Plusieurs dizaines de chercheurs échangent à Ouagadougou du 29 au 31 juillet leurs expériences sur les bonnes pratiques en aux décès évitables maternels et infantiles en Afrique de l’Ouest dans le cadre du premier forum sur les bonnes pratiques en santé organisé par la Cedeao et son institution spécialisée qui est l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) en collaboration avec les Partenaires techniques et financiers.
Le choix de ce thème, « Mettre fin aux décès évitables maternels et infantiles en Afrique de l’Ouest », s’explique par le fait qu’en dépit des progrès réalisés par les pays de l’Afrique de l’Ouest, la mortalité maternelle reste très élevée. « La moyenne tourne de 510 pour 100 000 naissances vivantes. Ce qui est très élevé. Dans certains pays, ce chiffre atteint même plus de 700 pour 100 000 naissances vivantes », avance Dr Xavier Crespin, le directeur général de l’OOAS.
Situation dramatique mais pas catastrophique
Idem pour les enfants dont le taux de mortalité, en moyenne de 63 pour 1 000 naissances vivantes, est parmi les plus élevés du monde. Quant à celui des enfants de moins de 5 ans, il atteint encore un taux alarmant dans certains pays, jusqu’à 182 pour 1000 naissances vivantes. La faute aux questions conjoncturelles et institutionnelles, mais aussi au manque de financement des services de santé, au défaut de personnel qualifié et en nombre.
« La situation est certes dramatique, mais pas catastrophique au regard des progrès accomplis dans les différents pays », nuance Mame Abdoulaye Gueye, représentant le ministre sénégalais de la Santé. Il indexe les bonnes pratiques existent et qui donné pour certaines des résultats tangibles.
Définir les orientations stratégiques dans le domaine de la santé
Et ce forum doit permettre aux participants d’échanger sur leurs expériences de bonnes pratiques qui font marcher les programmes de santé et permettre aux pays qui voudront les dupliquer d’éviter de réinventer la roue. La rencontre aspire à mieux structurer le dialogue que l’OOAS et les ministères de la santé mènent avec les chercheurs et les prestataires en matière de santé. Avec une participation d’environ 300 experts venus de diverses parties du monde, le forum de Ouagadougou se présente comme un cadre favorable d’échanges qui permettra aux Etats membres et à la région de définir les orientations stratégiques dans le domaine de la santé.
« Dans nos pays, il y a beaucoup de bonnes pratiques que nous voyons souvent réduites à l’échelle d’un village, d’un district, d’une région, et qui démontrent que on peut jouer sur la mortalité des enfants. Ce sont des pratiques efficaces, à moindre coûts que l’on peut faire même par des agents de santé à un niveau bas. Pas besoin de grands spécialistes pour le faire. Ce genre de pratiques restent souvent à la phase pilote et puis après c’est fini. Il est donc bien que les gens viennent les partager, les documenter et qu’on puisse s’en servir dans les autres pays pour atteindre les résultats que nous attendons », explique Dr Créspin.
Question d’émergence
« Nous avons à notre porté des outils ou des traitements qui peuvent nous permettre d’atteindre des résultats efficaces en utilisant des moyens qui ne sont pas du tout onéreux », renchérit Mame Abdoulaye Gueye, représentant le ministre sénégalais de la Santé. « On peut aussi apprendre beaucoup de choses sur ce qui est mis en œuvre dans les différents pays. Ce qui a marché et ce qui n’a pas marché et pourquoi ca na pas marché, les correctifs à apporter pour améliorer nos programmes », complète Suzanne Reier de l’Organisation mondiale de la santé.
« Si on ne maîtrise pas la santé de la reproduction, il est clair qu’on ne maitrise pas la santé de la population. Et cela a une incidence sur le devenir des Etats en matière économique, d’emploi, d’éducation, d’émergence », conclut Mame Abdoulaye Gueye.
DTS