En janvier 2014, sur la base de rumeurs, un quotidien de la place avait produit et diffusé un article relatif à la destitution du grand imam de la mosquée centrale de Ouagadougou. Ce qui a suscité des remous dans la communauté musulmane relativement aux raisons de cette destitution.
Le mercredi 4 février 2015, un journal en ligne avait annoncé que le RSP avait fait irruption dans la salle de Conseil des ministres pour interrompre les travaux dudit Conseil. Il s’est avéré par la suite qu’il n’y a pas eu de Conseil ce jour-là.
En fin juin 2015, en pleine crise militaro-politique, certains journaux ont annoncé la démission du Premier ministre. D’autres ont affirmé que le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité est en état d’arrestation… Dans le premier cas comme dans le second, il s’agissait simplement de rumeurs que les journaux, souvent les plus sérieux, ont contribué à amplifier et à crédibiliser…
L’OBM, ici, voudrait rappeler ce qu’il a recommandé le 6 juin 2015, aux rédacteurs en chef, lors de la rencontre d’échanges tenue au CNPNZ : la vigilance dans la collecte et le traitement de l’information pendant cette période de surchauffe et le strict respect des principes éthiques et déontologiques du journaliste.
L’Observatoire n’aura de cesse d’insister sur la nécessité impérieuse de pratiques relevant du professionnalisme dans nos médias à toutes les étapes du processus de l’information. La déontologie du journalisme impose de vérifier les informations avant de les publier. La recherche du scoop n’autorise pas la non-vérification et le non-recoupement des sources. A défaut de cette précaution (élémentaire), le journaliste contribue à la désinformation et à l’intoxication des populations, toutes choses qui portent atteinte à sa crédibilité et à sa légitimité et à celles des médias et de la profession. Ces manquements peuvent également porter atteinte à la cohésion sociale, car l’information dans ses utilisations les plus déviantes comme la rumeur et la propagande constituent un dénominateur commun de la naissance et de l’évolution des crises.
Femmes et hommes des médias, faisons en sorte que le journaliste burkinabè demeure un professionnel reconnu pour sa compétence et son sérieux ; un acteur consciencieux et soucieux d’assumer pleinement en tout temps sa responsabilité sociale.
Ouagadougou, le 22 juillet 2015
Le Président
Jean-Baptiste ILBOUDO
Officier de l’Ordre national
Chevalier de l’Ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication