Le collectif Balai citoyen a animé un point de presse sur la situation actuelle du Burkina Faso, le mardi 7 juillet 2015 à Bobo-Dioulasso. Il s’est prononcé sur ce qu’il estime être son devoir d’interpeller les autorités, de donner sa position et de faire des propositions sur la crise que traverse le Burkina Faso.
«Des déclarations populistes à des faux espoirs, des promesses faites et toujours pas de concrétisation, des sillons envisagés pour l’avenir sans aucune trace et du plus rien ne sera comme avant à tout est pire qu’avant », tels sont les termes utilisés par le porte-parole du collectif Balai citoyen pour décrire la situation actuelle du Burkina Faso. En effet, Diafodé Kaba Alexandre Diakité a tenu ces propos au cours d’une conférence de presse organisée le mardi 7 juillet 2015 à Bobo-Dioulasso. L’objectif de cette rencontre était de se prononcer sur la situation actuelle de la Transition, en donnant la position du mouvement et en faisant des propositions. Ainsi, M. Diakité a affirmé que le Collectif ne peut garder le silence face à la situation actuelle. Selon lui, les acteurs de la Transition ont oublié les raisons profondes de la lutte des Burkinabè. Cela fait 8 mois, a-t-il dit, et les résultats sont en-deçà des attentes du peuple. Et de poursuivre que la déception reste forte. Aujourd’hui, le collectif Balai citoyen dit « non à l’exclusion par le Code électoral, mais par la justice. Oui au maintien du RSP avec une poursuite judiciaire des brebis galeuses de ce corps et oui à une 5e République ». Pour eux, la justice burkinabè est en train de mener une justice sélective et cela n’est pas à digérer. Les personnes suspectées de crime de sang ou crime économique ne sont pas inquiétées, et s’en sortent avec des acquittements et des sursis. Prenant à témoin les assises criminelles, le Collectif relate que c’est la preuve qui montre que la justice attendue de la Transition n’est pas au rendez-vous. « Nous assistons à une sorte de justice sélective, non équitable qui consiste à arrêter certaines personnes et laisser d’autres en liberté. Le cas des maires Salia Sanou, Seydou Sanou et Karim Barro sont des exemples. Il faut soit rendre une justice pour tous, ou rendre la liberté à chacun», a laissé entendre Diafodé Kaba Alexandre Diakité. En outre, il avance qu’il n’épouse pas l’idéologie d’exclusion du Code électoral. Quant à la question du RSP, il doit être réaménagé et renforcé dans le cadre d’une réforme générale de l’armée burkinabè, a-t-il soutenu. Toujours selon Alexandre Diakité, au sein du RSP existent des brebis galeuses et ce sont elles qu’il faut arrêter et traduire devant la justice militaire. Quant au corps lui-même, il subira une évolution dans son organisation, ses attributions au gré de la volonté de la République, a t-il estimé.
Ousmane TRAORE