Le Collectif des professionnels de l’industrie du commerce, des services et des organes de la société civile pour une Chambre de commerce assainie (CPICS-OSC) s’est opposé, le mardi 28 juillet 2015 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse aux nouveaux textes devant régir l’institution d’appui-conseil au monde des affaires.
La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) est dans une dynamique de relecture de ses textes fondamentaux. Dans les prochains jours, d’ailleurs, le document sera transmis aux autorités nationales pour signature. Cependant, des acteurs du secteur économique se plaignent de la non-prise en compte d’un certain nombre recommandations afin de l’adapter à l’esprit insurrectionnel. Il s’agit notamment des membres du Collectif des professionnels de l’industrie du commerce, des services et des organes de la société civile (CPICS-OSC) pour une Chambre de commerce assainie. «Ce qui est proposé comme nouveau document est pire qu’avant. Il n’y a aucune innovation qui a été introduite», c’est en ces termes que le président du CPICS-OSC, Martin Sawadogo a qualifié les nouveaux textes. Pourtant, a-t-il estimé, au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2015, sa structure avait nourri l’espoir de voir de nouveaux textes qui prennent en comptent les préoccupations de tous les acteurs de l’économie burkinabè. Ainsi, elle avait exigé la dissolution de la chambre consulaire et un audit de sa gestion des dix dernières années. «Au début du processus de relecture, les responsables de la chambre nous avaient fait savoir que tout les acteurs seront impliqués. On nous avait même demandé de déléguer trois personnes pour cela. Mais à notre grande surprise, c’est un spécialiste qui a été engagé, en la personne de Benoît Ouattara, ancien ministre sous Blaise Compaoré, pour accomplir la tâche», a confié Martin Sawadogo. Et c’est le jeudi 16 juillet 2015 que le document leur a été transmis pour amendement et devrait être renvoyé le lundi suivant. «Nous avons fait nos observations et recommandations, mais elles n’ont pas été prises en compte», a laissé entendre le président du collectif.
Néanmoins, a-t-il dit, le CPCICS-OSC va toujours continuer à sensibiliser les acteurs et contacter les personnes-ressources pour que les recommandations soient prises en compte. Pour ce qui est des observations, elles concernent par exemple les articles relatifs aux prérogatives du président de la chambre qui «assure l’exécution des travaux et la gestion des services et équipements nécessaires aux intérêts dont il a la charge». Le collectif propose que les travaux et offres de services soient exécutés par appels d’offres publiques. Concernant le mandat des membres de la CCI-BF qui est de cinq ans renouvelable, le CPCICS-OSC estime que le mandat doit être renouvelable une fois et «aucun membre ne peut exercer plus de deux mandats». A l’article 23 des nouveaux statuts, il est martelé que «le président détient les pouvoirs d’ordonner des dépenses de la CCI-BF, nomme et révoque le Directeur général (DG) de la chambre de commerce». A ce niveau, le collectif a proposé que le DG soit recruté par appel à candidature. Pour ce qui est de la répartition des sièges entre les délégations consulaires régionales, entre catégories et sous-catégories, les statuts disent qu’elle dépendra du chiffre d’affaires rapporté au chiffre d’affaires réalisé dans l’ensemble des catégories. Selon les membres du collectif, cet alinéa doit purement et simplement, être supprimé.
Joseph HARO