Le gouverneur de la région du Centre-Sud, Bouraogo Casimir Segueda, s’est rendu, mercredi 8 juillet 2015, à Guenon, province du Nahouri, pour apaiser le climat détérioré entre les familles Liliou et Akongba à la suite d’une altercation entre deux personnes dont une a trouvé la mort.
Faut-il craindre le retour des vieux démons à Guenon, ce village situé dans la commune rurale de Tiébélé, après les tristes événements ayant opposé les familles Liliou et Akongba de la localité en 2012 ? En effet, le climat s’est très rapidement détérioré dans la matinée du 8 juin 2015 entre les deux familles après la mort d’un membre de la famille Akongba à la suite d’une rixe l’ayant opposé à l’autre famille. Depuis 2012, chacun des deux clans, indique-t-on, revendique la chefferie du village. Selon des témoignages recueillis sur place, l’incident se serait produit dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 juillet 2015, au bord de la route principale du village. L’incident malheureux a fait monter la tension d’un cran, du côté de la famille victime qui, visiblement voulait se venger. Par crainte d’éventuelles représailles, le gouverneur de la région du Centre-Sud, Bouraogo Casimir Segueda, s’y est rendu le lendemain. Objectif, apaiser les cœurs des uns et des autres déjà meurtris par les événements douloureux de 2012. Ainsi, accompagnée d’une forte délégation, l’autorité régionale s’est d’abord entretenue avec le chef de la famille Akongba. Là, devant une foule immense, le gouverneur a prôné le pardon, la tolérance, gage d’une cohésion sociale et d’une paix durable dans le village de Guenon. « Je suis venu vous demander d’apaiser vos cœurs pour que ce que nous avons regretté en 2012 ne survienne plus dans notre région », a déclaré Casimir Segueda, non sans exprimer la compassion de l’Administration centrale à la famille éplorée. Après avoir écouté religieusement les appels à l’apaisement de la situation, le chef Akongba a rassuré le gouverneur du poids qu’il pèsera pour calmer ses sujets, déjà prêts à en découdre. Le chef a saisi l’occasion pour souhaiter que toute la lumière soit faite sur l’incident et que le présumé coupable, déjà aux arrêts, soit réprimandé à la hauteur de son forfait. Revenant sur les événements de 2012 et dont le dossier est toujours en attente de jugement au Tribunal de Grande Instance de Manga, il a souhaité son traitement diligent. Après ces échanges, le gouverneur et sa suite sont allés apporter leur réconfort à la famille de la victime. Quant à la famille Liliou, de crainte d’une quelconque vengeance, certains membres ont fui le village et le chef s’est réfugié à la gendarmerie de Pô. C’est là que le gouverneur a pu échanger avec lui. Et le message est resté le même, à savoir travailler à ce que la concorde règne au sein des deux familles qui vivaient, naguère, en parfaite harmonie. Le gouverneur a surtout insisté d’éviter tout acte de nature à inciter à l’affrontement étant entendu que les stigmates de la crise de 2012 taraudent encore les esprits. En effet, un conflit lié à la chefferie coutumière du village avait causé une douzaine de morts et bien de dégâts matériels. Sur place, l’on note une forte présence sécuritaire, dont l’objectif est de parer à toutes les éventualités.
Soumaïla BONKOUNGOU