Pour la quatrième fois, Ram Ouédraogo, le pionnier de l’écologie politique au Faso, est en lice pour la présidentielle. Son parti, le RDEBF (Rassemblement des écologistes du Burkina Faso), l’a investi le 19 juillet 2015 en vue du scrutin du 11 octobre 2015. Dans l’interview qu’il nous a accordée, celui qui comptabilise un quart de siècle sur la scène politique revient sur son parcours, sa lecture de la situation politique et son action en 2000 en tant que ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale et des Réformes politiques. Sans langue de bois, il ne manque pas de décocher des flèches à certains acteurs politiques qui, à ses yeux, sont comptables du bilan de 27 ans de règne de Blaise Compaoré. Lisez plutôt !
Vous venez d’être investi par votre parti, le RDEBF, comme candidat à la présidentielle d’octobre. A en juger par votre nombre de participations, vous êtes le candidat le plus expérimenté parmi les postulants. Sur quelle force entendez-vous vous appuyer pour faire la différence ?
Je vous remercie d’abord de m’inviter à L’Observateur Paalga. Vous êtes le doyen, et j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour vous. Votre journal est témoin de mon apparition sur la scène politique. Il a suivi mon parcours depuis un quart de siècle, c’est pourquoi je suis toujours à l’aise avec lui. Cela dit, je suis, il est vrai, à ma quatrième participation à une présidentielle. Il faut rappeler qu’en 1991 j’étais le premier à me déclarer candidat alors que nous étions en période d’exception. Suivront les scrutins de 1998 et de 2005. En 2010 par contre, je n’étais pas en lice, car opposé à la candidature du président Blaise Compaoré qui ne pouvait pas, à la lumière de la révision constitutionnelle intervenue en 2000, se représenter. A l’époque nous avons été débouté par le conseil constitutionnel selon lequel la loi n’est pas rétroactive. Je repars en 2015 parce que, depuis, nous nous y préparons lentement et sans agitation. Je ne peux pas dire que j’ai une longueur d’avance sur les autres, mais en termes d’expérience et de vécu, cela sera déterminant le 11 octobre.
Quelles leçons tirez-vous justement de vos précédentes participations ?
J’en ai beaucoup parlé dans mon livre qui est sorti en janvier 2011. Il n’était pas possible de gagner une élection sous le régime Compaoré. Lorsque le président sortant est candidat, le jeu est biaisé et, pire, nous avons dans notre pays affaire à des rentiers politiques, c’est-à-dire des survivances de l’Etat d’exception avec les mêmes structures de la révolution qui ont existé et perduré sous d’autres formes. Nous avons toujours participé aux élections pour instaurer la culture démocratique, tout en espérant que chemin faisant les choses changeraient.
Depuis, l’écologie politique dont vous avez été le pionnier ici n’est plus ce qu’elle était. Qu’elle est, selon vous, sa place aujourd’hui sur l’échiquier national?
C’est une très bonne question qui me permet de rappeler une anecdote. Lorsqu’en 1991 je suis arrivé avec l’écologie politique, je me souviens que le premier à réagir c’était Blaise Compaoré. Il avait dit qu’il y avait un utopiste venu d’Europe pour nous parler d’écologie politique, et que c’était peut-être les arbres qui allaient le voter. Chemin faisant, quelques années après, vu le combat que je menais sur le terrain, il a fini par lancer l’opération 8 000 villages 8 000 forêts. Un quart de siècle plus tard, le Pape François lui-même a pris son bâton de pèlerin pour dire que si la planète n’est pas préservée c’en sera fini de notre monde. Le président français, François Hollande, ne dit pas non plus autre chose avec l’organisation du grand sommet mondial sur le climat. Nous avons eu raison très tôt et nous avons été visionnaire.
Le Burkina Faso ressemble à un malade qui a mal à la tête et on lui soigne le pied d’autant plus qu’il est enclavé et sahélien. Tirant ses ressources de la terre, il n’a pas d’autre choix que de prendre à bras-le-corps les problèmes environnementaux et d’épouser l’idéologie écologique pour s’en sortir. Avec les changements climatiques, les écologistes ont le vent en poupe non seulement dans le monde mais particulièrement au Burkina Faso.
