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Situation nationale : « De toutes les façons, c’est l’armée qui a volé notre insurrection », Eloi Sawadogo de la ligue des jeunes
Publié le lundi 13 juillet 2015  |  Le Quotidien




L’association Ligue des jeunes du Burkina (LJB) a animé une conférence de presse à Bobo-Dioulasso dans l’après-midi du jeudi 9 juillet 2015. Face à la presse, l’association a donné sa lecture de la situation sociopolitique du pays suite aux agissements du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Elle se dit indignée et appelle par conséquent à la dissolution dudit régiment.
Chargé à l’information et porte-parole de l’association, c’est Casimir Bationo qui a livré le message de la Ligue aux hommes de médias. Essentiellement consacré aux sorties « turbulentes » du RSP, l’association a fait l’historique des actes posés par celui-ci depuis la mise en place des organes de la transition. « Extraction forcée par le RSP du Premier ministre de la séance du Conseil des ministres du 30 décembre 2014. Et après l’annulation de fait toujours sur menace du RSP de la séance du Conseil des ministres le 4 février 2015, obligeant le Premier ministre à recourir à la protection et à la médiation du Mogho Naaba. A ceux-ci viennent s’ajouter des menaces d’arrestation et d’assassinat du Premier ministre de retour de Taïwan. Ensuite des actes d’intimidations des radios privées de la place et enfin la démission du Premier ministre et de son gouvernement », ont-ils rappelé.
C’est donc face à ces agissements qualifiés d’indignes de la part du RSP que la Ligue des jeunes a voulu donner de la voix. « La ligue des jeunes, pour avoir contribué à chasser Blaise Compaoré du pouvoir ne peut rester sans mot dire face aux agissements du RSP et les condamne avec toute la rigueur» ont-ils laissé entendre. Indignée, la Ligue des jeunes appelle à la dissolution du RSP et dit être d’ailleurs sur le pied de guerre pour enclencher des mouvements allant dans ce sens.
Pour les conférenciers, les revendications du RSP seraient fondées si elles étaient de l’armée toute entière. « Le RSP n’est pas le seul corps du Burkina Faso. Pourquoi chaque fois c’est de lui qu’on parle ! Imaginez un instant si chaque composante de la société burkinabè devrait se comporter de la sorte. Il est évident que le pays serait invivable. Si ceux qui sont censés protéger les populations sont toujours prêts à brandir les armes, il y a de quoi s’inquiéter» s’est indigné Eloi Sawadogo, président de l’association. D’ailleurs, Eloi et ses camarades ne comprennent rien en tous ces bruits dont les auteurs sont des hommes en tenue d’autant plus que « ce sont eux qui ont manœuvré pour mettre Zida là où il se trouve maintenant et ce, contre la volonté des populations». « De toutes les façons, c’est l’armée qui a volé notre insurrection. Sinon qu’après le départ de Blaise Compaoré, nous ne voulions plus de miliaire au pouvoir » a-t-il fustigé.
Si certaines OSC se fient au rapport de la commission de réflexion sur le RSP pour faire volte-face quant à la dissolution de celui-ci, il n’est pas le cas de la Ligue des jeunes. « Fidèle » à ses opinions, l’association doute de la crédibilité dudit rapport et ce, au regard des membres qui composent la commission, notamment son président.
Contrairement à ceux qui parlent de réorientation ou de changement de nom du RSP, Eloi et ses camarades ne sont pas de cet avis. « Le nom ne pose pas problème. Lorsqu’un militaire est toujours prêt à sortir son revolver face à ceux qu’il est censé protéger, il devient en ce moment un problème », ont-ils martelé. Ayant un œil vigilant sur le cours de la transition, l’association en a fait un bilan mitigé. « Certes, des actes sont posés. Mais à l’heure actuelle, nous aurions voulu voir les barons du régime déchu croupir en prison », ont-ils souhaité. Qu’à cela ne tienne, ils ont réaffirmé leur engagement à soutenir la transition jusqu’à son terme1

Par Mady BAZIE
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