Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a organisé, du 29 au 28 juillet 2015, à Tenkodogo, une séance de sensibilisation sur la corruption à l’endroit des acteurs de la justice et de la société civile. Cette séance s’inscrit dans le cadre d’une campagne qui vise à sensibiliser les acteurs de la justice et de la société civile pour une prise de conscience dans la lutte contre le phénomène de la corruption. La cérémonie d’ouverture de cette activité, intervenue le 28 juillet 2015, a été présidée par la ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, garde des sceaux, Joséphine Ouédraogo.
De nos jours, il est reconnu que la corruption est un fléau. Il est aussi établi que la corruption est un danger permanent qui menace les individus, les entreprises et la société toute entière. Au niveau de la Justice, le phénomène est plus qu’important. C’est conscient de cela que le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a entrepris une campagne de sensibilisation sur la corruption au profit des acteurs de la justice et de la société civile. Le lancement de cette campagne a eu lieu à Bobo-Dioulasso, le 13 juillet 2015. Les 28 et 29 juillet derniers, ce sont les acteurs de la Justice et de la société civile de Tenkodogo qui ont bénéficié de cette séance de sensibilisation. A la cérémonie d’ouverture, la ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Joséphine Ouédraogo, a reconnu l’existence de la corruption : « Les états généraux de la Justice tenus en mars 2015 ont confirmé que le phénomène de la corruption a atteint des proportions particulièrement graves dans notre société, et fait partie des principaux facteurs déclencheurs de l’insurrection populaire d’octobre 2014». En connaissance de cause donc, le Burkina Faso a ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux de lutte contre la corruption. Pour Joséphine Ouedraogo, cela est à saluer mais ne constitue pas une arme de défense suffisante contre un tel fléau. C’est pourquoi, elle estime que la loi 004/CNT du 3 mars 2015 portant prévention et répression de la corruption vient combler cette lacune. Pour elle, les acteurs judiciaires doivent connaitre les textes et les maitriser pour en faire un outil de travail.
Elle pense également que les citoyens ainsi que les organisations doivent également en être informés afin de s’en servir pour bâtir de nouveaux repères de réhabilitation morale de la société. Pour Joséphine Ouédraogo, le contexte actuel est favorable à la lutte contre le phénomène de la corruption. Car, a-t-elle soutenu : « Jusqu’au 31 octobre 2014, corrompus et corrupteurs, étalaient sans aucune inquiétude leurs passe-droits. mais Aujourd’hui, le peuple burkinabè crie chaque jour son indignation et réclame de nouveaux modes de comportements ». C’est pourquoi la ministre a encouragé le partenariat avec l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE), avec les services de gendarmerie et de police, ainsi que les acteurs de la société civile qui œuvrent inlassablement contre l’impunité.
D’autres lueurs d’espoir en matière de lutte contre la corruption s’offrent aux acteurs, selon Joséphine Ouédraogo. A l’en croire, la mise en place très prochaine des pôles économiques et financiers à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso et la création d’une agence de gestion et de recouvrement des avoirs illicites constituent un contexte particulièrement favorable à la lutte contre le phénomène1
Par Ernest Bourgou