« Nous avons été saisis par deux de nos structures, à savoir L’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) et le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) par rapport à l’affaire Kounkoufouanou. Nous avons rencontré le gouverneur de la région de l’Est et le haut-commissaire du Gourma. Nous avons organisé une marche- meeting les 26 et 27 juin 2015. Mais je dois revenir sur l’affaire Kounkounfouanou pour vous permettre de la comprendre. Ce hameau de culture a été fondé par les paysans qui viennent d’être expulsés, en 1983. C’était une brousse à l’époque. C’était grâce à l’accord du chef de Fada N’Gourma et de Natiabaoni que les paysans se sont installés en 1983. C’est en août 2004 que l’Administration est venue implanter les bornes. Les paysans se sont inquiétés et le haut-commissaire de la Kompienga les a rejoints en 2005, pour leur expliquer que les bornes délimitent deux zones. Une zone pastorale et une zone agricole. Il leur avait dit à l’époque, que tous ceux qui étaient installés dans la zone pastorale devaient quitter pour rejoindre la zone agricole. Ce qu’ils ont fait. Il leur avait dit qu’il ne s’agissait pas seulement de rejoindre la zone agricole, mais il fallait observer une certaine condition. Il fallait construire les premières habitations à une distance d’au moins 500 m, et les premiers champs à 1 km des bornes. Ce qui a été fait. Jusque-là, les bornes délimitant les deux zones sont toujours implantées. A notre grande surprise, le Conseil des ministres du 18 février 2015 a dit que tous ceux qui étaient dans la zone de Kabonga doivent déguerpir parce que c’est une zone pastorale. Et qu’il fallait procéder à des séances d’information et de sensibilisation. Pour nous et les paysans, Kounkoufouanou n’était pas concerné parce que ne relevant pas de Kabonga mais de Natiaboani. La preuve est que ceux de Kabonga ne reconnaissent pas ceux de Kounkounfouanou comme de Kabonga. Mais quand nous avons reçu le communiqué, nous avons rencontré le gouverneur. Il nous a dit que toutes les zones concernées par le déguerpissement ont reçu la visite des techniciens pour la sensibilisation. Comme jusqu’à ce jour, Kounkounfouanou n’avait pas encore reçu de mission d’information et de sensibilisation, on pouvait considérer qu’il n’est pas dans la zone pastorale. Le 22 avril 2015, le gouverneur a envoyé une mission conduite par le haut-commissaire du Gourma pour dire aux paysans de Koukounfouanou qu’ils avaient 8 jours pour déguerpir.