La pluie diluvienne qui s’est abattue sur Ouagadougou dans la matinée du dimanche 2 août 2015 a entraîné l’inondation des quartiers Bissighin et Rimkiéta. Aucune perte en vie humaine mais de nombreux dégâts matériels ont été enregistrés.
Des maisons tombées, des populations désorientées et maculées de boue ramassant les objets récupérables dans les décombres de leurs habitats, certains faisant des va-et-vient incessants se demandant à quel saint se vouer. Une seule question sur toutes les lèvres : où aller ? Tel est le spectacle vécu hier dimanche 2 août 2015 à Bissighin, quartier situé à la sortie Nord de Ouagadougou.
A Rimkiéta, non loin du barrage n°1, c’est à peu près le même constat. La pluie diluvienne survenue plus tôt dans la matinée a fait son effet. De nombreuses concessions sont envahies par l’eau.
Modeste Traoré, un sinistré de Bissighin, retrace le film de l’inondation. «La pluie a débuté vers 3 heures du matin. Le bruit des gouttes d’eau sur mon toit était si assourdissant que je me suis réveillé. Aux environs de 4 heures du matin, l’eau envahissait les maisons et nous avons commencé à évacuer les lieux. Malheureusement peu après, les maisons s’écroulaient une à une et nous avons dû nous sauver et laisser l’eau emporter la majorité de nos effets», relate-t-il, la voix tremblante. Et de poursuivre, «Même si les dégâts sont importants, nous louons Dieu car il n’y a eu aucune perte en vie humaine».
Adji Sawadogo, mère de cinq enfants et tenant son dernier-né dans les bras, a également vu sa maison s’effondrer. «Ma famille a tout perdu. L’eau était très abondante et nous n’avons pas pu sauver quoique ce soit. Nous ne savons ni quoi faire ni où aller», témoigne-t-elle les larmes aux yeux.
Des mesures envisagées pour aider les sinistrés
Si à Rimkiéta c’est le débordement du barrage N°1 qui est à l’origine de l’inondation, à Bissighin, les sinistrés pointent du doigt les ordures.
Moussa Gassembé, un sinistré, affirme que l’inondation survenue est due au pont situé vers la salle de cinéma de Tampouy. «Le pont est étroit. De plus, les passages d’eau en- dessous sont bouchés à cause des ordures.
L’eau n’a pas pu couler comme il se doit, ce qui a entraîné cette situation. Avant la construction de ce pont, nous n’avions jamais été inondés même pas le 1er septembre 2009», déclare M. Gassembé. Modeste Traoré estime lui aussi que c’est à cause des ordures que les populations déversent dans le bas-fond qu’il y a eu inondation. Mahambi Nazambé, sinistré également se soucie peu des causes de l’inondation. Pour lui, il faut travailler à résoudre les problèmes qui en découlent. «En collaboration avec d’autres personnes, je veux mettre en place une cellule de crise qui sera composée de deux habitants de chaque zone sinistrée. Nous allons faire le point de la situation et le porter aux autorités afin qu’elles agissent», dit-il.
En attendant cela, le président de la délégation spéciale de l’arrondissement N°8 de Ouagadougou, Amidou Compaoré, des délégations du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) et de la direction régionale du Centre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale étaient sur les lieux. M. Compaoré soutient d’ailleurs que des dispositions sont prises pour faire le bilan des dégâts enregistrés et le décompte des sinistrés. Après quoi, des mesures seront envisagées pour accompagner les sinistrés. Pour le moment, il leur demande de se réfugier à l’école de Bissighin.
Eliane SOME