Cher Wambi,
Autant nos braves paysans ont frôlé une énième insurrection quand, aux lendemains du lancement de la campagne agricole, Dame Pluie répondait rarement à ses rendez-vous, autant ces jours-ci il y a la fronde dans l’air au regard des hallebardes trop abondantes qui menacent quotidiennement aussi bien les champs que les concessions sans fondations.
En tout cas à Laadweenda, le mot d’ordre est déjà donné, « Plus rien ne sera comme avant, réveillons nos fétiches ancestraux pour contrer les inondations qui se profilent à l’horizon », disent aujourd’hui ces mêmes agriculteurs qui, hier seulement, suppliaient le ciel afin de nous ouvrir ses vannes.
Hélas, cher cousin, changements climatiques obligent, les pluies d’août se sont annoncées plus tôt que d’habitude cette saison, noyant les semis qui venaient à peine de pousser.
Mais que nous réservent donc les jours à venir ?
En attendant, les relevés pluviométriques des sorciers du ciel ont déjà crevé les écrans dans la semaine du jeudi 23 au mercredi 29 juillet 2015 comme on le constatera ci-après :
Dori = 53,1 mm ; Ouahigouya = 30 mm ; Ouagadougou-aéro = 103,3 mm ; Dédougou = 84,2 mm ; Fada N’Gourma = 25 mm ; Bobo-Dioulasso = 47,3 mm ; Boromo = 17,3 mm ; Pô = 28,2 mm ; Gaoua = 38,9 mm ; Bogandé = 47,7mm.
Cela dit, cher Wambi, à la veille de l’avènement du mois d’août, le samedi 1er, la faune politique burkinabè retient son souffle.
Lancée en effet le vendredi 24 juillet dernier, c’est ce samedi 1er août à 24h que l’opération de dépôt des listes des différents partis, formations politiques et des candidats indépendants aux législatives du 11 octobre 2015 prend fin . Suivront l’examen des dossiers dès le jeudi 06 août 2015 en vue de leur validation le samedi 08 août dans la salle des banquets à Ouagadougou.
Au moment où je traçais ces lignes, si pour la présidentielle les choses étaient déjà pliées, il était difficile de dire qui des prétendants à l’Assemblée nationale avaient les bénédictions des barons des partis.
A la Commission électorale nationale indépendante (CENI), où les dossiers sont reçus, l’on ne se bousculait pas non plus, l’heure étant encore aux tractations dans les différents états-majors.
Et nul parti n’en était épargné, même pas le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui hérite en cette année électorale des angoisses du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ancienne majorité, tant il y a une foultitude de candidats qui frappent aux portes des seigneurs et qui ont honoré déjà leur caution de 100 mille F CFA.
Mais cela suffira-t-il à convaincre ?
En tout cas au MPP, la confection, ô combien laborieuse, des listes par circonscription électorale est enfin prête. Hier les hommes de Mba Piiga, pour ne pas dire Roch Marc Christian Kaboré, se sont retrouvés à la Maison de la culture Jean-Pierre Guingané, pour prendre connaissance des fantassins du MPP, sélectionnés pour prendre part à la bataille de l’Assemblée nationale. Nous vous proposons les listes de quelques provinces glanées ici et là en attendant d’y revenir plus en détail :
Kadiogo
Sawadogo Clément
Sakandé Alassane
Tapsoba Tibo Neem Naba
Beouinde Florence
Kiemtore Alassane
Kongo Juliette
Zida Jacques
Nikiema Blaise
Nonguierma André
Houet
Sanou Léonce
Ouedraogo Abdoul Rasmané
Traoré Inessa
Ouattara Eric
Sanou Tahirou
Toé Evelyne
Boulkiemdé
Yaméogo Urbain
Rouamba Rokia
Kaboré moussa
Kiemtoré Eric
Yatenga
Ouédraogo Jacob
Ouedraogo Soumaïla
Belem Zanzima
Maïga Sidi Moctar
Boulgou
Sorgho Dieudonné
Welgo Harouna
Zabré Désiré
Bara Khalil
Comoé
Sirima Bissiri
Ouattara Bamori
Liste nationale
Diallo Salif
Mossé Abdoulaye
Tiemtoré Salifo
Ouédraogo Isabelle
Ouédraogo Sayouba
Bayiré Lamine
Baguian Mickaël
Bassono Fulgence
Dabiré Loudé
Zango Boniface
Dondassé Louise
Traoré Yolande
Somé Kokou
Compaoré Félicité
Traoré Léocadie
Ouédraogo Paul Ismaël
Tu me demandes, cher cousin, si c’est vrai que le gouvernement s’apprête à aller en congés comme depuis la nuit des temps c’est la coutume au mois d’août au pays dit des hommes intègres.
S’il m’est difficile d’y répondre, le constat qui s’impose néanmoins est qu’après la session du conseil hebdomadaire des ministres qui s’est tenue ce mercredi 29 juillet 2015, avait lieu le jeudi 30 juillet un autre conseil, mais extraordinaire celui-là.
Conjoncture nationale oblige ?
En tout cas, à écouter l’observateur de la scène nationale, Mba Michel et ses disciples n’ont pas encore un an à la tête de l’Etat et ne sauraient donc revendiquer un quelconque congé, surtout à deux mois et demi des échéances électorales d’octobre pour lesquelles tous les Burkinabè devraient mouiller le maillot afin que l’on conjugue au passé cette Transition politique que nous subissons tous depuis la chute du président Blaise Compaoré le 31 octobre 2014.
