Un collectif de fournisseurs réclame à Pan African Minerals de l’homme d’affaires australo-roumain, Frank Timis, le paiement d’arriérés de 3 milliards de FCFA. Ils l’ont fait savoir, jeudi 30 juillet 2015 devant les bureaux de la société minière à Ouaga 2000.
Coup dur pour la filiale burkinabè de Pan African Minerals, propriété de l’homme d’affaires australo-roumain, Frank Timis. Quelques mois après la suspension de son permis d’exploitation du minerai de manganèse de Tambao , ses sous-traitants montent au créneau. Une trentaine de fournisseurs et de prestataires de produits et services miniers exige de la société minière Pan African Tambao (PAT) le paiement d’une facture de plus de 3 milliards F CFA. Regroupés au sein du Collectif des fournisseurs, les créanciers ont manifesté leur ras-le-bol devant les locaux de la société minière. «Nos factures sont en souffrance depuis plusieurs mois chez Pan African Tambao. Nous manifestons pour attirer l’attention des responsables de la société et des autorités de la transition sur cette situation qui a franchi le seuil du tolérable», fustige le porte-parole du collectif des fournisseurs, Kassoum Ouédraogo. Et il précise : «nous espérons qu’avec ce sit-in, PAT va prendre notre problème à bras-le-corps et mettre un terme à notre calvaire». A cela se greffe, a-t-il fait observer, la survenue de contentieux avec certaines structures financières partenaires de la place. «Des banques veulent nous poursuivre devant les tribunaux», a-t-il martelé, visiblement furieux. Face à cette position du «entre le marteau et l’enclume», Kassoum Ouédraogo, à l’instar de ses collègues fournisseurs, souhaitent sortir de l’ornière. «Après ce sit-in, nous comptons organiser une rencontre-bilan, à l’issue de laquelle nous mettrons en place des stratégies pour rentrer en possession de notre dû», a-t-il confié. Pour sa défense ; le directeur général de Pan African Tambao (PAT), Souleymane Mihin, pointe du doigt la suspension de la licence d’exportation de PAT par les autorités de la Transition. Ainsi, «La banque qui nous supporte a gelé les fonds prévus pour le financement du projet. Elle aussi attend que la suspension soit levée», a-t-il expliqué. «Dès que la suspension est levée, vous verrez que dans les deux mois qui vont suivre, nos fournisseurs seront payés», s’est-il défendu, arguant que cela a mis le personnel de PAT en chômage technique total. «Nous nous sommes conformés à la règlementation en vigueur en payant un demi-mois de salaire. Mais, si nos activités ne reprennent pas d’ici le 14 octobre 2015, nous serons tous licenciés après l’élection du nouveau président du Faso», a-t-il prévenu, avec un brin d’ironie. C’est pourquoi, il a salué la «bataille commune» menée par le collectif des fournisseurs de PAT. «Ils ne sont pas les seuls. Nous traversons aussi, à Pan African Tambao, une période très critique», a-t-il révélé. M. Mihin a promis qu’une conférence de presse sera organisée, à cet effet, dans les jours à venir pour revenir plus en détail sur le sort peu enviable de sa structure (Pan African Tambao, ndlr).
Aubin W. NANA