Vous avez été tour à tour candidat accompagnateur de Blaise Compaoré, puis son opposant avant de vous engager dans le Front républicain pour soutenir la révision de l’article 37. Alors l’inconstance est-elle la mère des vices en politique ?
Non, non, non ! Vous êtes dans le tout faux. Je vais vous montrer le livre que j’ai fait sortir le 13 janvier 2011 (ndlr : il nous le brandit). Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous lis la lettre à mon frère Blaise Compaoré où je lui ai demandé expressément de ne pas toucher à l’article 37. Je l’y prévenais que s’il essayait, ça serait la fin de son régime. Je ne raconte pas d’histoires, L’Observateur Paalga était là quand je faisais cette déclaration. Et ce n’est pas tout. Le 21 septembre 2013, j’ai créé ce qu’on appelle le Front républicain pour une alternance pacifique au Burkina Faso. Nous ne sommes pas des non-alphabétisés. Alternance pacifique veut dire alternance dans la paix ; l’Observateur était encore présent à ma conférence de presse et peut l’attester. Le thème du lancement du Front était «Quel Burkina Faso à partir de 2015 ?». Pour nous, le changement devait s’effectuer dans les normes et dans la paix pour éviter le chaos.
Mais le changement dont il était question, était-ce avec ou sans Blaise Compaoré ?
C’est une question de bon sens ; comment ça pouvait se faire avec celui qui a dirigé le pays pendant un quart de siècle ? Mais pour moi, il devait quitter le pouvoir par la grande porte. Je ne suis pas du même avis que ceux qui pensent que Blaise Compaoré est un monstre ; il a servi son pays avec certes des insuffisances en tant qu’être humain et mortel comme tout le monde. C’est pourquoi nous avions lancé un appel à tous les Burkinabè pour que, dans le dialogue, on lui trouve une porte de sortie. Contrairement à ce que vous dites, nous ne sommes pas allés au Front républicain pour soutenir la modification de l’article 37. Je vous le répète en toute liberté, le référendum était bien légal à travers l’article 49 de la Constitution qui dit qu’en cas de désaccord entre les Burkinabè, le président du Faso peut les appeler à se prononcer sur tel ou tel aspect de la Constitution. La démocratie a ses exigences dont l’acceptation de toutes les dispositions de la Constitution ; ce n’est pas seulement ce qui vous intéresse ou vous arrange qui doit être respecté. Encore une fois, contrairement à ce que vous dites, je n’ai jamais soutenu la révision dudit article.
Pendant la crise consécutive à l’assassinat de Norbert Zongo, vous avez été un des acteurs qui ont contribué à éteindre le feu. On n’arrive pas à comprendre comment vous avez pu défendre la position qui était la vôtre pendant la crise née de la volonté du président du Faso de sauter l’article querellé.
Je suis bien content que vous rappeliez que j’ai fait partie de ceux qui ont travaillé à la résolution de cette crise ; mieux, je fais partie de ceux qui ont bataillé pour remettre le verrou de l’article 37 en place en 2000 en tant que ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale et des Réformes politiques. Je voudrais rafraîchir la mémoire de ceux qui ne sont pas sincères et honnêtes : au moment où nous étions en train d’entreprendre les réformes politiques en 2000, ceux qui font feu de tout bois, c’est-à-dire l’opposition de l’époque, en avait boycotté les travaux, même s’il y avait quelques partis sankaristes et le PAI de Soumane Touré. Le Collectif à l’époque avait tout refusé, surtout l’idée d’assises et du collège de sages. Ceux-là aujourd’hui qui se disent opposants étaient au pouvoir et s’opposaient à notre idée de verrouillage dudit article.
Un jour, je suis allé voir le président Compaoré en tant que ministre d’Etat pour lui dire que nous quittions les assises parce que ses partisans, qui sont les actuels dirigeants du MPP, voulaient nous imposer un retour au septennat. Le président nous a supplié de ne pas quitter et de consigner les deux propositions, celle du quinquennat que nous défendions et celle du septennat en promettant de trancher en conseil des ministres.