C’est vrai, cher cousin, contre la mise en accusation de l’ancien président Blaise Compaoré pour «haute trahison », des députés de l’ancienne majorité, au nombre de 9, ont saisi le Conseil constitutionnel pour l’annulation de ladite mise en accusation.
Ils ont pour identités :
- Séré Adama ;
- Dabo Amadou ;
- Diabaté Amadou ;
- Bouda Boubacar ;
- Ouédraogo François Denis ;
- Sawadogo W. Raoul ;
- Kaboré Saïdou ;
- Konseibo/Kabré Andrea Laurentine ;
- Louré Awa.
J’aurais aimé te livrer le contenu du document y relatif mais hélas, il est trop volumineux, si bien que je me contenterai de te donner deux de leurs argumentaires.
Ils contestent la régularité de la procédure de mise en accusation en partant du principe que la majorité qualifiée de 4/5 requise pour mettre en accusation le président du Faso n’a pas été atteinte.
Selon les requérants, le nombre des députés du Conseil national de Transition (CNT) étant de 90 , il fallait 72 députés au moins pour que le vote soit valable. Etant entendu que dans un cas comme celui-là, les 4/5 se calculent sur le nombre de députés composant l’Assemblée, qu’ils aient été présents à la séance ou qu’ils soient membres de la Haute Cour de Justice.
Le 2e argumentaire sur lequel se fondaient les requérants est le fait que le vote de mise en accusation s’est passé à main levée, alors que, selon eux, il aurait dû se passer à bulletin secret, s’agissant d’une disposition de la Constitution imposant une majorité qualifiée.
Comme tu le sais, cher Wambi, ces questions de droit, ce n’est jamais simple. Car comme l’a dit Toégui, à chaque grand juriste son argumentaire.
Quand vous en écoutez un, vous êtes convaincu ; et quand vous écoutez un autre répliquer, vous ne savez plus qui croire et qui ne pas croire.
Ce qui est sûr, c’est que la saisine de la Cour met le dossier en attente.
- Consécutivement à l’insurrection populaire du 31 octobre 2014 qui a consacré la fin du règne de Blaise Compaoré, certains Burkinabè dont l’intégrité physique était menacée ont pu se sauver en quittant la vieille Volta par la bonne frontière, mais d’autres, moins chanceux vivent aujourd’hui le purgatoire dans nos principaux centres urbains et attende de passer en justice.
Bienheureux sont en effet des personnalités tels Boureima Badini et sa fille Guénatou Badini qui excellent en Côte d’Ivoire dans la production et l’exploitation d’anacarde et la recherche minière ; Tertius Zongo qui, selon la Lettre du Continent, se serait recyclé comme consultant dans le secteur minier, ou encore Alizèta Ouédraogo, dite « Alizet Gando », l’ex-belle mère nationale qui attend de rebondir sur les bords de lagune Ebrié dans l’immobilier, comme au bon vieux temps avec AZIMMO sur les rives du Kadiogo.
- Après son Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, du 06 au 07 juillet 2015, c’est le tour du Président du Faso, Michel Kafando, d’effectuer une visite d’amitié et de travail à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, du 31 juillet au 1er août 2015, sur invitation du président Alassane Ouattara.
Cette visite, dit-on, sera l’occasion de magnifier le caractère séculaire des liens d’amitié et de fraternité qui unissent les peuples burkinabè et ivoirien.
Last but not least, les échanges entre les deux délégations porteront sur des sujets d’intérêt partagé au regard de la communauté de destins des deux pays.
- Le différend qui oppose les ayants droit de feu Sankara Inoussa, promoteur de la défunte Radio Énergie, à la radio Savane FM n’est pas près de s’arrêter. Les fils du défunt (Sankara Abdoulaye et Sankara Abdou) qui se sentent lésés par la radio Savane FM, suite à leur licenciement et aussi au retrait de leurs actifs en tant qu’«associés» dans le capital de la radio, ont esté contre M. Zida Aboubacar en justice. C’est ainsi qu’une première audience du tribunal de commerce de Ouagadougou, en date du 21 juillet 2015 et présidée par la juge de mise en état, Eugénie Séraphine Ouattara, a convoqué les requérants à se présenter à son cabinet à la ZAD II le lundi 3 août 2015 pour procéder à l’établissement d’un calendrier d’instruction dans la procédure les opposant.
- Que se serait-il passé à la « Résidence la Palmeraie » en mi-juillet ?
Une source proche de l’établissement hôtelier a d’abord fait état d’une « grève illimitée » suite au licenciement d’un agent, avant de se rendre compte qu’il n’en était rien ; une méprise qui a semé la confusion au sein d’une partie de l’opinion nationale. Du côté de la direction et des délégués du personnel, on a appris qu’aucun arrêt de travail n’a été observé par les travailleurs.
Toutefois, on reconnaît qu’un différend a opposé la direction à un employé. Il est reproché à ce dernier des violations graves et répétées aux termes du contrat et de pratiques contraires aux règles qui régissent la maison ; ce qui lui a valu un licenciement comme le prévoient les textes. Chose que l’intéressé a voulu contester tapageusement le lendemain. Mais depuis cet incident, tout est entré dans l’ordre, et l’ensemble du personnel de la « Résidence la Palmeraie», qui n’a jamais cessé le travail», continue de vaquer normalement à ses tâches.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé