Le jeudi 9 juillet 2015, les dépouilles mortelles des six soldats burkinabè tombés au Mali, alors qu’ils y étaient en mission pour un maintien de paix aux côtés de la MINUSMA, sont arrivées à l’aéroport international de Ouagadougou. C’est en présence des différentes autorités que l’accueil des dépouilles s’est effectué à l’entrée de la zone de frêt de l’aéroport.
C’est précisement à 13h 35 mn, que l’avion, un cargo militaire des Nations Unies, transportant les six cercueils a atterri à l’aéroport international de Ouagadougou. Aux environ de 14 h 30, les six corps ont été exposés à la sortie du frêt, où les autorités présentes (militaires, paramilitaires, coutumières, religieuses) ainsi que les parents, ami(es) et collègues se sont, à tour de rôle inclinés sur les corps après le passage solennel du chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida. Selon le commandant des forces militaires de la MINUSMA au Mali, le général Michael Lollesgaard, c’est un cas très sérieux et cela n’est pas normal de la part des terroristes de tuer des soldats. Aussi, il a signalé que cela devrait être une coordination entre le Burkina Faso et la MINUSMA. «Nous continuerons notre vocation. Nous allons nous préparer davantage, car cela est une première depuis que nous sommes arrivés. Nous sommes dans un processus de faire un rapport de l’incident et nous envisageons d’entreprendre des actions après cette attaque. Je vais rassurer que nous ferons tout, pour assurer la sécurité des autres soldats », a-t-il laissé entendre. Pour Le chef d’Etat-major général de l’armée, Pingrenoma Zagré, les forces armées nationales sont très affligées par ce drame. « Hier j’étais à Tombouctou, auprès des soldats pour leur témoigner la solidarité, le soutien et la compassion de l’ensemble des forces armées nationales de la Nation », a-t-il indiqué. Quand à l’état d’esprit des autres soldats sur le terrain, le chef d’Etat-major général des armées a souligné que des drames du genre rappellent la permanence du danger dans des situations comme celle du Mali. « La mission va se poursuivre, bientôt nous avons un deuxième bataillon qui y sera déployé. Ces militaires ont été formés pour ces genre de mission et j’ai pu trouver en chacun d’eux, des hommes et des femmes qui ont le sens du devoir et sont déterminés à poursuivre leur mission afin de faire aboutir les objectifs que se sont fixés les Nations Unies auprès de laquelle le Burkina Faso s’est engagé pour sa contribution en matière de préservation de la paix dans la sous-région », a confié Pingrenoma Zagré. Pour ce qui est de la menace des Djihadistes, le chef d’Etat-major général des armées a soutenu que cela est une réalité et qu’un dispositif est déjà mis en place au nord du pays depuis 2 ans et renforcé en permanence avec une collaboration des pays de la bande sahélo-sahélienne ainsi qu’avec nos partenaires pour faire face à cette menace et préserver la paix et la sécurité dans la sous-région.
« … l’état de santé des six soldats blessés, qui sont évacués à Dakar, s’est très bien amélioré »
En ce qui concerne le cas des blessés, Pingrenoma Zagré a déclaré que le directeur central du service de santé s’est rendu à Dakar, le lundi dernier, où les blessés y bénéficient de soins, pour leur apporter un soutien moral et financier. « Il est revenu hier mercredi, et il nous a signifié que l’état de santé des six soldats blessés, qui sont évacués à Dakar, s’est très bien amélioré », a-t-il dit. Au terme de son allocution, il a adressé à l’endroit des familles des victimes toutes les condoléances de la grande famille de l’armée burkinabè. A la même occasion, le Grand Chancelier de l’ordre du Mali, Djingaré Touré et sa délégation sont venus témoigner leur compassion aux familles éplorées ainsi qu’à tout le peuple burkinabè. Afin de matérialiser cette compassion du peuple malien au peuple burkinabè, le chef d’Etat de la république du Mali a élevé les six soldats tombés au rang de la Croix de la valeur militaire, qui est la plus haute distinction militaire au Mali à titre posthume. Aussi, l’inspecteur général des armées du Mali a remis une lettre d’hommage au Premier ministre burkinabè, dont le contenu n’a pas été porté à la connaissance des hommes des médias. A titre informatif, la levée du corps est prévue pour le vendredi 10 juillet 2015 au camp Sangoulé Lamizana à 7h 45mn suivie de l’enterrement au cimetière militaire de Goughin1
Par Lawakila Rodrigue KABARI