Nous avons accepté sa proposition, et en conseil des ministres, lorsque le ministre de l’Administration territoriale de l’époque, Bernard Nabaré, a présenté le dossier, il a été interrompu par le président du Faso en ces termes : « non, non, non, ça ne peut pas être sept ans. C’est cinq ans renouvelable une fois et on n’en parle plus ». C’est comme ça que le verrou a été remis en place. Ceux qui aujourd’hui poussent des cris d’orfraie nous ont farouchement combattu. Vous voyez, l’histoire est cruelle. La philosophie qui accompagne l’écologie politique c’est la paix, la non-violence et la fraternité. J’ai travaillé pour le verrou et pour la paix, je ne me mettrai pas avec les extrémistes pour brûler mon pays.
Vous faites bien d’évoquer les conclusions des travaux du Collège de sages ; si Blaise avait respecté l’ordonnance de ce collège, est-ce qu’on en serait là aujourd’hui ?
C’est dommage que je ne vous aie pas donné mon livre avant parce que tout le bilan du rapport du collège des sages s’y trouve. J’étais à la tête d’une commission composée de 15 ministres, d’anciens chefs d’Etat, d’autorités religieuses, et j’ai fait le bilan de tout ce qui devait être mis en œuvre. Sur 7 engagements, quelques-uns n’ont pas été mis en œuvre. J’ai dénoncé les pratiques du pouvoir en place qui, une fois le calme revenu, a oublié hier et est retombé encore dans ses travers. Il aurait donc fallu appliquer rigoureusement les recommandations. Or, j’avais dit à l’époque qu’une plaie mal cicatrisée n’était pas guérie et c’est ce qui est revenu. Et vous savez pourquoi moi, j’ai quitté le gouvernement ? J’étais toujours constant dans mes démarches. Je défie quiconque ici au Burkina d’être ministre d’Etat et de refuser ce poste au regard de ses convictions. Je l’ai fait, et on a cassé mon parti à cause de ça. En 2002-2003, nous avons quitté le gouvernement, et quand certains de nos camarades du parti ont décidé de suivre Blaise Compaoré, nous sommes partis créer le RDEB. C’est cela qu’on appelle la constance.
Parlons maintenant du tripatouillage avorté. Comment avez-vous vécu les journées des 30 et 31 octobre 2014 ?
Très mal. Très, très mal. J’étais à mon bureau, jusqu’au départ de Blaise Compaoré. Et je vais vous indiquer mon bureau. Il est juste en face de l’université, sur Charles-de-Gaulle. C’est à près de 150 m de chez François Compaoré, et je sortais chaque fois au bord du goudron pour dire aux jeunes : faites attention parce que c’est dangereux, vous risquez de perdre votre vie. Ils me disaient tout le temps : président, rentrez. Je suis resté là assis. Le lendemain, 31 octobre, j’étais encore au bureau lorsque vers 14h mes secrétaires qui avaient quitté les lieux m’ont appelé pour me dire de rentrer chez moi parce qu’en ville ça ne va pas. Ce qui m’afflige, c’est tout ce que j’ai fait pour éviter que cela arrive. Mon combat était que le sang d’un seul Burkinabè ne soit pas encore versé pour des raisons politiques. Malheureusement, c’est ce qui est arrivé, et de jeunes gens pleins de vie ont été fauchés. Avant tout ça, j’ai attiré l’attention de tout le monde parce qu’on peut ne pas aimer Blaise Compaoré, mais on aime son pays et on aime ses compatriotes. Donc on doit tout faire pour éviter toutes les formes de violence. Aujourd’hui, Blaise Compaoré n’est pas là, mais moi, je le défends toujours car il a fait ce qu’il a pu. Il n’est pas Dieu, on doit reconnaître ses mérites ; seulement, s’il a commis des actes répréhensibles, c’est un autre problème. Nul n’est parfait et je défie quiconque comme le disait Jésus Christ en son temps : que celui qui n’a jamais péché lance la première la pierre. Si vous voulez, je vous donnerai les statistiques de ceux qui ont commencé à brailler, à parler, à raconter leur vie aujourd’hui.
