Deux semaines après la signature de l’accord de paix au Mali, la situation sécuritaire reste dégradée dans ce pays. Loin de s’arrêter dans le territoire malien, la terreur semée par les islamistes gagne déjà d’autres Etats puisque l’un des groupes djihadistes maliens, Ansar Dine, menace directement la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
La menace de ces djihadistes est en train de s’étendre à des États qui jusque-là, étaient épargnés. Et déjà, la contagion islamiste inquiète les esprits dans la région en raison des attaques menées à partir du sud du Mali par les groupes terroristes.
Le samedi 27 et le dimanche 28 juin par exemple, deux nouvelles attaques ont eu lieu : le premier à Nara dans le centre du pays et le second à Fakola à la frontière ivoirienne. L’attaque de Nara perpétrée par Ansar Dine dans un camp militaire a coûté la vie à trois soldats. Celle de Fakola a saccagé des bâtiments administratifs et de sécurité.
Ansar Dine qui opère loin de sa base du nord du Mali a menacé d’attaquer la Côte d’Ivoire et la Mauritanie « des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam », a indiqué la force française au Mali. Mercredi 10 juin, la ville de Misséni, près des frontières ivoirienne et burkinabé avait été attaquée par des islamistes. Cette agression avait causé la mort d’un militaire.
En Côte d’Ivoire, l’heure est actuellement au renforcement de la sécurité intérieure. En effet, le 1er juillet, le Gouvernement ivoirien a appelé sa population à la « vigilance » afin de protéger le pays des menaces que représentent les groupes islamistes maliens. Une menace prise au sérieux par les autorités ivoiriennes et qui commencent à inquiéter la population. La menace de ces djihadistes est même en train de s’étendre à des États qui jusque-là, étaient épargnés.
Face à cette situation, la pire du genre pour la première fois depuis le début de la crise malienne, en janvier 2012, les autorités françaises s’inquiètent de cette dégradation. Cette situation oblige les troupes françaises en poste au Mali à rester fortement mobilisées au moment où tout le monde craint une contagion qui risquerait de se traduire, pour la France, en un bourbier.
Malgré le fait qu’ils sont combattus au Mali depuis l’intervention française en décembre 2013, les islamistes n’ont pas renoncé à déposer les armes. Les insurgés profitent de la faiblesse des États de la région et de la porosité des frontières pour continuer à porter des coups meurtriers au Mali alors qu’ils s’éloignent de plus en plus de leur zone d’intervention habituelle.
« Nous sommes de plus en plus inquiets par la situation au Mali, il y a deux semaines : les Casques bleus et les forces maliennes ne sont pas d’une grande efficacité. Et les islamistes ont repris pied dans la région de Tombouctou, ils n’ont pas été délogés du grand Gao et ils frappent de plus en plus au sud, loin de leur base et de nos positions», a déclaré un militaire de la force française Barkhane.
Nestor N’Gampoula