Rester un bon fidèle, même après le ramadan

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Publié le jeudi 16 juillet 2015 | Sidwaya

© aOuaga.com par A.O
Aïd El Fitr 2014 : le Camp Sangoulé Lamizana, un autre lieu de prière
Lundi 28 juillet 2014. Ouagadougou. L`aumônier militaire musulman, El hadj Boureima Compaoré, a dirigé la prière de l`Aïd El Fitr marquant la fin du jeûne de Ramadan dans la mosquée sise à l`intérieur du Camp général Sangoulé Lamizana

La vie spirituelle du fidèle musulman ne se limite pas seulement à accomplir le jeûne de ramadan. Il doit poursuivre les bonnes pratiques au-delà de ce mois béni.

Pourquoi, des mosquées se désemplissent à la fin du jeûne de ramadan ? Pourquoi, a-t-on l’habitude d’entendre, qu’avec le jeûne, les affaires ne marchent plus dans les maquis ? La vie spirituelle du fidèle musulman se limite-t-elle au jeûne ? A toutes ces questions, la réponse est non. En effet, l’objectif premier du jeûne musulman, c’est la piété, la crainte révérencielle de Dieu. Et le fidèle musulman doit s’efforcer de maintenir le cap durant sa vie, ce qu’il faisait pendant la période de ramadan. « Le musulman, en principe, doit sortir du jeûne, grandi avec plus d’honnêteté. Il doit constater en lui, une amélioration et tendre toujours vers l’excellence », indique l'imam Yacouba Tiemtoré du CERFI.
S’agissant d’abord du jeûne, il ne prend pas fin avec le ramadan. Pour l’imam, il y a des jeûnes facultatifs, sur-rogatoires, qu’il est conseillé aux fidèles de faire, surtout pour les jeunes qui ne sont pas mariés parce que ces pratiques leur permettent de se maîtriser. Il a cité les jeûnes que l’on pourrait faire pendant les 13e, 14e et 15e jour de chaque mois lunaire, les jeudis et les lundis. « Le musulman peut décider de jeûner un jour sur deux. C’est le meilleur jeûne en islam, le jeûne du prophète David », a poursuivi l’imam.
Concernant la prière, l’imam affirme que, tout comme pendant la période sainte, les musulmans doivent au-delà s’efforcer de la faire et de manière assidue en commun, même en famille ou entre collègues. « Une prière en commun vaut 27 fois une prière faite individuellement», précise-t-il.
Relativement aux fréquentations des lieux déconseillés par la religion, il indique que la période du jeûne est une occasion pour le fidèle de changer de comportements. « Ceux qui fréquentaient les coins proscrits ne doivent plus y retourner après le jeûne. Egalement, ceux qui n’y étaient pas ne doivent pas partir », ajoute-t-il.

Evitez le suivisme !

Quant aux œuvres de générosité, elles doivent s’intensifier après le jeûne. «Ceux qui sont plus ou moins aisés ne doivent pas oublier ce qu’ils faisaient pendant le jeûne. C’est une purification qui nous amène à penser que l’essentiel n’est pas d’amasser des richesses, mais de savoir bien les utiliser. Il faut toujours venir en aide à ceux qui sont dans les conditions difficiles », rappelle Yacouba Tiemtoré. Le fondement du jeûne, selon imam Tiemtoré, est une intention d’accomplir un acte pour Dieu seul. Le musulman ne doit pas l’accomplir parce que son entourage le fait. « On jeûne parce que c’est une obligation divine pour ceux qui sont dans les conditions et qui leur permet de se rapprocher de Dieu», soutient-il. Le jeûne vise la perfection, l’amélioration. « Après cet acte, on doit avoir en face un musulman qui respecte autrui, ses aînés et ses parents», souhaite-t-il.

Adama SEDGO