Dans la journée du 2 avril 2013, premier jour de la grève de 96 heures du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy offrait un service minimum. Dans les formations sanitaires environnantes l’ambiance n’était pas à celle des grands jours.
Les patients des Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) du district de Pissy se sont déportés au CMA dudit district, dès le premier jour de la grève de 96 heures décrétée par le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Au CSPS du secteur n°18 par exemple, la grève est totale. Aucun agent de santé sur les lieux et toutes les portes sont fermées. La vigile, Charlotte Kouda confirme que la grève y est effective et qu’aucun service minimum n’est assuré. « Des malades sont venus mais sont repartis». Le parker, Omar Ilboudo, a expliqué que certains patients refusent même de payer le ticket de parking faute de n’avoir pas eu de soins. Quant au CMA de Pissy un service minimum est assuré. A 12h 30mn, l’un des agents trouvé sur les lieux chargeait des cartons de produits pharmaceutiques dans un véhicule 4x4. La grève y était-elle effective ? «Nous nous occupons de la distribution des médicaments», répondit-il.
La version de la première responsable du CMA était alors nécessaire pour en faire l’état des lieux. Hélas, elle venait d’apprendre le décès de l’un de ses proches. Et encore «sous le choc», elle n’a pu dire un mot. A la maternité quatre femmes ont accouché en ce premier jour de grève. «Je me suis retrouvée au CMA parce qu’en ce temps de grève la maternité de Gounghin et les CSPS sont fermés ; fort heureusement, ici le service minimum est assuré et mon accouchement s’est très bien passé», confie l’une d’elle. Tout comme elles, trois autres femmes ont eu leurs nouveau-nés le même jour à la maternité du CMA de Pissy, grâce à l’agent de santé à la retraite, Djeneba Ouédraogo. «Je suis à la retraite depuis 2009 mais j’ai été réquisitionnée pour m’occuper de la maternité pendant la grève. Comme vous le constatez, les agents de santé ne sont pas là», a-t-elle precisé. Sur ce, elle s’en alla prendre soin des femmes en travail. Une accompagnante de l’une des femmes en travail, Marie Zerbo, est visiblement satisfaite des prestations de Mme Ouédraogo. «La femme que j’ai emmenée a fini par avoir la consultation, malgré le grand nombre de patientes», se réjouit Mme Zerbo.
De l’avis d’un accompagnant, Djibril Zoungrana, l’on sent très bien la grève même si le service minimum est assuré. Selon lui, d’habitude, le personnel est nombreux si bien que l’attente est moins longue pour les consultations.
La grève de 96 heures du SYNTSHA est lancée selon les syndicats pour «protester contre le licenciement de l’un des leur et de l’affectation arbitraire d’un autre».