L’Initiative des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD) a formé, le jeudi 30 juillet 2015 à Ouagadougou, une trentaine de journalistes au traitement de l’information en matière de changement climatique.
Dans la prévention et la lutte contre les conséquences du changement climatique, l’information constitue une donnée très utile. C’est fort de ce constat, que l’Initiative des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD) a initié une session de formation au profit d’une trentaine d’hommes et de femmes des médias sur « Le traitement de l’information en matière de changement climatique ». Ce, avec l’appui de l’ambassade de France au Burkina et le ministère de l’Environnement et des Ressources halieutiques. L’un des communicateurs, Ouézzin Louis Oulon, a relevé que la présente thématique est difficile à traiter dans la mesure où le journaliste est appelé à traduire des concepts à l’opinion publique que lui-même ne maîtrise pas. « Cela demande une certaine maîtrise du sujet dont il parle, une certaine formation pour pouvoir être sûr de ne pas fausser l’esprit des concepts. Le minimum réuni, il doit donner l’information de sorte que le public puisse comprendre à son tour », a expliqué Ouézzin Louis Oulon. Aussi, a-t-il indiqué, il y a souvent des conflits d’intérêts ou des contractions entre les activistes du domaine et le journaliste doit pouvoir rester lui-même et dire ce qui se passe sans rentrer dans l’activisme absolu ou sans chercher à faire la part belle à une autorité politique quelconque. « L’information environnementale sur le changement climatique ne fait pas vendre le journal et cela amène à être en phase avec les éléments qui constituent un intérêt pour le public comme les catastrophes », a soulevé le communicateur. Selon le secrétaire exécutif de l’IJACOD, Jean-Victor Ouédraogo, la présente formation vise à donner aux journalistes les outils nécessaires afin qu’ils réalisent des sujets bien documentés et influer sur l’action politique mais aussi donner aux populations la capacité d’agir en toute connaissance de cause. « Cette démarche pour notre réseau, se justifie également par son engagement à valoriser la contribution de la coopération-développement à la lutter contre le phénomène au Burkina Faso. Nous pourrons, dans les mois à venir, renforcer la collaboration entre journalistes et acteurs du développement et par ricochet améliorer du point de vue quantitatif et qualitatif l’information sur la thématique », a laissé entendre Jean-Victor Ouédraogo. Le conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France, Franck Humbert, a fait savoir que les pays les plus pauvres sont ceux qui subissent plus les effets du dérèglement climatique. Comme exemple, il a cité les inondations que le Burkina Faso a connues en 2009, les épisodes de sécheresse accrus et des saisons des pluies capricieuses mettant en péril des populations. Pourtant, à l’entendre, des solutions comme la promotion des foyers améliorés, les périmètres bocagers et les plantations d’arbres allient protection de l’environnement et lutte contre la pauvreté. « Je voudrais insister sur votre rôle en tant que journalistes car la lutte contre le dérèglement climatique a besoin de votre écoute, de votre compréhension des enjeux et des défis, de votre plume et de votre voix pour donner toute l’ampleur qui convient à cette problématique mondiale », a lancé Franck Humbert. Le ministre de l’Environnement et des Ressources halieutiques, Saïdou Maïga, a confié que le gouvernement burkinabè est engagé dans la lutte contre les effets néfastes du changement climatique à travers plusieurs programmes. « La mise en œuvre de l’ensemble de ces mécanismes et actions ne peut atteindre les résultats escomptés sans l’accompagnement des acteurs de l’information que vous êtes », s’est-il adressé aux participants ajoutant que la vulgarisation des informations sur le changement climatique et ses conséquences comme l’un des plus importants moyens de lutte contre le phénomène. C’est pourquoi, il les a invités à sensibiliser et informer régulièrement les populations afin qu’elles acquièrent de bonnes pratiques et des mesures préventives efficaces.
Joseph HARO