Un groupe d’étudiants boursiers de l’Université de Ouagadougou et de Ouaga II a manifesté devant le ministère des Enseignements secondaire et supérieur pour exiger le renouvellement de leurs bourses, le vendredi 10 juillet 2015, à Ouagadougou. Ils ont été reçus par le secrétaire général dudit ministère qui a tenu à les rassurer que le dossier du renouvellement des bourses sera examiné très bientôt en Conseil des ministres. Cette réponse du secrétaire général n’a pas donné pleine satisfaction aux étudiants qui disent rester mobilisés pour la suite.
Il est 9 h 15 mn ! Un groupe d’étudiants, pancartes en main, veut rentrer dans la cour du ministère des Enseignements secondaire et supérieur pour y tenir un meeting. L’accès leur est interdit par des éléments de forces de l’ordre et de sécurité qui ont dressé des barrières sur l’avenue de l’indépendance. Sur les pancartes, on peut lire : « Filiga, la bourse des étudiants, c’est pour les étudiants », « carton rouge à Filiga », « trop c’est trop, arrêtez de vous foutre des étudiants ». Face au refus des forces de l’ordre de leur céder le passage, le ton monte au sein des étudiants. « Si le ministre n’est pas capable de nous recevoir, qu’il dégage », « s’il n’y a pas une délégation du ministre pour nous recevoir, nous allons rentrer. On s’en fout », « s’il ne sort pas, vous allez ramasser des corps ici », lancent les étudiants dans le vacarme. Mais que veulent les étudiants boursiers au juste ? Leur coordonnateur, Paulin Dimvia Kabré, donne les raisons de leur manifestation : « Depuis le mois de mars, les étudiants boursiers de l’Université de Ouagadougou et de Ouaga 2 sont en discussion autour de 3 points, à savoir le renouvellement des allocations des boursiers des UFR accusant un grand retard, le principe selon lequel chaque année l’étudiant boursier doit pouvoir effectuer le renouvellement avec les retards dont il dispose et enfin un rappel pour les camarades qui n’ont pas pu renouveler l’année passée ». Il poursuit : « On nous dit qu’il faut disposer des deux semestres pour pouvoir faire le renouvellement alors qu’avec le système LMD, on prend plus de 12 mois pour finir un semestre. Donc, si on doit attendre les 2 semestres avant de renouveler, nous perdrons plus de 2 ans avant d’effectuer le renouvellement ». Par ailleurs, le coordonnateur des étudiants boursiers de l’Université de Ouagadougou dit ne pas comprendre pourquoi le renouvellement des bourses tarde alors que celui du FONER (Fonds national pour l’éducation et la recherche) a été fait. « Le principe de renouvellement annuel est acquis au niveau du FONER. Pourtant, le FONER a les mêmes textes que le CIOSPB. Donc, ce n’est pas une question de texte. Les autorités peuvent comprendre car les textes qu’ils utilisent ne sont pas en conformité avec la réalité au niveau des universités », soutient-il. Aussitôt l’interview avec le coordonnateur terminée que les étudiants commencent à chanter à nouveau. Aux chants, sont mêlées des négociations avec les forces de l’ordre. Ainsi, à 9 h 46 mn, une délégation d’étudiants, forte de 10 membres, est autorisée à franchir la barrière. Ils s’installent dans la salle de réunion avant d’être rejoints, quelques minutes plus tard, par le secrétaire général du ministère des Enseignements secondaire et supérieur, Bila Dipama. Celui prend en premier la parole pour introduire les échanges : « Les étudiants ont envoyé, à la date du 6 juillet, un préavis de manifestation au ministre des Enseignements secondaire et supérieur. Monsieur le ministre est en mission. C’est la raison pour laquelle je vous reçois. Il convient de rappeler qu’ayant reçu ce préavis de manifestation, je suis entré en contact avec votre coordonnateur pour lui demander ce que signifie une manifestation au sein du MESS. Il m’a fait savoir qu’il s’agira d’y tenir un meeting. Je lui ai répondu que la cour qui abrite l’immeuble du ministère n’est pas appropriée pour tenir un meeting. Mais aujourd’hui, nous vous recevons afin que vous puissiez nous dire ce qui aurait pu être dit dans ce meeting ». Après cette introduction du secrétaire général du ministère des Enseignements secondaire et supérieur, le coordonnateur des étudiants boursiers est revenu sur le problème : « Le retard n’est pas dû à l’étudiant lui-même. Donc, on ne peut pas lui demander, en plus de cette pression psychologique qu’il subit, de rester encore sans allocation pour la poursuite de ses études. Actuellement, nous sommes dans des conditions très difficiles. Le 25 juin, nous avons été reçus en audience par vous-même. Le 18 juin, le CIOSPB, à travers son directeur général, nous a rassurés que l’argent est disponible et qu’il reste l’accord du ministère pour pouvoir nous payer ». Après cette intervention, le secrétaire général du ministre a affirmé que le ministère n’a jamais refusé le renouvellement des bourses d’un étudiant, tant que celui-ci respecte vraiment les conditions. « Je voudrais tout simplement rappeler que le ministère n’a jamais refusé le renouvellement de la bourse à qui que ce soit. Son renouvellement obéit à des conditions. Tous ceux qui ont satisfait ces conditions ont vu leur bourse renouvelée. A l’heure actuelle, il y a 4 846 bourses renouvelées », a-t-il précisé. Il a ajouté que le dossier du renouvellement des bourses sera retransmis très bientôt en Conseil des ministres. Il a demandé aux étudiants de patienter. A la fin de la rencontre, les étudiants ont affirmé n’être pas satisfaits et envisagent de faire une autre manifestation si toutefois ils n’obtiennent pas gain de cause1
Par ACG et VZ