Le Comité de soutien à la candidature de Djibrill Bassolé (CSCB) a appelé les responsables de la transition à se ressaisir. Pour lui, la mise en accusation par le Conseil national de la transition de plusieurs dignitaires du régime déchu, dont leur candidat, est un « plan C » pour entraver sa participation à la présidentielle d’octobre prochain. C’était lors d’un point de presse tenu, à cet effet, le 20 juillet 2015, au siège du CSCB à Ouagadougou.
« Même s’il n’est pas le seul nommé, la mise en accusation de dignitaires du régime déchu par le Conseil national de transition (CNT) vise à empêcher Djibrill Bassolé de présenter son projet de société aux électeurs ». C’est l’avis du Comité de soutien à la candidature de Djibrill Bassolé (CSCB). Il l’a fait savoir le 20 juillet dernier, au cours d’un point de presse. Selon Adama Kiéma, coordonnateur général du CSCB, comme un acharnement, cette mise en accusation des anciens dignitaires du régime déchu par le CNT est la nouvelle trouvaille pour nuire à Djibrill Bassolé dans sa course au fauteuil présidentiel.
En effet, après le « plan A » qui consistait en une campagne de diabolisation de Djibrill Bassolé, s’en est suivi le « plan B », celui de la révision du Code électoral pour exclure des Burkinabè des prochaines échéances électorales. « Ce plan vient d’être rendu caduc par le verdict prononcé par la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 13 juillet dernier », a ajouté Adama Kiéma. Une décision qui, selon lui, est une invite à l’organisation d’élections entièrement inclusives, libres et transparentes, dont les résultats seront acceptés de tous.
Pourquoi ce sont ceux qui sont restés jusqu’en octobre qui sont ciblés ?
Alors qu’on s’apprêtait à investir le terrain politique en vue de la campagne électorale, a poursuivi Adama Kiéma, une proposition de résolution de mise en accusation de plusieurs dignitaires du régime déchu a été adoptée par le CNT. Pour le CSCB, cette mise en accusation vise Djibrill Bassolé, car lui seul est candidat à la présidentielle 2015 parmi les personnes incriminées. Et d’ajouter que c’est le signe de la non-neutralité de la transition. « Sans citer de nom, on a l’impression que certains candidats sont favorisés au détriment d’autres. Lorsqu’on considère les 27 années de gestion de Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé y a participé de 2007 à 2014. Alors qu’il y en a qui y étaient depuis le début, et qui ont quitté le navire en janvier 2014 », a fait noter le coordonnateur du CSCB. Et de se demander pourquoi ce sont ceux qui sont restés jusqu’en octobre qui sont ciblés. « Ils savent que le candidat Djibrill Bassolé va gagner les élections, raison pour laquelle ils veulent l’empêcher de compétir pour augmenter leurs chances», a lancé Adama Kiéma. Nous ne sommes pas contre la Justice, a-t-il précisé, à condition que tout le monde soit mis dans le même sac.
Pour lui, pire qu’un acharnement, c’est une volonté manifeste d’organiser une mascarade électorale qui, à n’en pas douter, trahirait l’esprit de l’insurrection populaire de fin octobre 2014 que plusieurs chapelles politiques s’approprient pour des desseins inavoués. D’où l’invite faite aux premiers responsables de la transition à se ressaisir pour éviter que le rendez-vous que le peuple burkinabè a avec l’histoire, ne soit un canular et une désillusion. « Pour ce faire, il est plus qu’urgent que les uns et les autres se départissent de tout esprit partisan afin de conduire à bien le processus de transition », a-t-il dit. Tout en relevant qu’une mise en accusation n’est pas une disqualification, Adama Kiéma a indiqué que les prochains jours prouveront que cette accusation est une mascarade contre Djibrill Bassolé.
Thierry Sami SO