L’assurance-maladie universelle, le thème de la célébration du 11-Décembre, la création d’emplois au profit des jeunes et des femmes ont été, entre autres, les points débattus en conseil des ministres d’hier mercredi 29 juillet 2015, à Ouagadougou.
Le conseil des ministres a donné son approbation pour que le projet de loi relatif à l’assurance-maladie universelle au Burkina Faso soit transmis au Conseil national de la Transition pour adoption. « C’est un projet important qui a été concrétisé grâce à des concertations que nous avons eues avec les partenaires sociaux et institutionnels. Cela va permettre aux Burkinabè de voir leur droit à la santé mis en œuvre à travers l’assurance- maladie universelle », a déclaré le ministre en charge de la fonction publique, Pr Augustin Loada. La prise en charge de cette assurance sera repartie entre les différents partenaires. « Nous avons l’Etat qui va prendre en charge la contribution des plus pauvres. Les travailleurs du secteur informel sont également concernés et auront une contribution forfaitaire. L’Etat prendra en charge la différence. Il y aura aussi les secteurs formels (public et privé) pour lesquels la part contributive sera repartie entre les travailleurs et les employeurs », a détaillé le Pr Loada. Les textes règlementaires de l’assurance ont, à l’occasion, été présentés au gouvernement. Ces textes permettent de mettre en place les différents organismes juridiques, notamment la caisse nationale d’assurance-maladie et l’autorité de régulation qui va superviser le travail qui sera mené. L’octroi de la bourse nationale aux bacheliers a, aussi, retenu l’attention du gouvernement.
Attribution systématique de bourses aux bacheliers des séries C et E
Pour parer au manque de professeurs de mathématiques et de sciences physiques, le ministère des Enseignements secondaire et supérieur a plaidé pour que l’on attribue systématiquement la bourse nationale à tous les bacheliers des séries C et E sur la période 2015-2020. « La raison de cette proposition se justifie par le fait que ce sont les baccalauréats C et E qui permettront d’avoir des professeurs de mathématiques et de sciences physiques pour les établissements d’enseignement secondaire. Le déficit de professeurs dans ces matières est criant.
Le MENA avait lancé un concours de recrutement de 700 professeurs de mathématiques et il n’y a eu que 20 candidats qui se sont présentés », a justifié le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Pr Filiga Michel Sawadogo. Une initiative qui a rencontré l’assentiment de tout le gouvernement. Selon lui, il y a urgence à réagir afin de rééquilibrer la situation d’autant plus que le nombre de bacheliers dans les séries C et E ne fait que diminuer au fil des ans. « 2000 bourses vont être attribuées aux bacheliers toutes séries confondues cette année. En plus de cela, il y a 300 bourses destinées exclusivement aux filles, quand bien même elles sont prises en compte dans le premier lot », a-t-il détaillé. Les questions de gouvernance ont, par ailleurs, été au menu des échanges.
La gouvernance doit être renforcée à tous les niveaux
Le rapport sur l’état de la gouvernance au Burkina Faso de l’année 2013, présenté aux membres du gouvernement a mis en relief aussi bien les insuffisances, les acquis et les défis de la gouvernance politique, administrative, locale et économique. Il ressort, de l’avis du ministre en charge de la fonction publique, que la gouvernance doit être renforcée à tous les niveaux dans le pays. La thématique de la fête de l’indépendance a, en outre, été abordée au cours du Conseil.
Pour la célébration de la fête nationale du 11-Décembre 2015 à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord, le thème retenu est « Jeunesse et avenir du Burkina Faso ». Aux dires du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Youssouf Ouattara, le choix de ce thème a été privilégié pour marquer l’intérêt du gouvernement pour la jeunesse, pilier sur lequel repose l’avenir du Burkina Faso. Les membres du gouvernement se sont penchés, en outre, sur la gestion du parc automobile de l’Etat.
Vers une meilleure gestion des véhicules de service/fonction ?
Même si un chiffe exact n’a pas été communiqué, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie et des finances, chargée du budget, Amina Bambara/ Billa a relevé que le coût de la maintenance des véhicules de l’Etat est très élevé, selon les conclusions du rapport qui couvre la période 2011-2014. «Le conseil nous a donc instruit de mener une politique globale de la gestion des véhicules de l’Etat pour voir dans quelle mesure nous pouvons nous inspirer d’autres exemples à travers le monde comme le cas du Rwanda. De telle sorte que, de moins à moins, le personnel de l’Etat ait à sa disposition des véhicules de service ou de fonction et qu’on puisse véritablement assister à la création de pouls de véhicules», a-t-elle souligné. Quant à la mobilisation des recettes de service du parc automobile de l’Etat, elle a laissé entendre qu’une baisse se ressent au fil des ans. Une baisse qui s’explique par l’ancienneté des véhicules et les créances des ministères et institutions. En sus, les solutions au chômage de la jeunesse ont été l’objet de débats avec la deuxième phase du programme spécial de création d’emplois.
Si la première phase du programme a permis de créer, entre autres, 44 888 emplois directs, 55 618 emplois indirects 44 017 occupations au profit des jeunes et des femmes de 2012 à 2014, la deuxième qui va couvrir la période 2015-2017 se veut plus ambitieuse avec un financement de près de 58 milliards de F CFA. Le ministre de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, Salifou Dembélé a exposé les ambitions de la phase II du programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes au gouvernement, lors du Conseil des ministres du mercredi 29 juillet 2015. Pour lui, ce programme est d’une grande importance de par sa transversalité et du nombre d’emplois qu’il va générer. Il a précisé qu’il concerne huit départements ministériels et se veut une réponse adéquate au chômage de la jeunesse.
Karim BADOLO