Parlez-nous donc de quelques acteurs qui s’agitent aujourd’hui.
Dans mon livre sorti en 2011, j’ai fait les statistiques :
de 1960-1972 : 0 crime politique
1973-3 août 83 : 2 crimes dont l’un ne semble pas être un vrai crime ; c’était l’affaire du parachutage du capitaine Moumouni Ouédraogo à Ouahigouya.
Pouvez-vous nous citer des noms ?
Il faut avoir un peu de respect pour les familles.
Ensuite du 4 août 1983 au 14 octobre 1987 sous la révolution, il y a eu 27 crimes et dans les dossiers il y a les noms.
Du 15 octobre 1987 au 10 juin 1991, 48 crimes, et du 11 juin 1991 à 2000, 21 crimes.
D’autres crimes sont venus après, mais c’est ce que je sais.
Lorsque vous regardez, depuis la révolution, les mêmes acteurs sont encore ici à se battre pour le pouvoir ; si vous ouvrez les placards qui sont là, qui va échapper ? Personne. En tant qu’homme d’Etat, je ne peux pas parler, car j’ai fouillé les dossiers de tous ces gens-là. Ceux qui s’agitent aujourd’hui étaient les principaux acteurs à cette période. C’est à partir de 1983 qu’il y a eu les assassinats massifs en matière politique, ainsi que des crimes économiques. Donc moi, je crois que la seule solution, c’est la réconciliation nationale véritable. Mon rôle est de pacifier parce que je n’ai jamais vu Blaise tirer sur quelqu’un avec une arme, ni le poignarder. Donc si vous l’arrêtez, comment vous pouvez prouver cela ? Il pourrait dire : donc appelez tous ceux qui étaient avec moi, on va voir qui a fait quoi ? Aussi, convenez avec moi que personne ne va échapper puisqu’il n’a pas gouverné seul ; il y a des gens qui ont posé des actes. Ils sont là, connus de tous.
Mais ces gens devront aussi répondre
C’est vous qui le dites, mais moi, je n’ai pas l’impression que tout le monde va répondre. Mais si tout le monde doit répondre, on doit partir du gouvernement du président Compaoré depuis le début, et mieux, remonter à l’Etat d’exception, car les premiers morts ont commencé en 1982 dès que les capitaines ont commencé à opérer les coups d’Etat. Il ne faut pas perdre de vue le fait que ceux qui s’agitent aujourd’hui, comme au MPP, tous les partis pratiquement en dehors des jeunes comme le PAREN étaient tous témoins et acteurs. Qui va échapper : crimes économiques, crimes de sang ?
Donc si le président Compaoré est poursuivi, il ne plongera pas tout seul.
Une autre page. Pour avoir déjà conduit le premier processus de réconciliation, vous avez été invité par la Commission nationale de réconciliation. Dans l’ensemble, comment jugez-vous leurs travaux qui font l’objet de critiques ?
D’abord c’était un honneur que la Commission ait demandé à me voir en ma qualité d’ancien ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale, donc dépositaire de beaucoup de dossiers. J’ai salué l’initiative, puis je leur ai donné mon livre qui contenait tout le rapport du Collège de sages : chiffres, missions, processus de demande de pardon…
Par la suite, la Commission m’a invité à son siège pour m’entendre, sur ma vision de la démocratie J’y ai apporté ma modeste contribution. J’avoue que j’attends de voir les conclusions de leurs travaux. Et je n’ai pas foi en cette commission parce que la suite me fait déchanter un peu parce que pendant qu’on parle de réconciliation nationale, on parle d’arrestations. Donc le fossé qui était large entre les Burkinabè est en train de se creuser davantage, alors qu’on doit recoller les morceaux et panser les blessures. Moi, j’ai utilisé la justice transitionnelle pour résoudre mon problème lorsque je dirigeais la réconciliation nationale. Mais si vous traînez les gens en justice et qu’ils sont condamnés à de lourdes peines, ce sera encore des rancunes. Pourtant la justice transitionnelle, c’est comme au village : lorsque quelqu’un a fauté, les vieux discutent et on trouve la solution. Or dans la justice moderne, il y a un gagnant et un perdant. Et vous voyez que le président Kafando a même eu recours à ces sages dernièrement. A l’époque, on avait proposé la mise en place d’un comité national d’éthique pour le suivi des recommandations. Ce qui n’a pas été le cas et nous payons cela cash.
