Ouagadougou - Le président de la Transition Michel Kafando a fais cas jeudi, de son exaspération face aux «dissensions au sein de l’Armée», qui selon lui, ont failli par trois fois basculé le Burkina Faso dans le chaos.
«Trois fois, en l’espace de sept mois de Transition, nos institutions ont vacillé à cause des dissensions au sein de l’Armée. Trois fois, nous avons été au bord de l’explosion avec toutes les conséquences que cela aurait comporté», a dénoncé jeudi soir Michel Kafando, dans une nouvelle adresse à la Nation.
«Où est donc cette armée nationale, cette armée modèle à laquelle on se réfère tant dans les missions de maintien de la paix à l’extérieur ?», s’est-il interrogé.
M. Kafando faisait notamment allusion aux tumultueuses relations entre son Premier ministre, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida et ses ex camarades de la garde du président déchu Blaise Compaoré.
Le Régiment de sécurité présidentielle (1300 hommes) qui a été accusée d’avoir voulu arrêter M. Zida, le 28 juin dernier, a crié à un montage visant à obtenir son démantèlement, avant d’exiger le retrait des militaires du gouvernement (y compris le Premier ministre).
Une situation qui a paralysé une nouvelle fois le pays pendant deux semaines.
«Je le dis tout net, il n’est pas juste que pour des intérêts divergents, notre Armée nationale dont c’est la mission de protéger la paix au Burkina Faso, en vienne à être le perturbateur de la paix au Burkina Faso», a tranché le chef de l’Etat.
Afin de désamorcer la crise, Michel Kafando a maintenu M. Zida à son poste de Premier ministre et scindé le ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, détenu par le colonel Denise Auguste Barry, en deux départements distincts.
Toutefois le chef du gouvernement perd son autre poste de la Défense, désormais à la charge du chef de l’Etat, dans le but de régler les «dysfonctionnements» et les «frustrations» au sein de l’armée.
Les élections couplées législatives et présidentielles du 11 octobre 2015 et les municipales du 31 janvier 2016, devront rétablir l’ordre constitutionnel normal, interrompu par l’insurrection populaire qui a chassé M. Compaoré.
Agence d’information du Burkina
taa/