De l’agent forestier au correspondant de l’Agence d’information du Burkina (AIB) en passant par la Radio nationale, Jacques Nonguierma a vécu; puisque son œuvre survivra à la mort qui a eu raison de lui le 1er août 2015.
Décédé le 1er août 2015, Jacques Nonguierma, ci-devant correspondant de l’Agence d’information du Burkina (AIB) à la retraite, a été inhumé le même jour à Komsilga, dans sa commune natale, province du Kadiogo. Jacques Nonguierma, l’homme des «Brèves du Sanmatenga» s’en est allé à l’âge de 64 ans puisqu’il est né le 7 octobre 1951. On le savait souffrant ces derniers temps, mais ses proches, amis et collègues étaient loin de s’attendre à cette disparition aussi brutale.
Adama Zongo, journaliste-reporter à la Radio rurale à la retraite a connu le défunt, il y a plus de 25 ans. Selon lui, Jacques Nonguierma était un homme opiniâtre comme il a pu le remarquer durant tout leur copinage de Ouagadougou à Kaya en passant par Koudougou. Lui qui l’a vu pour la dernière fois le 24 juillet 2015 à Ouagadougou, n’en revient pas. «Il avait bonne mine et ne donnait pas l’impression de quelqu’un qui était très souffrant malgré que je le savais un peu malade», a expliqué M. Zongo.
Jacques Nonguierma a commencé sa vie active de fonctionnaire comme forestier à la fin des années 60-début 70. Des témoignages d’anciens collègues rapportent d’ailleurs que certains des arbres qui trônent actuellement dans l’enceinte de la Radio nationale sont de ses œuvres quand il intégra ce média dans les années 79-80. C’est à partir de 1987 qu’il ira travailler à la presse écrite, notamment à Sidwaya, non sans faire un détour au Centre de formation professionnelle de l’information (CFPI) d’où il sortira avec le niveau II. Il étalera, surtout, ses talents de journaliste à Koudougou et à Kaya en qualité de correspondant de l’Agence d’information du Burkina (AIB).
L’on pourrait se rappeler, pour ne citer que celui-là, de ses Brèves du Sanmentenga, son rendez-vous hebdomadaire du mardi avec les lecteurs de Sidwaya. Pour Yemdaogo Kafando, un ancien collaborateur, Jacques «a toujours viabilisé les postes où il a travaillé».
Alexis Thélesphore Bagré, un autre de ses anciens collaborateurs témoigne: «Il a fait ses débuts avec moi à la Radio. Après mes multiples conseils, il a rejoint les Editions Sidwaya. A Kaya où il a été affecté, on a eu l’occasion de se rencontrer à plusieurs reprises. Nous avons gardé de bons rapports. On n’était même plus des collaborateurs, mais plutôt des frères (…) Je retiens de lui une chose quand j’étais directeur des ressources humaines. Une année, je lui ai proposé une décoration dans l’Ordre du mérite des arts, lettres et communication. On a plaisanté et j’ai compris qu’il n’en voulait pas. Deux années plus tard, à mon insu, il a été nominé chevalier de l’Ordre du mérite».
Tous ceux qui l’ont côtoyé retiennent de lui un homme très dévoué, et abordable. C’est également le sentiment de l’homme de radio Aboubacar Zida dit Sidnaba qui l’a connu par l’intermédiaire du regretté Norbert Zongo quand les deux journalistes occupaient le même bureau en 1988 à Carrefour Africain. «C’est quelqu’un qui n’hésitait pas à me donner des conseils quand j’ai commencé à présenter le journal parlé à Horizon FM dans les années 90. On ne s’est plus perdu de vue même quand il est parti à Kaya. Après, il a continué à me conseiller et à me corriger à Savane FM», se souvient-il. Et le contact n’a jamais été rompu jusqu’à son décès.
Jacques Nonguierma, qui est admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis six ans, laisse derrière lui trois orphelins et des parents, collègues et amis très attristés. La grande famille des Editions Sidwaya présente à sa famille ses condoléances les plus émues et saura capitaliser le leadership qui était sa marque de fabrique.
Souleymane SAWADOGO