Campagne agricole 2015-2016 au Sahel :le manque de pluie fait perdre espoir

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Publié le mardi 28 juillet 2015 | AIB

© Autre presse par DR
agricole au Burkina

Dori- Dans la matinée du dimanche 19 juillet 2015, les services de l’agriculture du Sahel ont effectué une tournée pour s’imprégner de la situation de la campagne agricole 2015-2016. Il en ressort qu’elle est mitigée et inquiétante parce que la saison des pluies tarde à s’installer faisant perdre l’espoir à certains producteurs.

Sur l’axe Dori-Djibo, l’on aperçoit plusieurs champs au sol dénudés. Et celui de Hama Boureima Dicko est encore plus inquiétant. En effet, ce producteur en 48 jours, a semé trois fois et malgré tout aucun plant ne pousse. «C’est le manque de pluie qui est à la cause de cette situation. Car comme la pluie tard à venir, les plants qui se mettait à germer étaient automatiquement mangés par les termites», a-t-il indiqué. Et d’ajouter qu’il a très peur pour la suite de la campagne vu qu’il a utilisé toute la semence qu’il avait. Pire, il s’inquiète davantage pour la période de soudure parce que son grenier est vide. «J’ai trop peur et j’ai perdu espoir. Je m’en remets à Dieu pour décanter la situation», a précisé le producteur Dicko avec une voix empreinte de tristesse. Si Hama Boureima Dicko a des inquiétudes, Boubacar Kodabo de Seytenga à la frontière du Niger est jovial. Ce producteur de Sorgho dans le bas-fond de Seytenga a semé le 5 juin et ses plants sont au stage de tallage. A quelques encablures, c’est la rizière de Dahandi Dambina qui impressionne au regard de sa bonne physionomie. Tous deux mettent en pratique les conseils des techniciens et utilisent la fumure organique. De l’avis du directeur régional de l’agriculture, des ressources hydrauliques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire du Sahel Pierre Kaboré la situation de la campagne agricole 2015-2016 à la date du 19 juillet est hétérogène. En effet, précise-t-il, dans les bas-fonds dans les provinces du Soum et du Yagha, la situation est assez satisfaisante. Par contre, la situation n’est pas reluisante dans une partie du Séno et de l’Oudalan. «Cela est dû à une situation pluviométrie très difficile qui a entrainé une installation tardive de la campagne. Certains producteurs sont en train de perdre espoir parce que le cas de Hama Boureima Dicko est plus éloquent puisqu’il a semé plus de 2 fois en 48 jours. Et jusque-là, il n’y a aucun plant visible», a-t-il expliqué. En outre, M Kaboré a dit que l’espoir est toujours permis pour le producteur Dicko vu que ce sont des variétés à cycle court qui sont utilisés au Sahel. «Si la pluviométrie s’installe maintenant, ceux qui ont déjà pu semer, peuvent espérer récolter.Mais il ne pourra pas atteindre le rendement attendu»,affirme-t-il.

450000 tonnes de céréales attendus

A en croire M Kaboré, la campagne passée a connu une installation difficile. Elle a été précoce mais perturbé par des séquences sèches, ajoute-t-il. Faisant une comparaison avec la présente campagne, il a confié que l’année passée, au même moment, on avait du mil qui était au stage de tallage actif dans certaines localités et en montaison dans d’autres. Par ailleurs, poursuit-il, les légumineuses à savoir l’arachide, le sésame, le poids de terre et le niébé avaient été déjà semées. Cependant, il a soutenu que pour la campagne actuelle, on constate quelques rares semis de ces légumineuses. Selon lui, la campagne 2015-2016 est un peu plus difficile par rapport à celle écoulée. «Tout acteur du monde agricole a des craintes parce que les pluies ne sont toujours pas installées correctement. Si je prends l’exemple d’Oursi dans l’Oudalan, depuis le début de la campagne, la ville n’a enregistré que 18 mm de pluie. On a beaucoup d’inquiétudes mais on espère que ça ira», espéré-t-il.Face à l’installation tardive de la saison pluvieuse, le directeur régional de l’agriculture conseil aux producteurs d’appliquer les techniques adaptées notamment la demi-lune, le zai, les cordons-pierrées qui peuvent retenir l’humidité du sol. Selon Pierre Kaboré, c’est le petit mil qui est produit en grande quantité dans le Sahel. «C’est pourquoi, on s’est fixé pour objectif une production de 450000 tonnes de céréales pour la campagne agricole 2015-2016. Avec une telle situation, ce n’est pas évident qu’on puisse atteindre cet objectif», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que la campagne passé, le Sahel a enregistré une production de plus de 300000 tonnes. En plus de la pluviométrie qui est inquiétante, M kaboré dit n’avoir pas encore reçu ses dotations en intrants. Au niveau de l’encadrement technique, il a avoué que ses services éprouvent beaucoup de difficultés par manque de logistiques et même de carburant pour que les agents se rendent sur le terrain pour mieux conseiller les producteurs.

Souaibou NOMBRE