Arrivé à Abidjan dans la matinée du vendredi 31 juillet 2015, le Président de la transition, Président du Faso SEN Michel Kafando et sa délégation ont eu une séance de travail avec la partie ivoirienne au Palais présidentiel. A l’issue de cette rencontre, Michel Kafando et son homologue ivoirien ont animé un point de presse. Prenant la parole, le Président de la république de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara a remercié le Président du Faso d’avoir répondu favorablement à son invitation.
« Monsieur le Président, cher frère, je voudrais vous remercier d’avoir accepté l’invitation du gouvernement ivoirien d’effectuer cette visite d’amitié et de travail en Côte d’ivoire. Les relations de fraternité, d’amitié et de coopération qui existent entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont bien connues et sont excellentes. Nos liens sont séculaires et nos peuples ont tissé durant des décennies des liens particuliers. Je me réjouis de votre détermination et de celle du gouvernement de transition à renforcer d’avantage ces relations. Je voudrais aussi vous remercier d’avoir dépêché récemment votre Premier Ministre Isaac Zida pour faire le point de la coopération entre nos deux pays symbolisée par le Traité d’Amitié et de Coopération signé en 2008 par nos prédécesseurs. Tout à l’heure nous avons échangé sur la situation dans nos deux pays.
En ce qui concerne la côte d’Ivoire, la situation s’est désormais normalisée et le pays est en paix, la sécurité est revenue et la croissance économique est forte ce qui est d’ailleurs une bonne chose pour non seulement la Côte d’Ivoire mais aussi le Burkina et tous les pays voisins, tous les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine. Nous préparons actuellement les élections présidentielles de 2015 qui ont été fixé d’ailleurs au 25 octobre 2015 et bien évidemment nous voulons que ces élections soient totalement transparentes, démocratiques et apaisées.
Pour nos relations bilatérales, nous avons fait le point et nous nous sommes félicité de l’excellente coopération entre nos pays notamment à travers des organismes sectoriels, des organisations sous régionales comme le Conseil de l’Entente, l’UEMOA, la CEDEAO et plusieurs instruments de coopération, quasiment cinquante accords, protocoles et conventions ont été signés au fil des ans entre nos deux gouvernements. Nous avons évoqué aussi l’importance des relations commerciales entre le Burkina et la Côte d’Ivoire marquées par des échanges commerciaux importants chiffrés à 290 milliards de francs CFA en 2014. Le Burkina est ainsi le 10ème partenaire commercial mondial de la Côte d’Ivoire.
Pour le traité d’amitié et de coopération, qui doit se tenir généralement dans la dernière semaine du mois de juillet, nous sommes convenus que compte tenus des contraintes liées à la préparation des élections dans nos deux pays, la visite du Premier Ministre et cette visite de travail nous permettrons de préparer pour l’année prochaine le Traité d’amitié et de coopération pour l’année prochaine.
En ce qui concerne la préparation des élections dans nos deux pays, nous sommes convenus de poursuivre nos actions en faveur du respect du calendrier électoral et de la tenue d’élections inclusives et apaisées afin de préserver la paix dans les deux pays compte tenu des liens que j’ai évoqué tout à l’heure et compte tenu de l’importance de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire.
Nous avons également abordé la question du mont Peko et là nous avons indiqué que les discussions continuent car le statut quo crée bien évidemment des situations de tension que nous essayons d’apaiser au mieux. Ce qui est important, c’est de faire en sorte que la sécurité puisse prévaloir et que la violence soit évitée. Et, nous sommes convenus que tout sera mis en œuvre pour que le départ des volontaires vers le Burkina se fasse vers la fin de l’année une fois que nous-nous serons mis d’accord sur les modalités qui seront définies par la commission conjointe mise en place à cet effet. D’ailleurs, j’ai eu le soutien du haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés.
Nous avons bien évidemment échangé sur les questions de sécurité régionale, sécurité frontalière notamment avec les menaces récentes qui nous sont parvenues du Mali, à nos frontières communes au Burkina comme en Côte d’Ivoire et les actions qui été prises, nous avons décidé de renforcer notre coopération en matière de renseignements et comme je l’ai indiqué, nous avons déployé nos forces de défense et de sécurité à la frontière nord pour prévenir toute surprise. Evidemment c’est une situation qui n’est pas seulement régionale, elle est mondiale et nous- nous devons de continuer d’être très vigilants.
Monsieur le Président, Je voudrais pour terminer, vous réitérer tous mes remerciements à vous-même ainsi qu’à la délégation qui vous accompagne et vous dire que nous sommes très heureux de cette opportunité d’échanges, et que ces échanges ont été fructueux et je pense que les deux pays continueront ensembles dans la paix , dans la confiance et dans la fraternité. Je vous remercie ».
