L’hebdomadaire conseil des ministres, qui s’est tenu le vendredi 24 juillet 2014 à Ouagadougou, a adopté des projets de loi parmi lesquels, celui sur la loi de finances. Il y a également eu des communications orales sur le bilan de l’opération de billetage de mai 2015 et la tenue prochaine de la Journée internationale de la jeunesse.
Le Burkina Faso veut se doter d’une «nouvelle Constitution financière» qui va gouverner la gestion des finances publiques. Le conseil des ministres du vendredi 24 juillet 2015 a examiné un projet de texte relatif à la loi de finances. Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon, cet avant-projet de loi découle d’un certain nombre de directives qui ont été prises en 2009 par le Conseil de ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et qui vise à améliorer le cadre de gestion des finances publiques. Il a indiqué que ce projet de texte apporte deux changements fondamentaux dans la manière de gérer les finances publiques. «Aujourd’hui, nous sommes dans une logique de moyens, il va falloir passer à une logique de résultats et c’est le premier changement important. Ce qui suppose qu’il y’aura une déconcentration des ordonnancements ; c'est-à-dire que le ministre de l’Economie et des Finances ne sera plus l’unique ordonnateur du budget de l’Etat, mais tous les ministres seront des ordonnateurs principaux de leurs budgets en dépenses», a indiqué le ministre Sanon. Et d’ajouter sur ce premier changement induit par ce projet de loi : «Cela suppose qu’on va définir des objectifs, fixer des indicateurs pour mesurer l’atteinte de ces objectifs et donner les moyens aux ministères qui vont travailler. Chaque ministre va expliquer en fin de compte ce qu’il a fait avec l’argent alloué à son département». Dans cet élan, l’accent sera mis, à entendre le ministre de l’Economie et des Finances, sur l’efficacité et l’utilité de la dépense. «Le deuxième changement est que la comptabilité de l’Etat va s’orienter vers celle du privé. Dorénavant, dans la comptabilité de l’Etat, on doit pouvoir lire les créances, les dettes et le patrimoine de l’Etat», a souligné le grand argentier de l’Etat.
La jeunesse burkinabè, l’exemple de la sous-région
Le ministre Sanon a, en outre, fait au conseil des ministres un bilan à mi-parcours de l’opération de billetage effectuée dans l’administration publique en mai 2015. De ce bilan, il ressort que l’opération s’est bien déroulée et que 1400 fonctionnaires ne se sont pas encore présentés pour réclamer leurs salaires. Les montants en cause, selon le ministre, sont de l’ordre de plus de 2 milliards de F CFA. «Mais d’office, on ne peut pas dire que ce sont des fonctionnaires fictifs. Il y a des cas de personnes qui ne se sont pas présentées pour des raisons de stage à l’étranger ou de santé. Nous sommes en train de peaufiner l’exercice et d’ici à un mois, nous allons revenir en Conseil de ministres pour donner une situation plus précise», a souligné le ministre de l’Economie et des Finances.
Le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Salifou Dembélé, a fait aussi au Conseil des ministres une communication orale sur la commémoration de la Journée internationale de la jeunesse le 12 août. «En marge de cette journée, nous allons solliciter l’implication des associations et OSC de jeunes de la sous-région afin de marquer d’un sceau particulier cette commémoration, et ce pour prendre en compte les préoccupations de l’ensemble de la jeunesse de la sous-région. L’objectif recherché est que désormais les jeunes puissent être impliqués dans le développement économique et social dans tous les pays de la sous-région et en particulier le Burkina Faso», a affirmé le ministre Dembélé. Selon lui, les jeunes ont été au centre de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. C’est pourquoi les autorités de la Transition souhaitent que l’exemple de la jeunesse du Burkina Faso puisse atteindre d’autres jeunes de la sous-région. Cette commémoration qui va durer une semaine sera placée sous la présidence du Président du Faso et verra la participation de plusieurs jeunes de la sous-région. Au cours de cette rencontre, il sera question des échanges autour de la citoyenneté, du civisme, de la culture de la démocratie et de la paix.
Lassané Osée OUEDRAOGO