Parti le 6 juin dernier avec une délégation pour une visite d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire, le Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, a été accueilli hier 7 juin à la Base aérienne 511 par une grande foule. Issues d’organisations de la société civile, les nombreuses populations sont venues réaffirmer leur soutien au Premier ministre dont le Régiment de sécurité présidentielle demande la démission.
Il était 17h lorsque l’avion transportant le Premier ministre et sa délégation venus de la Côte d’Ivoire, a atterri à la Base aérienne 511. A sa descente d’avion, il a été accueilli par une foule nombreuse qui lui a d’abord souhaité bonne arrivée, avant de l’accompagner à pied jusqu’au premier ministère. A travers les slogans « Zida ne bouge pas », « Zida restera Premier ministre », les marcheurs ont réaffirmé leur soutien au Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, dont des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) demandent la démission. Parmi les Organisations de la société civile (OSC) présentes à cette manifestation, on avait le Citoyen africain pour la renaissance, le Mouvement plus rien ne sera comme avant, la Nouvelle alliance. Au premier ministère où les manifestants sont arrivés après plus de 30 minutes de marche, Hervé Ouattara du Citoyen africain pour la renaissance a pris la parole pour remercier le public sorti nombreux pour la circonstance. « Vous devez être fiers de vous ; vous devez être fiers d’être Burkinabè. Nous sommes là ce soir, pour rappeler à ceux qui ont la mémoire courte ce que nous avons fait les 30 et 31 octobre 2014. Ce pour quoi nous sommes sortis, nous allons le faire encore s’il le faut, et cette fois-ci pour nettoyer les ennemis du peuple. Nous demandons au Premier ministre d’être rassuré parce qu’il est un Premier ministre du peuple et non d’un groupuscule. Nous voulons que les uns et les autres comprennent que la Transition suivra son cours jusqu’au 11 octobre, n’en déplaise à ses détracteurs », s’est exprimé Hervé Ouattara, sous les applaudissements et les cris de la foule. Avant de descendre du parloir, il a introduit le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Visiblement ému de cette mobilisation de soutien, ce dernier s’est adressé à ceux qu’il a appelés camarades en ces termes : « Bonsoir camarades. Cette mobilisation me rappelle un peu une certaine date ; celle du 30 octobre 2014. Nous n’avons pas oublié, mais comme l’a dit le camarade Ouattara, il y a des Burkinabè qui n’ont même pas de mémoire. Ils ont oublié hier, alors que lorsque le peuple montre sa volonté, il n’y a plus d’autres qui puissent tenir. Malheureusement, il y a des petits malins, des très petits malins qui pensent qu’ils peuvent ruser, tromper les gens autour d’eux pour atteindre leurs objectifs. Ce que vous avez fait ce soir montre, s’il le fallait, que nous ne nous laisserons pas faire. Nous allons rester vigilants parce que ce que nous avons acquis le 30 octobre 2014, c’est au prix de la vie de certains de nos camarades. Nous allons organiser les élections le 11 octobre pour honorer la mémoire de ceux qui sont partis pour toujours. On nous parle d’exclusion ; écoutez, soyons sérieux ! De quelle exclusion parlent-ils ? Je connais des Burkinabè qui ont quitté ce pays depuis 27 ans et qui n’osaient pas mettre le pied ici, parce qu’ils étaient définitivement exclus. Aujourd’hui on veut nous faire la morale. Ce soir, je voudrais vous dire merci pour votre accueil. J’ai compris le sens de votre manifestation ; c’est un encouragement à tenir ferme et je vais tenir ferme. Je tiendrai parce que je sais que je suis dans la volonté de Dieu et dans celle du peuple. Je vous transmets les salutations de vos frères et sœurs de la Côte d’Ivoire. Ils sont sortis très nombreux hier nous accueillir. Nous leur disons merci, ainsi que les autorités ivoiriennes qui nous ont accueillis chaleureusement. Les autorités ivoiriennes nous ont dit qu’entre les deux pays, il n’y a aucun problème. Les Burkinabè de la Côte d’Ivoire ont dit qu’ils ne voudraient pas que la Transition soit perturbée. Soyez donc sereins, car nous sommes ensemble. Allons seulement ; il n’y a rien ». Ce message a été très bien accueilli par les manifestants qui ont scandé le nom de Zida avant de quitter les lieux.
Yannick SANKARA
Légende :
Zida, à sa descente d’avion, a affirmé qu’il tiendra ferme