Alors qu’une cérémonie s’est tenue vendredi 24 juillet 2015 à Ouagadougou au Burkina Faso, un an jour pour jour après le crash du vol AH5017 Ouagadougou-Alger d’Air Algérie, des familles de victimes ont exigé le rapatriement à Ouagadougou des restes de victimes non identifiés. Elles citent également des « zones d’ombre » dans l’enquête.
La plupart des restes humains avaient été diligentés vers la France pour permettre leur identification, avant d’être restitués aux familles. Les restes non-identifiés ont quant à eux été enterrés dans un cimetière de Bamako, la capitale malienne. « J’appelle de tous mes voeux à ce que les restes post-mortem non identifiés de nos proches enterrés dans un cimetière à Bamako soient rapatriés à Ouagadougou (…) C’est notre priorité absolue », a expliqué Delphine Tricot, présidente de l’association française des victimes du crash.
Delphine Tricot, qui perdu son mari dans l’accident explique que ces restes post-mortem non identifiés « doivent rester d’où ils sont partis. » Les familles de victimes ont indiqué avoir saisi le présent français François Hollande et burkinabé sur cette question.
Elles ont également souligné de « nombreuses zones d’ombre » autour du crash AH5017 et qu’elles allaient étudier les premiers résultats de l’enquête pour décider d’une éventuelle suite judiciaire.
Le 24 juillet 2014, les pilotes du vol AH 5017 entre Ougadougou et Alger (opéré par un McDonnell-Douglas MD83 affrété à Swiftair) avec 116 occupants, avaient dévié de leur trajectoire pour éviter une zone orageuse. L’avion qui avait perdu 10 000 mètres en trois minutes, s’est désintégré à l’impact au sol dans une zone aride du Mali.
Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) a mis en cause dans un rapport préliminaire le givrage des capteurs de pression (EPR), qui en donnant de fausses informations, a entraîné un décrochage. L’équipage est aussi implicitement pointé du doigt par le BEA : « Cependant, dans les instants qui ont suivi le décrochage de l’avion, les gouvernes restent braquées dans le sens à cabrer et en roulis à droite. » Le Figaro parlait début juillet d’une suite d’erreurs « tragiques », avec une action erronée des pilotes, « pour tenter de récupérer l’assiette de l’appareil », en cabrant l’appareil plutôt que de le faire piquer du nez.
Rappelons que les données de l’enregistreur des paroles dans le cockpit (CVR) sont irrécupérables. Le rapport final du BEA est attendu d’ici décembre 2015.