Ouagadougou : la chasse aux faux médecins est ouverte

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Publié le dimanche 2 aout 2015 | FasoZine

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Docteur Charlemagne Ouédraogo,gynécologue-obstétrcien

Réuni en Assemblée générale statutaire ce samedi 1er août 2015, à Ouagadougou, le Conseil régional de l’ordre des médecins (Crom) avait à son menu des questions importantes comme la présentation d’un projet immobilier dénommé «la cité du médecin»; une formation sur l’auto-emploi du médecin et l’entreprenariat; le bilan moral et financier des activités, etc. Le combat entrepris par les membres de l’ordre, avec à leur tête le Professeur Charlemagne Ouédraogo, pour purger le milieu de ses brebis galeuses, était également à l’ordre du jour de cette assemblée.

A l’instar d’autres secteurs socio-professionnels, le corps des médecins est confronté à bien de difficultés dont celle d’extirper de ses rangs les «professionnels du métier» qui ont choisi de mettre le bistouri dans le Serment d’Hippocrate et de fouler aux pieds les lois de l’honneur et de la probité, si chères à la Médecine. Avec l’appui de ses collaborateurs, le président du Crom, le professeur Charlemagne Ouédraogo, a entrepris de mettre de l’ordre dans…l’Ordre. Le bureau qu’il conduit a ainsi fait au Conseil, le point des dossiers judiciaires dont deux concernent les «faux médecins».

Le premier cas est celui de Chérif Dabo, jugé en 2014 et condamné en 1ère instance à 24 mois de prison ferme, 40 millions de francs CFA à payer à l’Ordre des médecins et 10 ans d’exclusion du territoire. L’appel que ce dernier a fait du jugement n’a pas encore eu d’audience depuis plus d’un an. Mais, le Crom constate qu’à son insu, Chériff Dabo a eu la liberté provisoire à l’audience du 13 février 2015, sur présentation d’un certificat médical.

Le deuxième cas est très récent, fait remarquer le Crom. Il s’agit d’un Burkinabè qui était employé par la fonction publique pour le compte du ministère en charge de la Santé pendant environ 15 ans. Seulement, affirme le Conseil, l’homme a exercé avec un faux diplôme qui proviendrait de l’université de Cocody à Abidjan en Côte d’Ivoire. Une expertise de ce diplôme par ladite a prouvé, toujours selon le Conseil, qu’il s’agissait d’un faux diplôme car l’individu n’aurait jamais fréquenté à l’université d’Abidjan.

«Du reste, a révélé le Crom, le diplôme est une contrefaçon, donc du faux!» Une plainte déposée par le Conseil régional de l’ordre des médecins le mercredi 29 juillet 2015 a conduit à l’interpellation du concerné, le 31 juillet 2015, par la gendarmerie de Kosyam et il a été présenté le même jour au procureur du Faso.

Quant au projet de la «cité du médecin», le promoteur immobilier, en l’occurrence CGE, à la demande du Crom a fait un exposé sur l’offre technique prenant en compte les aspects du foncier et d’architecture des logements. Sur le plan de l’offre financière, il a présenté aux médecins une offre d’accompagnement de la Bank of Africa (BOA), avec un taux d’intérêt fixe, quelle que soit la durée de remboursement du prêt. Des échanges ont ensuite permis aux médecins de mieux comprendre les enjeux de ce projet.

Sur tout un autre plan, celui de la formation sur l’auto emploi du médecin et l’entreprenariat dans le domaine médical, l’AG a été un cadre bien opportun pour les participants. D’autant plus qu’il s’agissait de renforcer les capacités des médecins sur la création d’entreprise dans le domaine biomédicale pour ceux qui voudront s’y lancer.

Une spécialiste de la maison de l’entreprise a fait un exposé éloquent permettant à son auditoire du jour de comprendre le processus de création d’une entreprise, les exigences et la rigueur dans la gestion, etc. La séance a été bien appréciée par les «blouses blanches» vu que ceux-ci ne reçoivent pas ce type de formation durant leur cursus universitaire de formation en médecine.

Au titre du bilan moral et financier, le conseil régional a présenté un taux d’exécution de 80% des activités du plan d’action au cours du premier semestre de l’année. En rappel, à ce jour, le tableau régional de l’ordre des médecins de Ouagadougou compte 1087 médecins inscrits et autorisés à exercer la médecine au Burkina Faso.