Près de 10 millions de Français seraient touchés par l’herpès en France. Cette maladie virale peut se traiter, mais une fois que le virus est présent, il reste à vie dans l’organisme. Comment en parler à son médecin, à son entourage et quelle attitude adopter ? Les réponses de Doctissimo.
Touchant près d’un Français sur 101, l’herpès est en constante progression : le nombre de malades a doublé en dix ans. Cette infection constitue un réel enjeu de santé publique. La plupart d’entre eux ignorent être porteurs de l’herpès. La priorité est donc de consulter un médecin, et d’éviter de transmettre le virus à son entourage.
Briser le tabou de l’herpès
Lèvres, yeux, mains, cuisses… L’herpès peut en théorie se développer sur toutes les parties du corps. Mais la forme certainement la plus handicapante est certainement l’herpès génital. Plus de 2 millions de Français2 souffriraient de cette infection sexuellement transmissible (IST). Près de 70 % de ces personnes déclarent que la maladie perturbe leur vie sexuelle3, un tiers exprime un sentiment de honte et 4 sur dix se sentent déprimés.
Résultat : les sentiments de honte et de culpabilité rendent cette maladie taboue, et la plupart des patients préfèrent ne pas en parler (57 % des malades atteints d’herpès génital, n’osent pas en parler à leur partenaire 3). C’est ce même silence qui contribue à la progression de la maladie dans la population.
Il est donc impératif, afin de limiter la progression de cette maladie virale, d’en parler à son médecin, car lui seul pourra trouver une solution adaptée. Il pourra également aider le patient à trouver les mots justes pour l’annoncer à son entourage.
Par ailleurs, les médecins savent que le déclenchement des poussées d’herpès est intimement lié aux conditions physiques et psychologiques. Le non-dit engendre anxiété, stress et tensions, autant de facteurs favorisant les récidives. Pour mettre fin à ce cercle vicieux, il est de briser le silence.
Herpès : la prévention passe par les bons gestes
Lors de la consultation, le médecin procède à un examen clinique, et peut parfois recourir à des examens complémentaires. Une fois le diagnostic établi, il proposera une prise en charge adaptée et conseillera le patient sur les règles d’hygiène à suivre.
Le traitement sera basé sur un médicament antiviral, bloquant la multiplication du virus. Ces produits ne permettent pas d’éliminer le virus de l’organisme, mais soulagent la douleur et limitent la propagation des lésions. Plus le traitement est pris tôt, plus il est efficace. D’où l’importance de consulter dès l’apparition des premiers symptômes.
Rappelons que l’herpès n’est pas une maladie liée au manque d’hygiène. En revanche, les patients atteints doivent être particulièrement vigilants afin de ne pas transmettre le virus à leur entourage ou à eux-mêmes. En effet, la transmission peut se faire d’une partie du corps vers une autre, on parle alors d’auto-contamination.
Voici les gestes à suivre pour éviter la transmission de l’herpès :
Ne pas toucher, gratter ou panser les zones lésées ;
Utiliser un préservatif dans les cas d’herpès génital, voire s’abstenir totalement lors des poussées ou si les parties lésées ne sont pas protégées par le préservatif ;
Se laver soigneusement les mains après un contact avec la lésion ;
Ne pas partager son linge de toilette (gant, serviette) ;
Eviter tout contact avec la bouche, en cas d’herpès labial (baisers, pratiques oro-génitales) ;
Ne pas se toucher les yeux, afin d’éviter toute contamination oculaire.
Halte aux idées reçues
Les fausses idées sur les modes de contamination de l’herpès sont très répandues. Il est nécessaire de préciser que le virus ne peut se transmettre en dehors d’un contact étroit entre deux personnes. Ainsi, l’herpès ne peut pas s’attraper à la piscine ou aux toilettes publiques. Par ailleurs, l’homme est le seul à véhiculer le virus, aucune contamination via un quelconque animal n’est donc possible.
Plusieurs années peuvent s’écouler entre la contamination par le virus de l’herpès, et l’apparition des poussées. Pas la peine donc d’accuser la première personne atteinte dans votre entourage, car c’est peut être vous-même qui l’avez contaminée auparavant.
Sarah Laîné