La CEDEAO vient de donner son verdict sur le nouveau code. Que faut-il faire maintenant que la loi est votée ?
Lorsque le CNT a adopté cette loi en avril, je me suis insurgé tout de suite contre. On ne peut pas codifier l’exclusion dans une loi nationale. C’est une forme d’apartheid. Nous avons des tribunaux de droit commun, nous avons la Haute Cour de justice, nous sommes dans un Etat de droit. Lorsque quelqu’un commet un acte répréhensible, on l’attrait en justice et il ne peut plus se présenter aux élections. Pourquoi aller donc voter une telle loi au CNT, et dans la précipitation en plus ? Maintenant la patate chaude revient au Conseil constitutionnel, et c’est à ses juges de départager tous les acteurs. N’étant pas juriste ni membre de cette institution, je ne peux qu’observer l’opérationnalisation de tout cela.
Tout de même le nouveau code ou certaines de ses dispositions ne sont-ils pas venus assainir davantage la scène politique ?
On peut dans une loi mettre des blocages. Par exemple, la loi dit qu’une personne qui n’a pas 18 ans ou qui a été jugée ne peut pas être candidate. Ça c’est normal. L’exclusion, c’est quand on décide délibérément que telle partie du peuple ne peut pas participer aux élections. Pourtant, la Constitution est claire en son article 1 : «Tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droit et en devoir ». Le même article proscrit toute discrimination par la religion et par la fortune. Prenez la caution de 25 millions de F CFA pour la présidentielle ; voilà une autre aberration. Les gens ne tirent pas de leçon. En 1991, la caution était de 2 millions. Elle est passée à 5 millions en 2005 et à 10 millions en 2010. Il ne fallait pas que n’importe qui arrive au pouvoir. C’est le même argument qui a été repris par le CNT. De vous à moi, quel Burkinabè est n’importe qui au Burkina Faso? Comment peut-on écrire dans une loi qu’il faut 25 millions pour être candidat parce qu’on veut écarter des plaisantins ? On peut être pauvre, avoir de très bonnes idées, être patriote et démocrate. Tout comme on peut être riche, et être un grand prédateur pour le pays. Aujourd’hui, seuls ceux qui ont l’argent s’agitent. Si on veut être logique avec nous-mêmes, il faudrait que les gens nous donnent la provenance de cet argent. La plupart des acteurs politiques sont des fonctionnaires. On connaît les salaires, les quotités cessibles pour avoir un prêt…alors un fonctionnaire candidat ? Ce sera difficile.
L’actualité nationale est également marquée par la mise en accusation des anciens dignitaires. La solution pourrait donc venir de là ?
C’est depuis le début qu’il fallait agir de la sorte. Avec la conjoncture politique actuelle, tout cela ressemble à du rattrapage. Cette mise en accusation peut être interprétée comme un geste pour créer politiquement des problèmes à des gens alors que les accusations peuvent être fondées. Nul n’est au-dessus de la loi. Si des gens ont commis des crimes, ils doivent s’expliquer.
Déjà après la crise née du drame de Sapouy, il était question de la dissolution du RSP. Plus de 15 ans après, le même RSP est au cœur de la polémique. Si vous êtes demain à Kosyam, que ferez-vous de ce corps ?
Si je vous dis tout de suite de ce que je vais faire, ce sera de la démagogie. Lorsque la dissolution du RSP s’est encore posée, j’ai été l’un des premiers à dire qu’il n’en n’est pas question. J’ai mes solutions, et lorsque je serai élu au soir du 11 octobre, je vais résoudre la question du RSP avec responsabilité.
Entretien réalisé par
Abdou Karim Sawadogo, Moumouni Simporé
et Ebou Mireille Bayala