Ouagadougou - Me Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat de la famille Sankara, estime que la France vient de rater une belle occasion de se disculper à propos du dossier relatif à l’assassinat de Thomas Sankara, ancien Président du Burkina Faso (1983-1987)
L'avocat s'exprimait au sujet du rejet de la demande pour la création, en France, d'une commission d'enquête parlementaire à propos du dossier Thomas Sankara.
En effet, des membres du réseau ‘'Justice pour Sankara justice pour l'Afrique'' avait déposé une demande pour l'ouverture d'une enquête en territoire français.
Mais, en début juillet, le président de l'Assemblée nationale de France, Claude Bartolone, rejetait la requête.
Pour Me Sankara, ‘'la France, vient, une fois de plus, de rater une belle occasion de se disculper, de se laver de tout soupçon'', précisant que ce n'est pas la première fois que l'Assemblée nationale (AN) française rejette cette requête.
L'avocat de la famille Sankara pense que la France a manqué ‘'une opportunité de dire aux yeux du monde, qu'elle n'est menée, ni de près ni de loin, dans le dossier de l'assassinat du président Thomas Sankara''.
Selon Bénéwendé Stanislas Sankara, les arguments invoqués par le président de l'AN française frisent à la limite le refus, dans la mesure où il y a deux moyens qui ont été évoqués.
Le premier, de son avis, a consisté à dire qu'il y a une procédure judiciaire qui est en cours au Burkina Faso donc la France ne peut pas ouvrir une autre enquête chez elle.
‘'La deuxième raison est que, selon lui (président de l'AN français, Ndlr), la France ne peut pas enquêter dans d'autres pays, alors que la requête demande à la France d'enquêter dans son propre pays et de montrer ou démontrer en quoi elle est impliquée ou pas dans ce dossier, en permettant une certaine accessibilité à ses propres archives'', a-t-il soutenu.
Toutefois, Bénéwendé Sankara dit comprendre l'attitude de l'AN français. ‘'Pour moi, c'est une attitude logique de frilosité qui est qu'au moment où l'on assassinait le président Thomas Sankara, il y avait une sorte de cohabitation entre les socialistes et la droite'', a-t-il fait savoir, ajoutant qu'en ce moment, c'était le président François Mitterrand qui était au pouvoir.
‘'Est-ce que ce n'est pas parce que c'est le même camp socialiste qui est toujours aux affaires que l'on a peur ?'', s'est-il demandé.
ALK/of/APA