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Sita Sangaré (président de la Fédération Burkinabé de Football) : “Ce n’est pas normal que l’UFOA soit morcelée”
Publié le mercredi 3 avril 2013   |  Le Patriote


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© Autre presse par DR
Le colonel Sita Sangaré


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Elu à la tête du Football burkinabé le 10 mars 2012, le colonel Sita Sangaré a vu les Etalons disputer leur première finale de la CAN. Président heureux et comblé, le Colonel entend donner plus de visibilité au football du pays des hommes intègres. Dans cette interview réalisés en marge du Congrès de la CAF à Marrakech, le nouvel homme fort du football burkinabé aborde tous les sujets qui touchent à la CAF, FIFA et à l’UFOA avec humilité et beaucoup de lucidité. Entretien.
Le Patriote : Bonjour président. Quel bilan faites-vous après les travaux du 35ième congrès de la CAF ?
Sita Sangaré : D’une manière générale la récente assemblée générale de la confédération africaine de football s’est bien déroulée. Avec comme point d’orgue la réélection du président Issa Hayatou ainsi que le renouvellement partiel des membres du comité exécutif. Les travaux se sont déroulés dans une bonne ambiance parce ce quand il s’agit d’une AG élective on peut toujours avoir des appréhensions. Le tout s’est déroulé dans une bonne atmosphère.

LP : Depuis un quart de siècle, Issa Hayatou est à la tête du football africain. Comment jugez-vous son bilan après 25 ans ?
SS : On peut penser que 25 ans c’est beaucoup. Mais je pense qu’il faut analyser ce bilan sous un autre angle parce qu’en 25 ans sous le magistère du président Hayatou le football continental a connu de réelles avancées. Et comme vous le savez nos textes limitent à 70 ans l’âge pour un prétendant à la présidence de la CAF. Le président Hayatou en a aujourd’hui 67 et je pense qu’il sera frappé par limite d’âge d’ici la fin du mandat que les présidents viennent de lui donner. Il convient donc de lui donner le temps de terminer ses travaux et lui permettre également de sortir par la grande porte. Il revient donc aux présidents de fédérations de se mobiliser pour accompagner l’instance dirigeante qui vient d’être renouvelée depuis sa tête jusqu’à la base. Nous devons donc les accompagner pour de nouvelles avancées au profit du football africain. La CAF est l’association qui a le plus grand nombre de membres mais paradoxalement nous sommes sous représentés au niveau de la coupe du monde par rapport à l’UEFA qui a plus de 12 représentants au mondial. Nous allons donc continuer le combat pour un accroissement du nombre de nos représentants et pour une dotation financière encore plus importante au profit de nos différentes associations.

LP : Est-ce là le dernier grand combat d’Issa Hayatou ?
SS : Ce sont les grandes priorités qui ont été dégagées par Issa Hayatou lui-même en présence de M. Sepp Blatter, le président de la FIFA qui a repris le credo. Et comme le président de l’UEFA était là, nous pensons que le lobbying va se poursuivre pour que l’Europe comprenne que ce n’est pas un combat contre elle, mais un combat pour plus d’équité.

LP : Tout n’était pas aussi rose autour de ce congrès avec notamment tout le débat sur la candidature de l’Ivoirien Jacques Anouma ?
SS : Il est vrai qu’il y a eu des gorges chaudes. Et lors de nos travaux d’avant le congrès, le président de la fédération du Liberia qui était parmi les cinq pour avoir objecté contre la disposition qui a été introduite dans nos textes fondamentaux aux Seychelles, le président du Liberia qui avait déposé une lettre de protestation est revenu dans la salle pour la retirer. J’ose espérer que cela signifie qu’on retrouve l’unité dans nos rangs. Il faut l’unité pour pouvoir progresser. Car en réalité ce n’est pas un chèque en blanc que les présidents ont voulu donner à Issa Hayatou. Je pense que nous voulons lui laisser le temps de terminer les combats que nous avons commencé ensemble. Il faut se dire que ce n’est pas ce qui nous divise qui doit focaliser notre intérêt mais plutôt ce qui nous réunit. En ce qui concerne le président Anouma, c’est un grand monsieur pour notre football. Et je pense qu’il aura toute sa place. Mêmes les dispositions du Seychelles ne lui barrent pas la route. Si d’aventure le président Anouma revient se présenter dans deux ans il lui sera loisible ou a tout autre candidat ivoirien d’être élu au comité exécutif et de pouvoir postuler plus tard à la présidence de la CAF.

