ma maison qui venait de s’effondrer. Avec l’aide de mes coépouses, j’ai pu prendre mes affaires et on s’est réfugié chez des voisins » a-t-elle poursuivi. Elle n’a pas l’intention de venir vivre à nouveau dans sa cour. « Je préfère qu’on me trouve un autre logement», a dit Mamounata Derra.

Pourquoi les sinistrés ont été renvoyés à leurs lieux d’habitation ?

Les sinistrés ont été logés sur deux sites. Il s’agit de l’école kilwin C et de l’école Bissighin. Les sinistrés de l’arrondissement 3 et de l’arrondissement 8 ont été relogés au niveau de l’école de Bissigin. A l’école Kilwin C où étaient logés certains sinistrés aux premières heures de l’inondation, la cour était presque vide. Seuls quelques enfants jouaient et quelques habits étaient étalés. Sur place, le chef de service de l’Action sociale et de la Solidarité nationale de l’ex-arrondissement de Signoghin, Vincent Nagréogo, a fait savoir que les sinistrés sont arrivés, le dimanche, entre 11 h et 20 h. Il a indiqué que les sinistrés ont été renvoyés à leurs lieux d’habitation pour être identifiés afin d’éviter d’autres personnes de s’infiltrer. « Si on donne rendez-vous à chacun devant sa concession, on peut facilement l’identifier parce que les voisins se reconnaissent », a-t-il justifié. Pour ce faire, il a noté que plusieurs équipes ont été déployées sur le terrain pour faire ce travail. Ces équipes se chargeront de recenser les maisons inondées. Après le recensement des dégâts, Vincent Nagréogo a promis de rendre compte aux autorités qui décideront de la suite à y apporter.

Les autorités solidaires des sinistrés

Après son passage, le jour de l’inondation, c’est-à-dire le dimanche 2 août 2015, la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Angéline Nicole Zan, s’est rendue, le lendemain, sur les lieux pour constater les nombreux dégâts et apporter son soutien aux sinistrés. Cette visite s’inscrit dans le cadre des actions entreprises, depuis le jour de l’inondation, pour venir en aide aux sinistrés. Pour elle, c’est une manière de venir en renfort, comme l’a demandé le président du Faso. C’est ainsi qu’avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et le secrétaire général du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisation, elle dit être venue prendre en main la situation qui prévaut sur le terrain. A cet effet, au vu du grand nombre des sinistrés, Angéline Nicole Zan a indiqué que des mesures d’urgence ont été déjà enclenchées, en termes de prise en charge de logements, avec deux sites : l’école de Bissighin et celui de Kilwin C. Ils ont aussi bénéficié d’un accompagnement en termes de prise en charge alimentaire. A en croire la ministre, la phase du recensement des différents habitats a déjà commencé pour éventuellement donner une suite aux préoccupations enregistrées.
Pour elle, on ne peut pas attribuer la responsabilité d’un tel désastre à l’Administration car, a-t-elle confié, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avait sensibilisé et avait interpellé la population, quant aux risques d’inondation par rapport à la pluviométrie. « Il a demandé à tous ceux qui sont dans les zones inondables et sur les sites submersibles de prendre les dispositions pour se mettre à l’abri et de quitter les lieux », a-t-elle dit, avant de poursuivre : « Il a sensibilisé la population au nom du gouvernement de libérer les lieux mais malheureusement, il y a d’autres qui ont préféré rester », a-t-elle dit. Selon elle, au stade actuel, l’Etat doit s’occuper de plus de 2000 personnes sinistrées enregistrées dans les différentes zones d’inondation, depuis le début de la saison pluvieuse. Selon le chef du site de Bissighin, Martine Zongo, éducatrice au service de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, le site compte 423 personnes dont 33 femmes enceintes. Elle a assuré que, pour le moment, tout se passe bien au niveau de l’hébergement et de la restauration1.
Commentaires