Le Président Michel Kafando a dit sa satisfaction quant à la considération et l’accueil qui lui ont été réservés. Après un bref rappel des relations séculaires qui unissent les pays deux, le Président du Faso a tenu à confirmer l’excellence des relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.
« Monsieur le Président, je voulais comme je l’ai fait tout à l’heure lors de notre séance de travail, vous remercier pour l’accueil chaleureux dont ma délégation et moi-même avons bénéficié depuis notre arrivée à Abidjan. J’ai eu à le souligner, nous ne sommes pas surpris parce que tout Burkinabè se retrouve être au Burkina en Côte d’Ivoire. Nos relations sont tellement sensibles, impliquées dans beaucoup de considérations et réalités, historiques, sociologiques, familiales, que, on peut considérer, n’eut été le facteur colonial qu’il s’agit d’un seul et même pays, un seul et même peuple. Nous venons encore une fois par la rencontre que nous avons eu tout à l’heure, de le manifester et de le rappeler à la face du monde qu’ entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, il ne saurait y avoir des problèmes, des difficultés. Je le dis parce que beaucoup se sont plu à interpréter le fait que le Président de la transition ne soit pas venu ici depuis longtemps, comme étant un signe de difficulté ou d’incompréhension. Je le dis tout net, entre le Président Ouattara et moi-même, il n’y a pas de problème, entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, il n’y a pas de problème.
Depuis que nous sommes chargés de diriger la transition au Burkina, j’ai eu l’occasion de rencontrer le Président Ouattara au moins trois fois. Et toutes les trois fois, nous avons échangé, toutes les trois fois, nous avons partagé nos problèmes, toutes les trois fois nous nous sommes séparés dans la bonne compréhension, dans l’amitié et dans la fraternité. Je tiens à le dire pour éviter toutes les mauvaises interprétations que l’on peut entendre de part et d’autre. Comme le Président l’a dit, cette visite à son aimable invitation a été une bonne opportunité pour nous d’échanger, de partager des préoccupations entre nos deux pays. entre la côte d’Ivoire et le Burkina, il y a un certain nombre de projets vitaux ; des infrastructures routières, des projets d’échanges commerciaux et nous avons eu encore une fois à les examiner et à prendre la décision de tout faire pour que ces projets puissent véritablement être mener à bien dans le sens de l’intérêt de nos deux peuples.
Nous avons également abordé une question qui est extrêmement importante à l’heure où nous sommes, c’est la question sécuritaire dans nos frontières. L’insécurité se vit dans toute l’Afrique de l’ouest et pratiquement depuis que Boko Haram s’est arrimé à ce qu’on appelle état islamique. Je retiens de cette alliance beaucoup de forces, beaucoup de ressources et qui comme vous le voyez maintenant, ne se prive pas de frapper un peu partout. Et c’est une préoccupation pour tout le monde. Et, nous avons eu à échanger et nous sommes convenus qu’il faudrait mettre tous les moyens à notre disposition. Le meilleur moyen étant évidemment d’avoir des échanges en matière de renseignement ; et là nous aurons des consultations fréquentes pour voir dans quelles mesures nous pourrons éventuellement à la faveur des renseignements que nous pourrons avoir une action beaucoup plus efficace contre ce nouveau fléau. En dehors de cela, le Président et moi avons également parlé des élections qui auront lieu bientôt en Côte d’Ivoire et au Burkina. Nous, nous allons devancer la Côte d’Ivoire et je voulais faire comprendre ici que pour la transition, le programme reste et demeure. Nous avons fixé les élections couplées présidentielles-législatives pour le 11 octobre 2015. Nous avons déjà convoqué le corps électoral, les candidats aux élections présidentielles se sont déjà fait connaitre, le 1er août jusqu’à minuit nous attendons le dépôt des candidatures pour les législatives après se sera le tour des élections de proximité, les élections municipales prévues pour se tenir dans le mois de janvier en 2016. Dans tous les cas nous sommes prêts pour aller aux élections. Ce que nous avons simplement demandé aux uns et aux autres, si nous voulons comme nos voisins, comme la Côte d’Ivoire, comme la communauté internationale nous l’ont demander avoir des élections claires, transparentes et crédibles, nous avons tous intérêt à faire en sorte qu’il y ait un certain apaisement dans la conduite de tout un chacun. Qu’il y ait un apaisement dans la façon de mener la campagne électorale. Dans tous les cas, il y va de l’intérêt de tous au Burkina que nous réussissons ces élections. Et personnellement je ne doute pas que nous puissions arriver à cette fin. Je tenais simplement à remercier encore une fois , mon frère, le Président Alassane Ouattara pour cet accueil, pour la bonne compréhension que nous avons entre nous et surtout notre désir commun de faire avancer le développement en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso… ».
La Direction de la communication de la Présidence du Faso