« Eh, mes copines, moi je ne cherche plus de noir oh, maintenant, je ne cherche que les blancs. Mes copines, les noirs m’ont déçu(e) et les blancs me montrent le faux. Un jour, j’ai dit à mon gros noir que ma mère est morte. Vous savez ce qu’il a fait ? Il a atterri chez moi avec un gros cercueil… Quand j’ai dit ça à mon blanc, il est venu avec un bouquet de fleur et il dit « Je partage ta douleur. » Tu partages ma douleur, tu ne peux pas partager l’argent ? » Ça c’est la part d’humour de Major Asse du Cameroun, exposant les turpitudes des jeunes filles qui cherchent des blancs sur Internet. Aux côtés du camerounais, ils étaient un grand nombre à faire rire le public du Reemdoogo du 04 au 06 avril dernier, dans le cadre de la 6e édition du Festival International du Rire et de l’Humour de Ouagadougou (FIRHO). Mais avant ça, il y a eu…
Le match du « siècle »
En levée de rideau de l’événement, les artistes et l’équipe de Global First, une structure de production de la place et partenaire de l’événement. Il fallait être là pour voir ! A tous ceux qui pensaient que les artistes étaient des « sportifs invalides », il fallait être des spectateurs du stade municipal ce 1er avril pour voir les artistes « Pitroipa », « Charles » et « Bakary Koné » avec à leur tête leur « Paul Put » inquiéter sérieusement leurs adversaires amener par le célèbre arbitre Lassina Paré. Ambiance festive ! Les artistes disent n’avoir pas perdu le match par 2 buts à 1. Ils ont simplement laissé l’équipe adverse se débattre. Sinon ils auraient pu les battre, selon le « Paul Put » des artistes.
Rire mais penser à son prochain
Initiative louable ! L’artiste n’est pas en dehors des faits de société qui l’entourent. Au contraire, il y baigne quotidiennement. Il s’en inspire même pour montrer leur solidarité avec les plus démunis. Les organisateurs de l’événement, avec à leur tête la Directrice du FIRHO, Augusta Palenfo, ont offert aux femmes du centre Delwendé de Tanghin du savon, des vêtements et bien d’autres présents qui n’ont pas laissés indifférents les responsables de cette structure.
A l’instar de Bébé Réporter du Niger et de ....
Bébé Réporter du Niger, Mala Adamo de la Côte d’Ivoire, Saigneur du rire du Mali, Major Asse du Cameroun, David Ganda du Togo, Titus Cosmas du Congo Brazzaville, Bonor Pinga, Bagnaaba Zambo, Son Excellence Gérard, Ancien du Burkina Faso sont les humoristes qui ont donné des bols de rires aux publics qui se sont succédés du 04 au 06 avril dans la cuvette du Jardin de la Musique Reemdoogo. En tout cas, ceux qui ne sont pas venus avec leurs mouchoirs, sont repartis avec le visage complètement humecté de larmes. Pas de larmes de grande tristesse, ah non ! Mais de grosses larmes qui naissent quand la joie, le rire sont au comble. Ah oui, beaucoup se sont bien désinfecté le foie. Parce qu’il était dans la corde des organisateurs de dire aux spectateurs que « Le rire est le meilleur désinfectant du foie ». En tout cas, les spectateurs n’ont rien regretté. Une histoire de perroquet ivoirien qui ne voulait pas se laisser vendre par son maître à un touriste a refusé de parler devant ce touriste. Après le départ du client, il se remet à parler et dit à son maître : « Faut pas te fâcher. Si le blanc là m’achète, il va m’amener chez lui. Tu sais que moi j’étais avec Gbagbo. S’il j’arrive en Europe, il vont m’amener à la CPI. » Tout le public est parti à son mouchoir !
Quand Jésus porte le brassard de capitaine d’une équipe de football ! Titus Cosmas en « bon évangéliste », vient mettre en exergue le côté obscur des pasteurs. Pour racheter les brebis galeuses portées sur le sport roi, le pasteur passe par des subterfuges pour les amener à s’intéresser aux cultes, mais sans oublier de leur soutirer quelque chose : « Donnez ! Donnez ! Si tu donnes peu, tu auras peu de bénédiction. Si vous n’avez rien ici, le Seigneur accepte aussi les chèques, les voitures, etc. »
Quand deux Excellences se rencontrent ! Gérard Ouédraogo imite Blaise Compaoré à merveille. Mala Adamo de la Côte d’Ivoire, a pour penchant de parler comme Alassane Dramane Ouattara (ADO). Passant en revue la bonne prestation des Etalons à la débâcle des Eléphants à la dernière CAN, les deux Excellences ont exposés les plats favoris qui ont soit, mis l’une des équipes sur le podium, soit poussés l’autre à essuyer des revers parce que n’ayant pas suivi les consignes de son Président.
En plus de Ouagadougou, les villes de Koudougou et de Bobo-Dioulasso ont été des plateformes qui ont reçu des prestations humoristiques.
Pour continuer de rire, penser à la relève
Le FIRHO fait appel à des vétérans de l’humour pour toutes ses éditions. Ces maîtres du rire ont gravi des échelons pour arriver là où ils sont. Conscients de cette situation, les organisateurs ont mis en place le « Concours Nouveaux Talents ». Cette année, le jeune Bamouni a mis tout le monde d’accord en incarnant un tout petit enfant. Comme c’est de la bouche des tout-petits que sort la Vérité, quand son père lui demande à quels temps sont conjugués les verbes de cette phrase : « Je ne voulais pas avoir d’enfants mais j’en ai eu dix », l’enfant, après quelques secondes d’hésitation, recherche et trouve : « Ces verbes sont conjugués aux préservatifs percés. » Et cela déclenche l’hilarité générale au sein du public !
Rire, beaucoup rire mais ne pas oublier que le combat pour la survie de ce métier d’humoriste requiert la complicité de tous. Surtout la présence massive du public.