En mi-janvier 2015, les autorités de la Transition suspendent les activités de Pan Africa Tambao (société exploitant le manganèse des mines de Tambao) pour « faire de la transparence dans les affaires de l’Etat et mieux comprendre le projet de Tambao et ses implications ». Un arrêt de la production qui a plongé les différents prestataires de services de la compagnie dans une situation financière difficile. Ils ont alors tenu, hier jeudi 30 juillet 2015, un sit-in devant les locaux de la firme pour exiger le paiement des factures en souffrance.
« Ne tue pas nos jeunes entreprises, paye nos factures » ; « Ne nous soumets pas à la mendicité et à la misère » ; « payer l’argent Tambao ». Il suffit de promener le regard sur les nombreuses banderoles pour se rendre compte de l’objet de la manifestation. Etant donné qu’il s’agit- là d’un mouvement de prestataires de services, on imagine aisément le montant des arriérés, aussi élevé que la montagne qui abrite le gisement du manganèse de Tambao : « Plus de 29 milliards de francs CFA », estime Kassoum Ouédraogo, porte-parole du collectif des fournisseurs de Pan Africa Tambao. «Nous devons à nos partenaires ainsi qu’à des banques qui ne cessent de nous poursuivre.
C’est pour cela que nous sommes venus ce matin pour attirer l’attention des autorités de la Transition sur la situation que nous nous vivons avec la société Pan Africa Tambao », a-t-il poursuivi, avant d’expliquer que depuis l’arrêt des travaux en février dernier et malgré des interminables dialogues, pas même un kopeck ne leur a été payé au titre des prestations. Le délai de 2 ou 3 mois donné par le directeur général, Mihin Souleymane, pour apurer les impayés semble maintenant une éternité : « C’est trop pour nous, car il y a des sociétés qui sont en train d’intenter des procès contre nous, jeunes entreprises ; qu’allons-nous faire ? », s’interroge le porte-parole. Les oubliés de la Pan Africa Tambao invitent les autorités publiques à se pencher sérieusement sur leur situation. Quand bien même ils restent disponibles à tout dialogue, les fournisseurs souhaitent savoir où se situe exactement le blocage.
Responsable d’une société dans le domaine de l’électronique, Ibrahim Ouédraogo doute de la bonne foi de son débiteur. Pour lui, Pan Africa Tambao instrumentalise la colère de ses fournisseurs dans la mesure de suspension.
Le directeur général de Pan Africa Tambao, Mihin Souleymane, invite les délégués des fournisseurs à une rencontre d’explication sur les problèmes que connaît sa compagnie. Mais pour l’heure, il les appelle à une lutte collective pour lever la suspension et salue la démarche pacifique ses partenaires.
Akodia Ezékiel Ada