LP : En marge de ce congrès les présidents des fédérations ouest africaines se sont réunis. La question de la réunification de l’Ufoo était-elle à l’ordre du jour ?
SS : Effectivement certains présidents dont moi-même ont parlé de ce sujet. Vous remarquez qu’au sein de la CAF, l’Ufoa est l’union zonale la plus compétitive. La plus présente et la plus performante. Il n’est pas normal que nous soyons morcelés. Nous avons posé le problème et nous avons demandé à notre président afin que notre union soit réunifiée pour qu’elle soit plus forte. Depuis que notre union a été scindée en deux sous zones il est devenu plus compliqué d’organiser des compétitions. Au cours de l’année 2012 la sous zone Ouest B n’a pu organiser la moindre manifestation. Malgré ce fait nous avons réussi à placer trois pays parmi les quatre demi-finalistes de la CAN 2013. Il faut la CAF nous donne les moyens de nous réunifier et dans tous les cas cela sera à l’avantage du football africain.

LP : Vous êtes un président heureux car pour votre première année à la tête de la fédération, vous propulsez le Burkina Faso en finale de la CAN?
SS : Je pense plutôt que je suis un président chanceux. Parce que vous savez dans le jargon militaire on dit qu’un bon général est le général qui a de la chance. Je pense que je n’ai eu que la chance d’arriver au bon moment. Et tomber sur un bon groupe qui est arrivé à maturité et qui a pu faire des résultats. Nous espérons maintenant que ça pourra continuer. Au niveau du comité exécutif dont j’ai l’insigne honneur d’avoir la présidence, nous allons continuer à travailler pour que le football burkinabé puisse aussi se faire respecter sur la scène continentale.

LP : Quels sont vos grands projets pour ce football ?
SS : Quand vous regardez l’accueil réservé à notre équipe nationale à son retour de la coupe d’Afrique vous vous rendez compte qu’il y a une réelle faveur autour du football au Burkina Faso. Et cela bous impose beaucoup d’obligation. Il y a beaucoup d’attente. Notre vision quand nous arrivions à la tête de ce football est plus que d’actualité. Parce que nous avons que l’émergence du football au Burkina Faso passe par un certains nombres de chantiers dont la formation, un championnat national fort et attractif pour ne pas que les résultats de l’équipe nationale apparaissent comme le fruit du hasard. Les résultats de l’équipe nationale doivent être le reflet de ce qui se passe au niveau du championnat. Nous sommes engagés dans ce combat pour que notre championnat soit fort. Que nos clubs soient forts. Mais il faut pour cela qu’il y ait beaucoup plus de moyens. Mais nous sommes bien déterminés à résoudre progressivement ces petits écueils.

LP : Avec vos prédécesseurs, la fédération de football burkinabé et celle de la Côte d’Ivoire avaient scellé un partenariat. Inscriviez-vous dans le même schéma ?
SS : Bien entendu. Il ne peut en être autrement quand on sait les liens multiséculaires qui lient les peuples ivoirien et burkinabé. Aussitôt après l’élection à la tête du football burkinabé, nous nous sommes rendus en Côte d’Ivoire pour apprendre humblement auprès de nos frères ivoiriens pour nous enquérir de leur expérience pour pouvoir progresser. Nous avons dit de regarder ensemble dans quelle mesure nous pouvons aller plus loin dans la convention qui liait nos deux fédérations. Au-delà des échanges des arbitres lors des phases finales de nos coupes, il faut voir comment on peut bâtir des relations beaucoup plus fortes et beaucoup plus structurées. Je me réjouis de l’excellence des rapports qui nous unissent à l’exécutif du football ivoirien et je prie dieu que ces relations aillent en s’approfondissant à l’image des relations politiques qui unissent nos deux Etats.
Réalisée à Marrakech par Koné Lassiné

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