Le programme de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) pour l’approvisionnement en eau, assainissement et hygiène en Afrique de l’Ouest (WA-WASH) forme du 27 au 31 juillet 2015 à Ouagadougou, des enseignants- chercheurs des universités du Burkina Faso en pédagogie interactive.
L’accès universel à l’eau potable et l’assainissement à l’horizon 2030 conformément aux prescriptions des Objectifs du développement durable (ODD) requiert des spécialistes bien formés, capables d’élaborer et de conduire des projets dans le domaine. C’est conscient de cette nécessité que le programme de l’Agence américaine pour le développement international pour l’approvisionnement en eau, assainissement et hygiène en Afrique de l’Ouest (WA-WASH) renforce les capacités d’une soixantaine d’enseignants-chercheurs des universités du Burkina Faso. Ceci, afin d’améliorer la qualité des enseignements dispensés aux étudiants. Pour se faire, les modules au programme sont entre autres, la pédagogie interactive, les implications de l’apprentissage interactif, les méthodes d’enseignement centrées sur l’étudiant, la conception et la transmission d’une méthode active d’enseignant, l’évaluation de l’apprentissage, l’apprentissage axé sur les projets, les défis et opportunités de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. A terme, les apprenants devront être en mesure de concevoir une formation interactive centrée sur l’apprenant et de définir des objectifs d’apprentissage. Il est aussi attendu d’eux, le développement d’une matrice d’évaluation de la formation et l’élaboration d’un plan d’action pour le développement d’un projet de formation. Selon le directeur régional de WA-WASH, le docteur Lakhdar Boukerrou, l’une des entraves à l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement est le manque de personnel qualifié dans le domaine. Il a révélé qu’une étude menée en 2012 donnait respectivement les chiffres de 10 334 et 9 417 personnes comme ressources humaines dans le domaine de l’eau et de l’assainissement pour le secteur public. « La même étude indique que pour satisfaire les besoins des populations, il faut 30 713 professionnels pour l’eau potable et 25 548 en l’assainissement. D’où cette formation pour outiller les enseignants chercheurs afin que ceux-ci contribuent efficacement à l’éducation des futurs cadres », a-t-il révélé.
Intégrer les thématiques de l’eau et de l’assainissement dans les cours
Et d’ajouter que la formation vise aussi à développer un cadre de concertation entre WA-WASH et les universités. « Cela nous permettra de nous assurer que les enseignants chercheurs ont les outils nécessaires en matière de pédagogie pour développer des programmes qui touchent à l’eau, l’hygiène et l’assainissement », a-t-il remarqué. Pour le vice-président de l’Université de Ouagadougou, le professeur Tanga Pierre Zoungrana, cette formation est indispensable et vient à point nommée dans la mesure où les participants sont en majorité des nouveaux recrus. Il a soutenu que les mutations engendrées par le système Licence Master Doctorat (LMD) imposent une nouvelle approche d’apprentissage. A l’en croire, cette formation est d’une importance stratégique car elle permettra de parfaire d’avantage les prestations pédagogiques, d’améliorer l’appropriation des exigences du LMD par les enseignants. « Les pédagogies interactives sont indispensables à l’atteinte des objectifs de formation des étudiants qui doivent participer pleinement à leur formation au lieu de se contenter d’être des consommateurs de connaissances théoriques », a-t-il expliqué. Il a aussi déclaré qu’au regard de l’importance de l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans le développement du pays, les thématiques du programme qui seront abordés pendant la formation permettront d’éclairer les lanternes des universitaires à des fins utiles. «Imprégnés des réalités du domaine, les enseignants intègreront dans leurs pratiques pédagogiques, ces thèmes transversaux. Cela peut inciter les étudiants à concevoir des projets pour accroître les taux d’accès à l’eau et à l’assainissement », a-t-il soutenu.
WA-WASH est mis en œuvre depuis 2011 dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest que sont le Burkina Faso, le Ghana et le Niger. Il vise l’amélioration des taux d’accès à l’eau et à l’assainissement par la mise en œuvre d’approches catalytiques. Et pour atteindre cet objectif, il met l’accent sur le renforcement des capacités des formateurs, des étudiants, des organisations locales et des communautés.
Eliane SOME