Après cinq années de lutte contre la dégradation de l’environnement, le programme «Alliance pour les écosystèmes au Burkina» prend fin cette année. Les acteurs du projet sont réunis, du 7 au 10 juillet 2015 à Ouagadougou, pour faire le point des succès.
L’Alliance pour les écosystèmes au Burkina a été créée pour améliorer les conditions de vie des paysans indigents à travers la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles. Après cinq années de mise en œuvre au « pays des Hommes intègres », le programme prend fin cette année. Ainsi du 7 au 10 juillet 2015 à Ouagadougou, tous ses acteurs feront, via un atelier, le bilan des activités réalisées depuis 2011, date de mise en œuvre du projet au Burkina Faso et au Mali. «Il sera question d’évaluer les réalisations du programme, d’en identifier les leçons apprises, partager les expériences et d’explorer des opportunités et les défis en lien avec la mobilisation des FINANCEMENTS pour le suivi et la mise à l’échelle des activités du programme », a précisé le coordonnateur-pays de l’Alliance pour les écosystèmes au Burkina, Alain Traoré. Cette analyse des résultats, jugés probants par le coordonnateur du projet au Pays-Bas, Joseph Lumumba, se fera, entre autres, à travers une projection de documentaires sur l’initiative, des présentations d’études de cas sur la Régénération naturelle assistée(RNA).Une méthode aux multiples avantages qui a permis, de l’avis M. Lumumba, de restaurer 35 000 hectares en mobilisant 30 000 ménages dont plus de 16 000 au Burkina Faso. Parmi les atouts de la RNA, il a cité l’amélioration de la fertilité des sols, la rétention de l’eau, l’amélioration des moyens d’existence (accroître des revenus des ménages, agrémenter les conditions de vie des femmes), l’augmentation de la couverture végétale et de la biodiversité, etc. Présidant l’ouverture de l’atelier, le conseiller technique du ministre de l’Environnement et des Ressources halieutiques, Georges Lambert Ouédraogo, a salué la contribution du projet dans la lutte contre le changement climatique. « Depuis plusieurs années, notre pays subit durement les effets néfastes du changement climatique à travers les phénomènes exceptionnels et extrêmes (inondations de 2006, de septembre 2009, de juillet 2010, et plus récemment de fin juin 2015, déficit pluviométrique de 2011 et d’une manière générale, une mauvaise répartition des pluies) », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Les conséquences sont énormes pour les populations rurales qui vivent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage, activités basées sur l’exploitation des ressources naturelles. On note, entre autres, une baisse des rendements, la réduction et la dégradation des pâturages, la perte des récoltes et du bétail, l’aggravation de la pauvreté et de la vulnérabilité ». Le programme de l’Alliance des écosystèmes a été vulgarisée avec l’appui de partenaires, à hauteur de plus 1300 000 000 de F CFA, à savoir, Wetlands international, National Committee of the Netherlands et Both Ends. Au niveau national, plusieurs Organisations de la société civile font également partie prenante. Ce sont l’Association pour la gestion de l’environnement et le développement (ONG/AGED) qui a récupéré 3300 ha de forêt dégradée en plantant 12 350 arbres, l’Association inter villageoise de gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF/CL) qui a restauré 3 400 ha de forêts dégradées, la fondation des Amis de la Nature(Naturama) qui a reboisé une forêt de 3 000 ha, l’ONG New Tree/Tiipaalga qui a protégé 135 ha de terres dégradées au profit de 45 ménages et le Réseau MARP Burkina qui a promu la RNA.
Alassane KERE