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Le Quotidien N° 734 du 5/4/2013

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Lycée municipal de Kaya
Publié le vendredi 5 avril 2013   |  Le Quotidien




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Le phénomène de l’évanouissement mystérieux des filles prend de l’ampleur
Le lycée municipal de Kaya défraie la chronique depuis quelques jours. Une série de crises hystériques qui agitent les filles. Ces crises, débutées depuis octobre 2012, ont atteint leur point culminant le mercredi 3 avril 2013. Pour certaines personnes, c’est l’œuvre de démons animés d’intentions inavouées qui rodent dans l’établissement. 
C’est au deuxième jour de la grève du SYNTSHA qu’un événement tout aussi insolite que sérieux s’est produit au lycée municipal de Kaya. On en conclurait à une “épidémie” de crises hystériques qui entraine des chutes parmi les lycéennes, se trainant par terre, avec des cris stridents. Cette crise qui a atteint son paroxysme, le mercredi 3 avril dernier semble avoir commencé depuis octobre dernier, à en croire Boukary Ouédraogo, professeur d’Education physique et sportive (EPS) dudit lycée. Selon lui, les crises étaient sporadiques et ne concernaient, au départ, que les filles qui souffraient d’asthme. Mais après un certain temps, la situation a semblé “contaminer” d’autres filles. Cette situation a amené, aux dires dudit professeur d’EPS, à écarter certaines filles des activités sportives afin d’éviter tout désagrément.

Crises émotionnelles  ou mystiques ?

Le point culminant de cette série de crises a été atteint le mercredi 3 avril où tout a commencé avec les cris d’une fille dans la cours du lycée. Celle-ci est tombée en criant, suivi d’une autre au même instant, l’effet d’entrainement a emballé toutes les autres filles. Selon des témoins, il suffisait qu’une fille crie dans une classe pour qu’une autre enchaine le même « refrain », comme par télépathie, a-t-on entendu dire. L’effet était tel que des filles tombaient et se vautraient par terre avec des gesticulations qui sèment la panique. C’est dans ce branle-bas que les premiers secouristes viendront à la rescousse des responsables de l’établissement. Un des secouristes, Francis Ouédraogo, Pasteur-évangéliste au Centre d’évangélisation de Kaya, fortuitement de passage dans les environs, dit avoir trouvé la scène si particulière qu’il s’est mis sur le champ “au travail”. Selon lui, cette situation dépassait le cadre du naturel et s’inscrivait plutôt dans le surnaturel, raison de plus, selon lui, d’invoquer la présence de Dieu et d’exorciser les lieux. La cour du lycée s’est muée en un instant en lieu de prière et de délivrance. L’évangéliste raconte que lorsqu’il ordonna en prière au “démon de sortir” d’une des filles, celle-ci a crié en clamant : “je ne sors pas, c’est ma femme”. C’est cela qui lui aurait fait comprendre que beaucoup de filles étaient “possédées” et donc, selon lui, cette situation est beaucoup plus mystique qu’émotionnelle. C’est en partie grâce aux prières, ajoutera-t-il, que la situation s’est calmée permettant ainsi à plusieurs filles d’être convoyées dans les centres de santé de la ville.  

Des démons en conseil de ministres ?

Une vingtaine de filles a été transportée au centre de santé du secteur 6 de Kaya, et plus d’une dizaine aux urgences médicales du CHR de Kaya. Au CHR, nonobstant la grève, une équipe de cliniciens s’est mise à la tâche pour leur administrer les premiers soins. Certaines filles, à l’hôpital, ont encore manifesté les mêmes crises. La cour du CHR était pleine d’élèves, de parents d’élèves, d’accompagnants et même des autorités régionales, tous venus pour constater la situation. C’est de façon burlesque qu’un accompagnant nous dit : « Cette situation est bizarre, sinon pourquoi ces crises n’arrivent que les mercredis ? Certainement ce sont des démons qui tiennent leur conseil des ministres en séance ordinaire. Et après leurs délibérations, le chef des démons envoie ses hordes de petits démons en mission à l’étranger en leur ordonnant de se ruer sur nos filles». Et un autre, dans l’hilarité totale suite à son prédécesseur d’ajouter : « Ce n’est pas faut, il faut prendre la chose au sérieux, car ça doit être des démons masculins frustrés et, par énergie du désespoir, se ruent sur les filles ». “Non, ce sont des choses qui arrivent”, rassure un attaché de santé, qui s’empressa d’expliquer les produits à administrer pour des cas similaires. Après les soins apportés, ces patientes seront libérées par vagues successives. Certaines filles présentaient des cas nécessitant une mise en observation du fait de certaines aggravations. De retour dans l’après midi, nous avons constaté que toutes les patientes avaient été libérées. Elles prétendent ne plus se rappeler le déroulement de leur crise. «C’est de façon spontanée et brusque, je ne me rappelle plus rien », a déclaré une fille qui s’est remise de sa longue perte de connaissance. Plus de peur que de mal. Toutefois, le professeur d’EPS, Boukary Ouédraogo, en vue des épreuves sportives du BEPC qui se profilent à l’horizon, invite les autorités à prendre les mesures adéquates. « Pour les épreuves sportives du mois de mai prochain, il faudra prévoir des ambulances avec des agents de santé pendant toute la période et sur tous les lieux où les épreuves vont se dérouler. Cela pourra éviter tout désagrément qui pourrait survenir, car on ne sait jamais », a-t-il conclu .

Par Bouabani Jonathan TOMPOUDI

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