Ils sont nombreux à se désolidariser du chef de l’État burundais depuis l’annonce de sa candidature pour un troisième mandat. Mais pas ce fidèle parmi les fidèles. Portrait.
S’il ne devait en rester qu’un auprès de Pierre Nkurunziza, ce serait lui. Spin-doctor autodidacte, dévoué corps et âme à la cause du chef de l’État burundais, Willy Nyamitwe, 43 ans, fait office de sapeur-pompier en chef face à l’embrasement diplomatique et médiatique qui a suivi l’annonce de sa troisième candidature à l‘élection présidentielle initialement prévue ce 15 juillet puis reportée au 21. « On n’entend plus que lui, remarque un ancien haut cadre du CNDD-FDD (au pouvoir). Il dame le pion aux ministres. » Ce porte-parole officieux répète inlassablement son credo jusqu’au-boutiste face à un mouvement de contestation qu’il qualifie d’« insurrection ».
Conseiller en communication de la présidence
Né à Kamenge, un quartier de Bujumbura qui fut le bastion de la rébellion du CNDD-FDD, Willy Nyamitwe est un orphelin de 1972, dont le père est une victime des massacres ciblés contre les élites hutues. Vingt ans plus tard, il rejoint la rébellion qui a pris le maquis après l’assassinat, en 1993, du président hutu Melchior Ndadaye. Il y noue des liens avec des officiers influents qu’il retrouvera plus tard au sommet de l’état-major et des services de renseignements.
En février 2006, il intègre la présidence comme conseiller en communication. Mais la même année, on l’accuse d’avoir filmé les aveux – obtenus sous la torture – de l’ex-vice-président Alphonse-Marie Kadege, autour d’un projet de putsch imaginaire. « Ce qui se raconte sur moi n’est, en quasi-totalité, qu’un ramassis de mensonges », affirme l’intéressé à Jeune Afrique. De 2007 à 2011, il contrôle Rema FM, appendice radiophonique du parti, et le journal Intumwa – souvent comparé aux médias de la haine du Rwanda d’avant 1994 – ainsi que divers sites internet pro-domo.
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