La liste des candidats à l'élection présidentielle en Guinée, prévue le 11 octobre prochain, vient de s'allonger avec la déclaration de candidature, le vendredi 31 juillet 2015 à Ouagadougou, de l'ex-commandant Misbaou Sow.
«Le lundi 11 juillet 2015, le Front démocratique de Guinée (FRONDEG), un parti de jeunes, lançait un appel pour que je représente ses couleurs à l'élection présidentielle d'octobre prochain en Guinée », a déclaré Misbaou Sow, à la presse burkinabè, le vendredi 31 juillet 2015 à Ouagadougou. A cet appel, l'ex-commandant de l'armée guinéenne, sous le régime du général Lansana Conté, a décidé de répondre favorablement pour une Guinée émergente reposant sur « l'accès au pouvoir d'hommes et de femmes intègres, compétents, profondément attachés à l'idéal d'une justice sociale et entièrement dévoués à leur pays. Des dirigeants exempts de toute implication dans la gestion chaotique de la Guinée depuis des décennies à tous égards », a-t-il expliqué. Selon les propos du président du FRONDEG, Moussa Baro, relayés par la presse guinéenne, l’ancien parachutiste du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA) a été choisi pour son dynamisme, son patriotisme, sa crédibilité et sa capacité à « se mettre au-dessus de tous les clivages ethniques, régionalistes et culturels à l’image de Muhammadu Bhuari du Nigeria ». M . Sow a promis, en cas d'élection, de faire de la Guinée un Etat fort en y valorisant la bonne gouvernance, en combattant la corruption et les inégalités. Pour cela, il compte soutenir, à travers un fonds, les victimes du 28 septembre (beaucoup vivent dans la misère, selon lui) en attendant le jugement des coupables. Dans son programme figure aussi un aménagement du territoire qui aboutira à la construction de barrages hydroélectriques, d'une nouvelle capitale politique, de routes, d'un aéroport de gros porteurs, etc. Le candidat du FRONDEG veut aussi faire de la Guinée un membre de l'espace UEMOA. « Ce dispositif facilitera la libre circulation des Guinéens dans les 8 pays de l'Union et la libre entreprise dans ces pays. Il permettra également à la Guinée de bénéficier de l'expertise des programmes de développement sectoriel mis en œuvre par l'UEMOA », a-t-il affirmé. Au plan social, il a annoncé la création d’un autre fonds afin de soutenir les groupements et les associations de femmes, de jeunes commerçants, de handicapés moteurs. A la suite de sa déclaration, les échanges avec la presse étaient, entre autres, relatifs au choix de Ouagadougou pour son acte de candidature, à ses déboires sous le régime de Lansana Conté, ses relations avec le capitaine Dadis Camara, son promotionnaire dans l'armée guinéenne .Concernant la capitale burkinabè, c'est une simple coïncidence, foi de M. Sow, parce qu'il séjourne depuis trois mois à Ouagadougou et il fallait répondre à l'appel du FRONDEG. Et d'ajouter qu'il s'est réfugié, lors de ses déboires avec le pouvoir du président Lansana Conté, au Burkina Faso en 2005 avant d'aller faire des études de sciences politiques et de relations internationales aux Etats Unis. Dans sa biographie, il est écrit, qu'il a été accusé maintes fois de tentatives de coup d'Etat. En mars 1996, il a été arrêté à la suite d’une révolte de militaires qui revendiquaient de meilleures conditions de vie. Il a été acquitté, mais radié de l'armée. En 2003, il est encore arrêté. Cette fois, avec la complicité de certains soldats, il s'évade pour se retrouver avec le statut de réfugié chez l'oncle Sam, en passant par le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso. Avec Dadis Camara, il a nié tout contact.
Alassane KERE