Des jeunes burkinabè et allemands ont entamé depuis une dizaine de jours à Arbollé, une commune rurale située à une soixantaine de Km de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, un travail artistique dans le but de favoriser un brassage culturel entre les deux peuples.
« Monsun Théâtre » de la ville de Hambourg et le Centre « Koombi » dirigé par le conteur Kientega Pingdewindé Gérard alias « KPG », ont mutualisé leurs efforts pour bâtir l’intégration nord-sud à travers la culture.
Depuis une dizaine de jours des jeunes burkinabè et allemands se sont retranchés dans le Centre « Koombi » à Arbollé dans la commune natale de « KPG », où ils ont travaillé sur une chorégraphie intitulée « Loin, très très loin ».
Un thème qui peut « amener les jeunes à être ensemble autour de la danse et du théâtre », selon Françoise Hüges, directrice de « Monsun Théâtre ».
C’est un concept qui va « nous aider à grandir et nous conduire partout. C’est la première étape qui nous a permis de rechercher les matières qui seront développées à Hambourg à travers un grand spectacle durant trois semaines », a ajouté Mme Hüges.
« Monsun Théâtre » est une compagnie privée évoluant dans le domaine culturel depuis plus de 35 ans. Il est soutenu par la ville de Hambourg et le ministère allemand de la Culture.
Pour le promoteur du « Centre Koombi », cette collaboration est un nouveau départ étant donné que les partenariats dans le domaine culturel se sont font rares. « Elle nous permettra d’être en contact avec d’autres artistes qui évoluent dans le domaine du théâtre », a-t-il ajouté.
Le 31 juillet dernier, les deux structures ont présentés les résultats de la première étape de ce projet « culturel transfrontalier » sous la conduite du jeune chorégraphe et metteur en scène, Ahmed Soura.
Quinze jeunes dont cinq allemands, ont durant plus d’une heure, au rythme d’instruments de music traditionnel et moderne, exécuté des pas de danse sous le regard des formateurs et des parents.
Pour ce thème, « on a voulu laisser les jeunes se rencontrer et discuter autour du sujet afin de pousser la réflexion à travers une chorégraphie (... ) Le principe est que ce sont les jeunes eux même qui décident de leur travail. La pièce est donc conçue selon l’inspiration du groupe de jeunes», a expliqué M. Soura.
« Je leur donne la matière et je m’écarte. C’est à eux de faire le reste du travail. Je les mets en difficulté car je choisi souvent trois éléments et je leurs demandent de me construire quelque chose en cinq minutes », a expliqué le metteur en scène.
-La marche comme une danse-
Concrètement dans la pièce, il s’agit de mettre exergue le corps en jeu dans cette pièce à travers une danse inspirée des us et coutumes des jeunes.
Puis, « A un moment donné j’ai essayé de les empêcher d’utiliser des pas de danse de leur culture. C’est en ce moment qu’est venu l’idée d’utiliser la marche comme danse. Elle est universelle. Elle fait appelle à notre corps », a soutenu M. Soura.
Et le résultat est une expression corporelle : « On marche ensemble. Le cœur bat… nous sommes dans différentes directions et pour moi, c’est l’autoroute qui est le chemin qui nous amène dans une direction pour nous empêcher de nous retrouver dans un chaos », a-t-il renchérit.
La pièce se termine par l’expression suivante : « Partageons la culture car elle est pour tout le monde !»
«Tu peux être ailleurs et consommer la culture d’un autre peuple. Tu prends de la distance, de chez toi, tu consommes la culture de l’autre », a conclu M. Soura.