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Syndicalisme : Il faut mener les combats qui vaillent
Publié le samedi 6 avril 2013   |  L’Hebdomadaire




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Les sentiments qui assaillent face à la grève de 96 heures du SYNTSHA peuvent-ils se concevoir même par un esprit tolérant. Contre vents et marées, ce syndicat qui semble oublier la sensibilité extrême du domaine dans lequel il évolue, persiste à penser qu’un militant syndical est un travailleur au dessus de la loi.

Il veut nous faire accepter que celui-ci est une sorte de vache sacrée qui déambule en toute impunité dans les rues de Bombay ou de Calcutta.

En somme, le SYNTSHA a fini par se croire sinon se prendre pour une relique dont la motivation a toujours été de se tailler le beau rôle. Ne jamais être responsable de quoi que ce soit est et demeure sa stratégie, d’où sa sempiternelle complainte sur le dénuement des centres sanitaires, son éternelle rengaine sur le manque de moyens afin de se disculper à bon compte.

A aucun moment, il n’a montré de la commisération pour les deux disparus de Séguénéga, trop occupé qu’il est à démontrer par A + B que son militant n’y est pour rien et qu’il faudra regarder du côté du pouvoir.

Est-ce seulement face à ce dossier qui ne sent pas bon, concevable ou juste que devant deux vies en danger, on brandisse une arme désuète de celle de la grève sinon que de jouer des pieds et des mains pour se donner bonne conscience.

Si un syndicaliste au prétexte de l’exercice de son droit en vienne à se convaincre intimement que tout lui est dû, alors elle devient lourde de conséquences, l’exercice des libertés démocratiques.

La morale politique même si elle n’a pas de sens pour certains, joue à plein sur ce cas tragique et devrait amener le SYNTSHA à ne serait-ce qu’une fois en passant, à subordonner sa stratégie de lutte à des questions qui vaillent la peine. Mais peut-on vraiment se refaire  ?

Le SYNTSHA, tout comme tous les syndicats de la même obédience ont transformé le syndicalisme en une affaire personnelle, un constat à outrance qu’il faille vider contre le régime en place.

Alors tous les moyens, tous les arguments, toutes les raisons, toutes les causes, tous les déterminants sont bons. Y compris celui de soutenir que l’austérité connue de notre pays pouvait justifier de ne pas voler, sinon tenter de sauver des vies en danger. C’est aussi ça le vivre ensemble d’aujourd’hui dans notre très cher Burkina. Désespérant  !

Souleymane KONE

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