Le jeudi 23 juillet 2015, les populations de la région du Sahel à travers le mouvement de soutien à l’auto emploi et à l’emploi local du Sahel ont organisé une assemblée générale pour protester contre la décision de Essakane SA mettant fin au contrat de prestation de la société Djamnati sécurité.
La maison de la femme de Dori a refusé du monde à l’occasion de l’assemblée générale des populations de Dori, Djibo, Gorom, Seytenga, Gorgadji, Bani , Falagountou, Solhan , Markoy. Il y avait bien entendu une partie du personnel de la société Djamnati sécurité dont le contrat de prestation de service n’a pas été renouvelé par la mine Essakane. Il n’en fallait pas moins pour provoquer la réaction des populations du Sahel qui y voient un acte suicidaire de l’entreprenariat local. Pour les animateurs de l’assemblée générale, « une tentative de substitution de la société Djamnati par Techno security a commencé sur le site d’Essakane SA. » Aussi ont-il continué en soutenant que c’est le directeur de la sécurité d’Essakane SA qui a informé le personnel de Djamnati sécurité que le prestataire retenu pour assurer désormais la sécurité des biens et des personnes de Iamgold Essakane SA sur le site est Techno security et que par conséquent le contrat avec Djamnati est rompu. Ce nouveau contrat devrait rentrer en vigueur à partir du 1er mai 2015. Face à l’imminence de la date, les populations n’entendent pas restées les bras croisées car selon elles, on assiste à une véritable injustice qui « ne respecte ni l’esprit ni la lettre de la politique local promue par Essakane SA ». En effet, Djamnati sécurité est une société locale portée sur les fonds baptismaux par des jeunes du Sahel. Au début, elle était une association et a accompagné la société minière dans tout son processus d’installation. « De 2002 à 2009, Djamnati est née pour répondre aux besoins de la mine d’Essakane et permettre aux jeunes sahéliens d’obtenir des emplois.De 2009 à nos jours elle a travaillé en qualité de société responsable appliquant la politique locale de l’emploi promue par les deux partenaires », a-t-on appris avec les organisateurs du mouvement. En choisissant de ne pas renouveler le contrat avec Djamnati, Essakane sonne en quelque sorte l’arrêt de mort de cette société locale qui emploie 150 agents qui participe au développement local à hauteur de 60 millions de F CFA par an. Selon Hamadou Abdoulaye, la société Djamnati , contrairement à une opinion véhiculée par la mine, était en règle vis-à-vis de ses obligations. En effet, nous avons pu avoir une copie de l’attestation de la situation cotisante de la société. Elle indique clairement que la société Djamnati est à jour de ses cotisations.
Avec le changement de prestataire au niveau de la mine, les populations sont inquiètes par rapport au sort réservé aux employés de Djamnati parce qu’ils doivent postuler à un appel d’offres lancé par la société Techno security. Les populations, ont précisé les animateurs de l’assemblée générale, ont toujours souhaité le maintien de la société Djamnati. « Suite à une rencontre à laquelle les communautés riveraines de la mine, la société Djamnati securité et Iamgold SA ont pris part, celles-ci ont sollicité le maintien de la société Djamnati. Iamgold a accordé un avenant de 3 mois à la société Djamnati. Nous avons sollicité des rencontres avec le directeur de sécurité de la mine une fois par mois pour faire le point. Malheureusement aucune rencontre n’a été organisée. Cela est une preuve de mauvaise volonté de la mine », ont soutenu les animateurs de la rencontre.