Ouagadougou - Le Premier ministre burkinabè Luc Beyon Adolphe Tiao a estimé jeudi, dans son discours sur la situation de la nation devant l’Assemblée nationale qu’ « une armée ne se limite pas seulement à ses capacités opérationnelles ».
Selon M. Tiao, « une armée, ce sont d’abord des hommes qui ont besoin de justice, de se former d’élever leur niveau de culture, d’être en phase avec l’évolution démocratique et institutionnelle de leur pays ».
C’est alors que « pour consolider l’esprit républicain et le renforcement de l’éducation civique, les FAN (Forces armées nationales) ont élaboré des manuels de civisme pour chaque catégories de militaires utilisées dans les écoles et centres de formation », a expliqué le Premier ministre.
Il s’agira selon M. Tiao de participer ainsi à l’ancrage des valeurs républicaines au sein des FAN.En outre depuis quelques années, l’alphabétisation a été introduite dans les casernes a-t-il précisé.
Cette expérience qui se mène avec l’accompagnement du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) et du Fonds national pour l’Alphabétisation et l’Education non formelle (FONAENF) vise à éradiquer l’analphabétisme au sein de l’armée, a indiqué le chef du gouvernement.
M. Tiao a toutefois indiqué aux élus nationaux que « dans le cadre de la défense opérationnelle du territoire, un groupement de forces antiterroristes (GFAT) de 1500 hommes a été créé, formé et déployé pour la sécurisation de la frontière nord du territoire national ».
S’agissant du banditisme qui sévit sur l’ensemble du pays, le premier ministre a rappelé la participation de la Gendarmerie nationale au maintien de l’ordre et de la sécurité publique qui s’est traduit en termes de renforcement à la lutte contre la criminalité transfrontalière, l’intensification des patrouilles de gendarmerie sur les axes routiers et le recrutement de 500 gendarmes, ainsi que l’amélioration des prestations et des capacités d’anticipation des unités mobiles.
M. Tiao a également évoqué devant les députés la participation des FAN aux opérations de soutien à la paix (OSP).
De son avis, cette participation « s’accroit d’année en année et touche désormais notre environnement immédiat du fait de la crise au Mali et en Guinée-Bissau ».
« Notre pays a entrepris de déployer un bataillon de 650 militaires et de 10 officiers d’Etat-major à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) sous l’égide de l’Union africaine et de la CEDEAO », a-t-il rappelé.
Au Burkina Faso, les violences impliquant des militaires sont courantes. Au premier semestre 2011, une vague de mutineries avait éclaté après la condamnation d’un soldat impliqué dans des violences.
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